Les risques naturels dans l’Océan Indien

Un séminaire pour se préparer et faire face ensemble

15 septembre 2006

“Gouvernance locale et coopération régionale”, tel est l’axe choisi pour le séminaire qu’organisent la Région Réunion et l’Université, les 18 et 19 septembre, sur les risques naturels auxquels nos pays sont confrontés : tsunami, cyclones, volcanisme, glissements de terrain... Des dispositifs existent : il s’agit de les renforcer en coordonnant par la coopération régionale les politiques de protection civile et les outils disponibles. L’installation d’une antenne satellitaire spécifique couvrant l’Océan Indien et l’Afrique de l’Est est l’un des projets importants liés à cette rencontre.

"Ce séminaire de deux jours n’est pas seulement un colloque scientifique, c’est aussi une rencontre pouvant faire émerger les réponses des populations par une sensibilisation et une éducation de tous" a exposé hier matin le conseiller régional Philippe Berne, vice-président délégué à l’Aménagement du territoire et à la recherche. Entouré de Pierre Bachèlery, universitaire, Maya Césari, conseillère régionale et Josiane Irissin-Mangata, chargée de mission à la Région pour les questions de la Recherche, Philippe Berne a présenté hier le programme des deux journées et l’esprit dans lequel elles ont été préparées, en liaison avec l’ONERC (Observatoire national des Effets du Réchauffement climatique) et l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement).
"Nous avons essentiellement cherché à inviter des scientifiques internationalement reconnus dans leur domaine de recherche, pour nous instruire de l’expérience de ces experts et permettre aux représentants des pays de l’Océan Indien de débattre avec eux", a complété le vice-président du Conseil régional. Dix-sept représentants des pays de la Région sont attendus à ce Séminaire.

Des experts internationaux reconnus

Les interventions seront essentiellement le fait de scientifiques de renommée internationale, en particulier la première journée, sur le risque “Tsunami” : Marc Gillet, le président de l’ONERC, deux universitaires nord-américains et un italien, ainsi que des représentants de l’Institut de Physique du Globe (Paris), du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), de l’Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand) et de l’Agence nationale de la Recherche. La 2ème journée sera dédiée à l’étude des autres risques naturels - cyclones, volcans, mouvements telluriques... - à la protection civile et au rôle de la coopération régionale dans une gestion partagée des outils disponibles ou à mettre en place.
Les outils disponibles sont notamment ceux de la Météo, le Centre de la protection civile et la Plateforme d’intervention régionale pour l’Océan Indien (PIROI) créée dans le cadre politique d’une précédente réunion des chefs d’Etats de la Commission de l’Océan Indien (COI).
La Région Réunion a un rôle moteur pour l’accomplissement des objectifs assignés à cette rencontre. "L’objectif du séminaire est de renforcer le dispositif de protection civile selon trois axes : la surveillance et l’alerte, les secours à la population et les compétences et formations", a ajouté Josiane Irissin-Mangata, chargée de mission auprès de la collectivité. Le projet d’antenne satellitaire optique et radar (systèmes SPOT et ENVISAT) est actuellement en phase d’étude, financée par la Région Réunion. Cette installation couvrirait les pays de la COI (Comores, Madagascar, Maurice, Réunion et Seychelles) et une partie de l’Afrique orientale dans un rayon de 2500 km carrés.

Vers une couverture satellitaire spécifique

Philippe Berne était dernièrement à l’IRD pour étudier avec les responsables parisiens les questions de structure et de gestion de fonctionnement d’un tel outil, assez proche dans sa conception de ce que l’IRD a mis en place en Guyane dans un partenariat avec le CNES, la Région Guyane et la société Spot Image. Un tel projet représente un investissement de 4 à 6 millions d’euros.
Dans le projet Océan Indien, les scientifiques ont établi un programme de recherche associant l’université et l’IRD, donnant le point de départ pour une utilisation optimisée de l’imagerie satellitaire.
Enfin, il faut noter que la deuxième journée du séminaire portera sur l’examen de situations de catastrophes naturelles - telle la "crise Stromboli" de 2002 ou le cas du volcan Misti au sud Pérou - permettant de préparer et éduquer les populations aux problématiques de la protection civile.

P. David


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