La situation à Sainte-Suzanne illustre celle de La Réunion
Un tiers des habitants vit dans une zone à risque : 9 millions à investir pour les protéger
2 février, par
Lors de la visite du préfet hier à Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel a rappelé que 8000 habitants de cette commune sont menacés par les inondations. Protéger des crues de la rivière Saint-Jean et de la montée du niveau de la mer a un coût estimé à 9 millions d’euros.
La situation des habitants de Sainte-Suzanne illustre celle de ceux de toute La Réunion : un tiers vit maintenant dans une zone à risque. La Réunion n’est pas la France, elle ne dispose pas de la superficie nécessaire pour relocaliser toutes ces familles. Il est donc nécessaire d’investir dans la protection.
Jérome Filipini, préfet de La Réunion, était hier en visite à Sainte-Suzanne pour constater les dégâts de Belal, et prendre connaissance du plan de protection des autorités locales pour protéger la population des effets dévastateurs des événements climatiques.
Maurice Gironcel, membre du secrétariat du Parti communiste réunionnais et également maire de Sainte-Suzanne, a rappelé au représentant de l’État le principal danger dans ce territoire : la montée des eaux.
Endiguement de la rivière Saint-Jean
Lors des cyclones, les fortes pluies conjuguées à la houle cyclonique ont déjà été à l’origine de catastrophes. C’est ainsi que Saint-Leu fut rayée de la carte, transformée en lit de rivière par le cyclone de 1948. Pendant des décennies, aucun équipement important ne fut construit dans le centre-ville situé sur le littoral. Malheureusement, ce principe de précaution a été oublié à Saint-Leu.
A Sainte-Suzanne, des travaux sont prévus pour endiguer la rivière Saint-Jean limitrophe de la commune de Saint-André. Ceci protègera les habitants de Quartier Français, la Marine et Commune Bègue. Maurice Gironcel estime l’investissement à 6 millions d’euros. Comme la rivière Saint-Jean ne concerne pas seulement Sainte-Suzanne mais aussi Saint-André, l’accompagnement de la CIREST aux côtés de la CINOR est souhaité. Le préfet a été sensibilisé hier à cette question.
Protéger de la montée du niveau de la mer
L’autre menace découle de la montée du niveau de la mer. La houle cyclonique est mécaniquement plus haute, à intensité de cyclone égale. La construction d’une digue est projetée sur le littoral. Le coût est estimé à 3 millions d’euros.
Dès 2024, 800 000 euros seront investis pour protéger le centre-ville et Village Dezpres des inondations.
Ces investissements sont nécessaires. Il semble en effet difficile d’envisager le déménagement de toutes les familles vivant dans une zone à risque vers un secteur protégé.
Mais ils rappellent que désormais, il ne faut plus construire d’infrastructures et de logements à proximité de la mer et des cours d’eau. Malheureusement, les spéculateurs continuent de bétonner le littoral réunionnais, au mépris de l’environnement et de la sécurité des occupants de ces logements.
M.M.