Comment est né le projet de crèche écolo ?

- Ce projet est né à partir d’un besoin. Moi-même, dans ma vie personnelle, avec mon petit de 2 ans, j’essaye au maximum d’adopter un comportement plus respectueux de l’environnement. D’autre part, comme je suis dans la petite enfance depuis 5 ans, je me suis dit que ce serait bien de l’appliquer dans une crèche.

Quelles sont les spécificités de cette crèche ?

- Nous avons donc un certain nombre de paramètres écologiques. Tout d’abord, nous utiliserons des couches lavables, qui ont été créées par une association de femmes. J’ai moi-même importé la matière première puis j’ai demandé à ces femmes qui savent coudre d’en faire des couches. A l’heure actuelle, nous avons déjà près de 300 couches. D’autre part, les repas seront en partie bio (riz, pain, pâtes) avec des fruits et légumes locaux.
Ensuite, nous aurons un jardin potager bio, réalisé par Thierry Robert de Bras-Panon. Nous aurons aussi des filtres à eau afin d’éviter l’utilisation de bouteilles plastiques. Les jeux et les mobiliers sont en bois afin de faciliter leur recyclage en fin de vie. Nous utiliserons des produits éco label pour l’entretien des locaux. Nous ferons également de la récupération d’eau pour l’arrosage. Des activités seront organisées avec les enfants avec des matériaux de récupération. Enfin, nous sensibiliserons les familles, à travers des réunions par exemple, sur le développement durable.

Le personnel de la crèche a-t-il tout de suite adhéré au projet ?

- Oui, complètement. D’ailleurs, je les ai choisis pour ça. Il y aura une éducatrice de jeunes enfants, une auxiliaire et des CAP Petite Enfance. L’adhésion du personnel s’est aussi faite à travers la signature de la charte de l’éco-agent.

Combien pourrez-vous accueillir d’enfants et est-ce que les parents paieront plus cher pour une crèche écolo ?

- Nous pourrons accueillir jusqu’à 20 marmailles de 15 mois à 3 ans. La liste d’attente est déjà conséquente, mais les parents peuvent encore inscrire leurs enfants, en cas de désistement. Pour les parents, la crèche écolo n’est pas plus chère. Nous sommes une structure associative et nous sommes payés par la PMI, le Conseil général et les parents. Financièrement, ça fonctionne comme une crèche normale, mais chez nous, la prestation est meilleure.

Il s’agit de la première crèche écolo réunionnaise ?

- Je pense que oui. Je sais qu’il y a une collègue à la Bretagne qui fabrique des repas bio pour sa crèche, mais de crèche écolo, je crois que c’est la première à La Réunion et j’en suis très fière. Cela montre que c’est faisable.

 Propos recueillis par Sophie Périabe 

Infos :
Vous pourrez retrouver Nadine Fontaine au Village du développement durable à Saint-Denis du 4 au 7 avril sur le site de l’Université.