Semaine de la science

Une maison économe

17 novembre 2005

C’est une véritable découverte pour les élèves du collège de Sainte-Rose, qui visitaient une maison individuelle respectueuse de son environnement naturel. Première maison HQE ?

Saïd Mehamli est un père de famille ingénieux et respectueux de son environnement. Ce paysagiste sainte-suzannois faisait découvrir à une classe de 4ème du collège de Sainte-Rose l’intérêt de l’énergie renouvelable, propre et gratuite. Il est vrai qu’en parcourant sa demeure, on ne pouvait qu’être fasciné par son amour de la nature et sa volonté d’être à la pointe de la technologie renouvelable et durable. En réalité, c’est une grande leçon de préservation de l’énergie qu’il donnait aux jeunes, comme aux adultes présents lors de la visite.
Dehors, son système de récupération de l’eau de pluie, dans une cuve de 2.000 litres, permet d’arroser son jardin de plus de 400 mètres carrés. Avec une technique d’arrosage semi-automatique, il gère consciencieusement l’eau utilisée. Lors des périodes cycloniques, cette eau lui permet notamment d’assurer à son logis la douche, ce qui s’apparente à un luxe. Mais disons que l’eau récoltée sert prioritairement à son jardin garni, agrémenté de plantes endémiques (bois de senteur bleu, bois puant, moufia).
Côté jardin, grâce à une broyeuse électrique, il dispose d’un paillage qui sert d’humus de très bonne qualité à ses plantes. Mais cela ne s’arrête pas là. Le compost qu’il crée et l’utilisation de fumier tiré de son poulailler permettent de traiter au naturel son jardin et son potager. À voir les anthuriums, on peut certifier que le procédé est efficace. Il est à noter que cela constitue un faible investissement financier, comparé à ce que cela rapporte sur le long terme : réduction de la facture d’eau, pas d’achat d’engrais “chimique”.

"Investissement gagnant"

Petit tour sur son toit : 60 panneaux photovoltaïques se livrent au soleil réunionnais et créent 4.800 watts/heure. En fait, Saïd Mehamli loue son toit à BP Solar, qui lui paie son dû tous les 6 mois. Au bout de 6 ans, il peut devenir propriétaire de ce matériel, qui coûte environ 48.000 euros, hors main-d’œuvre. Au préalable, il a dû s’équiper d’un chauffe-eau solaire. Mais le père de famille avoue qu’il préfère ce système, qui garde l’eau chaude, même après une semaine de perte d’ensoleillement. Pour dire vrai, le système mis en place permet une semi-autonomie énergétique de sa maison. Et d’ici 10 ans, les panneaux photovoltaïques lui auront assuré près de 23.000 euros de rente. C’est dire qu’il dit juste quand il déclare que "c’est de l’investissement gagnant". À terme, si ce matériel devient sa possession, il pourra produire sa propre électricité, pour sa consommation personnelle, mais aussi pour celle du voisinage le plus proche. Par cette démarche "citoyenne", il entend "participer au progrès". Et de poursuivre : "on parle toujours du multimédia, d’Internet, etc... mais le progrès passe aussi par la terre, par l’environnement que l’on doit préserver". Il ne cache cependant pas que cela coûte aussi de la sueur. C’est sûr, rien ne se fait tout seul. À moins que cela vienne d’une volonté ferme. Lui, veut préserver son environnement à son échelle.

Bbj


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus