La saison des pluies insuffisante pour renouveler la précieuse ressource

Vers des restrictions dans l’usage de l’eau à La Réunion ?

30 juin 2016

Dans son dernier point mensuel sur l’état des nappes phréatiques et des captages des rivières, l’Office de l’Eau de La Réunion constate que la saison des pluies 2015-2016 n’a pas permis de ramener la ressource en eau à un niveau normal. Pour les cours d’eau, la situation est déficitaire quasiment partout. Pour les nappes souterraines, la situation est inquiétante dans le Nord et l’Est de Saint-Denis à Saint-André, ainsi qu’à Saint-Pierre. Alors que la saison sèche s’installe, les Réunionnais vont-ils subir des coupures d’eau plus importantes que d’habitude ? Voici un extrait du dernier bulletin de l’Office de l’Eau Réunion.

À La Réunion, l’eau n’est plus une ressource abondante. Sa gestion va devenir de plus en plus complexe du fait du changement climatique et de l’augmentation de la population.
(photo d’archives Toniox)

La saison des pluies 2015-2016 n’est pas suffisamment soutenue et régulière pour combler les déficits cumulés depuis l’année 2011.

En ce qui concerne les cours d’eau, le bilan affiche des déficits sur la majorité des stations de mesure de l’Est et du Sud. L’état est de -89 % sur la Rivière Sainte-Suzanne, -40 % sur la Grande Rivière Saint Jean, -36 % sur la Rivière des Marsouins et le Bras Noir, -32 % sur la Rivière Langevin et -13 % sur le Bras Panon. La situation est plus favorable sur le Bras des Lianes, +41 %, et la Rivière des Roches, +18 %.

Dans l’Ouest et le Nord, la saison humide impacte favorablement la Source Dussac au Tévelave, +54 %, et la Rivière Saint-Denis, +35 %.

Dès lors, l’ampleur des crues observées sur le territoire est faible. Les précipitations du 1er janvier 2016 génèrent des crues avec une fréquence de retour de 2 ans. La crue enregistrée sur la Rivière des Marsouins est plus singulière avec une fréquence évaluée à 9 ans.

En ce qui concerne les ressources souterraines, l’analyse montre :

— des déficits dans le Nord et à Saint-Pierre : -67 % à Saint-Denis, -55 % sur le littoral de Saint-André, -66 % à Saint-Pierre, -13 % en moyenne à Sainte-Marie/Sainte-Suzanne,

— une situation conforme à la moyenne dans l’Est et le Sud : +9 % en moyenne sur Saint-Benoît, +10 % à la Plaine du Gol, +25 % et +10 % sur les nappes d’accompagnement de la Rivière Saint-Etienne, +2 % à la Plaine des Palmistes,

­— des niveaux excédentaires dans l’Ouest : +40 % en moyenne sur les nappes du Port, +69 % à Saint-Paul ville, +147 % à Saint-Gilles, +77 % à la Saline.

Un mois de mai 2016 très mitigé

L’état est également fortement déficitaire sur les autres cours d’eau du secteur : -98 % sur la Rivière Saint-Jean, -96 % sur la Rivière des Marsouins et -65 % sur la Rivière Langevin.

Dans le Nord, le débit de la Rivière Saint-Denis est également déficitaire avec -19 % d’écart à la normale. Le secteur des hauts de l’Ouest est le seul à se maintenir au-dessus des normales de saison avec +44 %.

L’état quantitatif des masses d’eau souterraine peut être résumé ainsi :

— des déficits dans le Nord et l’Est avec des minimums « historiques » dépassés pour la nappe d’accompagnement de la Rivière du Mât, à Saint-Benoît et à la Plaine des Palmistes. Sur les autres stations, les niveaux moyens mensuels affichent -87 % à Saint-Denis et -22 % en moyenne sur l’aquifère de Sainte-Marie/ Sainte-Suzanne,

— autour des normales de saison dans le Sud avec +7 % sur la plaine du Gol, +3 % sur la plaine des Cocos, +16 % à Pierrefonds. Le déficit est plus prononcé à la Ravine Blanche à Saint-Pierre (-51 %),

—  des excédents dans l’Ouest avec +91 % en moyenne sur les nappes du Port, +67 % à Saint-Paul ville, +33 % à Saint-Gilles et +59 % à La Saline.

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