Lancement du Grenelle de l’Environnement

Vers un plan d’actions concret

16 juillet 2007

Lancé par le ministre Jean-Louis Borloo, le Grenelle de l’Environnement vise à aboutir sur un plan d’action. Cet événement illustre une prise de conscience : la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité nationale. Près de 7 ans après l’adoption unanime du texte proposé par Paul Vergès inscrivant dans la loi cette priorité, c’est la confirmation d’une nouvelle avancée.

Pour des raisons réglementaires, les déchets verts ne peuvent plus être admis en centre de stockage des déchets ultimes.
(Photo Toniox)

Le gouvernement a lancé le Grenelle de l’Environnement. Cela traduit notamment la concrétisation d’une volonté : faire de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité nationale. Bientôt 7 ans après l’adoption unanime par le Parlement de la loi proposée par Paul Vergès, cette bataille continue d’avancer.
Cette organisation réunira pour la première fois l’Etat et les représentants de la société civile afin de définir une feuille de route en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables.
Selon le texte, il doit aboutir à la fin du mois d’octobre à un plan d’action de 15 à 20 mesures concrètes et quantifiables, qui sera donc un point de départ à la mobilisation de la société pour inscrire son développement dans une perspective durable.
Six groupes de travail seront constitués.
Le groupe Climat-Energie se consacrera aux enjeux du réchauffement climatique, il sera co-présidé par deux personnalités reconnues, Nicholas Stern (ancien Vice-président de la Banque mondiale, Conseiller de Tony Blair et auteur du fameux rapport sur le coût économique du changement climatique) et Jean Jouzel (Climatologue et représentant français du GIEC).

Nombreux domaines

Le groupe “santé” sera conduit par Dominique Maraninchi (Président de l’Institut national du cancer) et Alain Grimfeld (chef du service pédiatrie-peneumologie de l’hôpital Trousseau). Il traitera des impacts sanitaires de la pollution, de la qualité de l’alimentation et des OGM (Organismes génétiquement modifiés).
Le groupe “consommation et production durable” évoquera l’agriculture. Ce groupe devrait encourager le développement de nouvelles filières bio et la certification des exploitations. Il est co-présidé par Denis Tillinac (éditeur et écrivain) et Jean-Robert Pitte (Président de la Sorbonne).
Côté institutions, le groupe “démocratie écologique”, présidé par Nicole Notat, a en charge la gouvernance et la prise en compte de l’environnement dans les institutions.
Enfin, le groupe “développement écologique, emploi et compétitivité” est plus directement orienté vers les entreprises. Il traite de la fiscalité écologique, de l’économie verte, des comportements et de la publicité responsable. Dominique Bourg (philosophe), Bernard Ramanantsoa (Président d’HEC) et Roger Guesnière (Président de l’École d’économie de Paris) en sont les présidents.

Penser à l’après-Kyoto

Pour chaque proposition d’action, a souligné le ministre de l’Environnement, les groupes de travail devront remettre une « fiche d’action précisant les obstacles (juridiques, sociaux ou budgétaires), le financement, le calendrier et le plan de suivi ».
Si Jean-Louis Borloo s’est refusé à chiffrer le coût de ce chantier, il a noté que celui-ci devrait être beaucoup plus important que celui du chantier de rénovation urbaine qui était de 40 milliards d’euros.
Cependant, le cadre des négociations finales et donc des arbitrages entre ces propositions n’a pas été clairement défini vendredi par le ministre. Selon son entourage, la dernière phase du Grenelle - celle qui arrêtera le plan d’action - doit être plus précisément définie lors du Conseil des ministres qui se tiendra lundi prochain.
Au-delà de ce calendrier, le gouvernement souhaite insuffler l’esprit du Grenelle de l’Environnement lors de la prochaine présidence française de l’Union Européenne, en 2008. Parmi les objectifs fixés : préparer l’après-Protocole de Kyoto via la négociation des prochains Traités internationaux sur le climat.

Manuel Marchal


Valorisation et réseau des déchets verts

Les déchets verts résultent de l’entretien et du renouvellement des espaces verts, des bords de route et des jardins privés. Pour des raisons réglementaires, ils ne peuvent plus être admis en centre de stockage des déchets ultimes (décharges), il est donc nécessaire de leur trouver un autre exutoire. Deux types de valorisation sont envisageables : le compostage ou la combustion.

En 2005, l’ADEME a commandé une étude relative à la création d’une filière bois-énergie sur l’île de La Réunion. Les résultats de cette étude ont mis en évidence plusieurs pistes de valorisation du bois en énergie. En particulier, la valorisation par co-combustion des déchets verts avec du charbon en centrale thermique a retenu l’attention. Cette étude donnait en première estimation une quantité de déchets verts mobilisables comprise entre 30.000 et 50.000 tonnes par an.

Ainsi, en 2006, suite à cette étude, le site de la Centrale Thermique de Bois Rouge a été choisi pour mener à bien des tests de valorisation par combustion des déchets verts en chaudière industrielle. Les résultats des tests ayant montré toute compatibilité tant avec le process industriel qu’avec les normes environnementales, la filière de valorisation des déchets verts par combustion peut se développer.

Aujourd’hui, le scénario qui se dessine consiste à ramener les déchets verts de la CIREST et de la CINOR vers la Centrale Thermique de Bois Rouge. La mise en place de cette filière suppose :
- l’introduction d’un flux régulier de broyat de déchets verts dans les chaudières
- la construction et la mise en service d’une unité de broyage des déchets verts
- l’acheminement par camion d’un flux régulier de déchets verts depuis les sites de collecte vers la centrale thermique
- la collecte des déchets verts indépendamment de celle des encombrants
- pour les particuliers la constitution d’amas de déchets verts distincts de ceux des encombrants
- au niveau de l’entretien des espaces verts et bords de route, de façon à maintenir un flux régulier à l’arrivée à l’usine, il conviendra de proposer un schéma d’entretien des parties communes au cours de l’année.

Pour l’heure, chacun des acteurs concernés s’active pour rendre la filière opérationnelle d’ici 2008.


Agence Régionale de l’Energie Réunion
« Promouvoir la Maîtrise de l’Energie et l’Utilisation des Energies Renouvelables e, préserver les Ressources Naturelles locales, dans une perspective de développement durable et d’adaptation aux changements climatiques »
[email protected] - www.arer.org
Conseils pratiques et gratuits au 0262 257 257

Energies renouvelables

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