Où est l’avion bombardier d’eau ?

Volcan : l’incendie du Maïdo n’a pas servi de leçon

15 novembre 2010, par Manuel Marchal

Agir vite et puissamment : cette leçon de l’incendie du Maïdo n’a pas été retenue. Et depuis samedi, un nouveau feu de forêt s’étend dans la zone centrale du Parc national, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le mois dernier, le secteur du Maïdo a subi durant deux semaines un incendie d’une grande ampleur. C’est l’arrivée d’un avion de type Dash 8, un bombardier d’eau, qui a donné un coup d’arrêt à l’extension du sinistre. Des largages successifs de grandes quantités d’eau sur des zones bien définies ont en effet grandement facilité la tâche aux équipes spécialisées qui opéraient à terre.
Mais force est de constater qu’une fois l’incendie du Maïdo éteint, le bombardier d’eau est reparti en France. Pourtant ce n’est pas l’été en France, donc les risques d’incendie de forêt y sont minimes. De plus, la France dispose de plusieurs exemplaires de ce type d’avion.
Par contre, c’est l’été à La Réunion. Et avec la montée des températures et la sécheresse vient le risque des feux de forêt. C’est un phénomène auquel notre île est particulièrement vulnérable. À cela s’ajoute un fait nouveau : la zone centrale du Parc national des Hauts à La Réunion fait partie du Patrimoine mondial de l’humanité parce qu’elle est notamment un réservoir de biodiversité. Dans notre île se trouvent une faune et une flore incomparable, avec de nombreuses espèces endémiques. C’est donc une responsabilité devant le monde.
Mais pour préserver ce trésor, les moyens font défaut. Si les combattants de l’incendie du Maïdo avaient pu bénéficier dès le départ de moyens puissants, le feu aurait été rapidement circonscrit. Des centaines d’hectares auraient donc été préservés.
Mais cette catastrophe écologique n’a pas suffi. Depuis samedi, les pompiers sont confrontés à nouveau à des feux de forêts, mais le bombardier d’eau n’est plus là pour stopper rapidement l’incendie.
La crainte est donc un "Maïdo bis", alors que tout cela aurait été évité si les leçons de l’incendie du Maïdo avaient été tirées.

M.M.


Plus de 120 hectares ont déjà brûlé

L’incendie se poursuivait hier sur la route forestière du volcan où 120 hectares de végétation ont brûlé depuis samedi. 2 foyers restaient actifs. Il s’agissait de celui du Piton Textor et celui du Piton Caille. 100 pompiers sont mobilisés, aidés par des agents de l’Office nationale des forêts et 3 hélicoptères bombardiers d’eau. La route du volcan est pour l’heure interdite à la circulation. Une enquête a été ouverte. La piste criminelle est privilégiée.
C’est une nouvelle fois l’inquiétude après l’incendie qui a ravagé plus de 700 hectares au Maïdo. En effet, la zone d’incendie, à la Plaine des Cafres, est composée à 90% de plantes endémiques. Et le Parc National craint que le feu ne descende vers la Rivière des Remparts. « Ce serait une catastrophe écologique », souligne Christophe Caumes, guide et moniteur à la Plaine des Cafres et au volcan. « Le secteur des Remparts abrite des espèces rares et protégées, voire inconnues », indique t-il. Des espèces qui, si elles brûlent, pourraient être remplacées par des espèces exotiques envahissantes, comme l’ajonc d’Europe, une plante "pyrophile" (qui se nourrit de feu et de chaleur pour se développer).
Pour rappel, 6 foyers d’incendie se sont déclarés du côté de la Plaine des Cafres ce samedi 13 novembre au matin. 4 ont été maîtrisés dans la journée, notamment un menaçant le lotissement des Topazes où les habitations ont été évacuées pendant plus de 2 heures.

Imaz Press Réunion


Où est le président du Parc national

Tout le monde avait remarqué combien sa discrétion lors de l’incendie du Maïdo avait contrasté avec son exubérance lors de son voyage à Brasilia pour récolter les fruits de la candidature de Piton, Cirques et Remparts au Patrimoine mondial.
Un nouvel incendie ravage la zone centrale du Parc national, mais son président n’est pas là pour expliquer ce qui peut être fait pour mieux protéger la richesse de notre île.

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