Catastrophe naturelle

Xynthia, un an après

1er mars 2011, par Céline Tabou

La tempête Xynthia a fait au moins 47 morts, et détruit plusieurs centaines d’habitations sur le littoral atlantique. Cette catastrophe naturelle aurait pu arriver à La Réunion, à Saint-Gilles, Saint-Paul ou encore l’Etang-Salé, où la montée des eaux crée des problèmes pour les riverains et les autorités.

La tempête a entrainé 2,5 milliards d’euros de dégâts matériels, obligeant l’État et les collectivités locales à développer des enveloppes d’urgence afin de protéger contre la mer et d’acquérir des maisons. Cependant, un an après les réparations d’urgence, le plan de renforcement des digues devrait à nouveau alourdir la facture pour les collectivités.

Une combinaison mortelle et désastreuse

Des vents violents et de forts coefficients de marée ont entraîné une brusque montée des eaux le long du littoral charentais et vendéen dans la nuit du 27 février 2010. Rapidement, des flots envahissent les maisons, détruisent les infrastructures et les routes.

Au lendemain de la catastrophe, l’État a mobilisé un budget de 226 millions d’euros pour le rachat des maisons dans les zones considérées comme dangereuses, appelées « zone de solidarité ». Le secteur agricole parvient difficilement à se relancer, notamment parce qu’un tiers des surfaces agricoles de Vendée sont gorgées d’eau salée suite aux vagues poussées à l’intérieur des terres par les vents violents de Xynthia.

Cette dépression météorologique a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1er mars 2010, comme l’Espagne (Îles Canaries, Galice, Asturies et Pays basque), le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et, dans une moindre mesure, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique.

Conscients, les habitants ont compris, trop tard, qu’ils n’auraient pas dû construire sur les zones littorales. Thierry Demaegdt a expliqué au “Monde” : « En fait, on n’aurait jamais dû construire sur ces zones. Il n’y avait pas de mauvaises intentions, c’était de l’inconscience, de l’oubli ». Après la tempête Xynthia, le gouvernement a accéléré les mesures de prévention contre les inondations.

Prévenir tous les risques à La Réunion

Comme l’avait prédit Paul Vergès, il y a vingt ans de cela, les conséquences du réchauffement climatique ont des impacts directs sur les populations. La mise en place de projets d’endiguement et d’aménagement du territoire avait été jugée trop coûteuse, mais aujourd’hui, tous s’accordent à dire qu’il est nécessaire d’agir rapidement pour réduire les effets de ces changements climatiques. Car un cyclone de même intensité que la tempête Xynthia, ou du cyclone de 1948, aurait des conséquences désastreuses à La Réunion. Avec la hausse de la démographie, et les erreurs d’aménagement du territoire dans différentes communes de l’île, une catastrophe naturelle plus importante pourrait être attendue dans les années à venir.

L’an dernier, Estelle Godard, conseillère du directeur régional de l’Environnement, reconnaissait que La Réunion aménageait son territoire (le Schéma d’aménagement régional) et mettait en place des mesures de prévention des catastrophes naturelles depuis une vingtaine d’années. Ces mesures reposent, comme le préconise le rapport des groupes de travail sur l’adaptation au changement climatique en France, présenté par Paul Vergès, président de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), sur la lutte contre les inondations, l’adaptation des zones littorales, l’évolution des forêts, la question de l’eau, la préservation de la biodiversité et, entre autres, l’adaptation de l’économie.

Céline Tabou


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