L’Agence de développement de La Réunion et la filière TIC

Contribuer au projet réunionnais de développement durable

21 décembre 2005

Paul Hibon est le directeur général de l’Agence de développement de La Réunion (AD). Il nous explique ici la vocation et les missions de l’AD. Dans le cadre de l’élaboration du programme de prospection pour l’année 2006, il expose concrètement les bénéfices des actions de l’AD pour la filière TIC et notamment les membres de l’ARTIC.
Paul Hibon répond aux questions de Christine Niox-Château, chargée de mission à l’ARTIC.

o Vous êtes le directeur général de l’AD (l’Agence de développement de La Réunion), pourriez-vous nous expliquer ce qu’est l’AD ?

- Paul Hibon : l’Agence de développement a pour mission d’ouvrir l’économie réunionnaise sur l’extérieur. Elle est financée par la Région, l’Europe, l’État et les acteurs du développement économique sur l’île (chambres consulaires, associations d’entreprises, banques, communautés de communes, SEM...).
Cette association créée en 1988 accompagne les chefs d’entreprise réunionnais porteurs d’un projet de développement en lien avec l’extérieur. C’est en ce sens qu’elle offre ses services aux adhérents de l’ARTIC. Elle prospecte et soutient dans le même temps les investisseurs extérieurs désireux de créer, de reprendre ou de participer à l’essor d’une activité à La Réunion. L’agence est certifiée ISO 9001 version 2001, et mesure régulièrement la satisfaction des chefs d’entreprises qu’elle accompagne.

o Quelles sont ses missions ?

- L’AD travaille sur 3 axes, liés à l’ouverture de nouveaux horizons pour notre île : les projets d’entreprises, la promotion économique de La Réunion, l’attractivité et le développement de l’île. Plus précisément, elle est mandatée par les acteurs du tissu économique pour :

- Soutenir des projets d’entreprises et les détecter à travers une prospection ciblée sur des secteurs (TIC, sciences de la vie, environnement / énergie, agroalimentaire, formation, finances / assurance, services à l’industrie...)

- Contribuer à l’amélioration de l’attractivité de La Réunion, en proposant des pistes de développement pour les années à venir, et en s’attachant aux “points noirs” pour les entrepreneurs (le manque de foncier pour les entreprises, le financement des projets...)

- Promouvoir l’économie de La Réunion : lancement du réseau affinitaire “L’Attitude Réunion” composée de Réunionnais d’origine ou de cœur vivant à l’extérieur de l’île, brochures, manifestations, site www.adreunion.com ...

o Vous établissez actuellement votre programme de prospection pour l’année 2006, comment s’articule-t-il ?

- Notre programme d’actions 2006 est centré autour de 4 secteurs prioritaires (TIC, sciences de la vie, environnement / énergie, agroalimentaire) et de 3 secteurs émergents (formation, finances / assurance, services à l’industrie). Il prévoit :

- Pour l’activité Projets, des études sectorielles, plus de 200 entreprises rencontrées, une centaine de projets détectés et suivis, et plus d’une vingtaine de projets implantés.

- Pour l’activité Attractivité / Réflexion, un travail sur les dossiers prioritaires suivants : foncier économique, accords de partenariats économiques régionaux, image de La Réunion, contribution au projet réunionnais de développement durable porté par la Région et la SR21, observatoire des investissements extérieurs.

- Pour l’activité Promotion, 4 rencontres “L’Attitude Réunion”, de nouveaux argumentaires et annuaires sectoriels, le développement des outils comme le site internet, la lettre “L’Attitude Rencontres” et le “Flash Infos”, qui compte 6.000 abonnés aujourd’hui.

o Dans le cadre de votre mission d’ouverture de l’économie réunionnaise sur l’extérieur, dans quelle mesure pourriez-vous aider ou accompagner les entreprises de la filière TIC ?

- Chaque année l’activité TIC représente 20% de notre effort de prospection et 30% des projets implantés. C’est dire l’importance de cette filière dans notre activité. Nous avons emmené en 2005 avec l’ARTIC une délégation d’une dizaine de chefs d’entreprise à la rencontre de 160 professionnels à Sofia-Antipolis, Marseille, Paris et le plateau de Saclay. Une dizaine de partenariats en sont sortis.
Pour 2006, nous appuierons des chefs d’entreprise réunionnais à trouver des partenaires financiers, stratégiques, porteurs d’innovations pour de nouveaux développements créateurs d’emplois sur l’île. A travers l’action de deux chargés de mission (Vincent Quelo et Dominique Oudin), notre effort portera sur des " niches d’activité TIC " classées en 3 catégories :

- Marché local et régional en forte croissance : sécurité informatique, utilisation des TIC pour la production (PMI), secteur médical.

- Niche potentielle : secteur agricole, transports et logistique, PME
Activité en émergence : e-tourisme, e-commerce, e-administration
Pour ce faire, l’Agence de développement est partenaire du service TIC de la Région qui, au travers notamment de l’étude sur la filière TIC en cours d’achèvement, complétera cette analyse. Notre partenariat avec l’ARTIC nous permet de rester en phase avec les besoins des entreprises locales et d’être bien à leur service.

o Parmi les idées à développer en termes d’activité TIC à La Réunion, que pensez vous d’une campagne de développement de l’Outsourcing en local ?

- Le Royaume-Uni est aujourd’hui la première destination des investissements étrangers en Europe (plus de 1.000 projets en 2005). Ces investisseurs s’intéressent principalement à des secteurs de pointe, et notamment aux TIC. Pourquoi ? Parce que le Royaume-Uni a su développer l’outsourcing* sur son territoire, allié à une politique publique attractive (fiscalité, visas, dépenses de recherche...).
Le développement de l’outsourcing a conduit à l’émergence de très nombreuses activités TIC qui ont d’abord visé le marché intérieur du Royaume-Uni, puis l’export vers les autres pays européens.
La Réunion, à l’image de la France, est largement en retard dans les habitudes d’outsourcing : or externaliser une partie de ses services (les appels téléphoniques, la gestion de bases de données...) permet de mieux faire son métier d’origine et de donner une meilleure satisfaction à ses clients ou ses usagers. Cette démarche ne coûte pas plus cher à l’entreprise ou l’administration qui le fait réaliser (car les professionnels rationalisent leur métier, donc limitent leurs coûts de revient).
Proposer aux administrations et aux entreprises d’avoir davantage recours à des prestataires extérieurs pour des opérations courantes serait un nouveau relais de croissance pour le secteur TIC à La Réunion. Et permettrait à plusieurs entreprises d’atteindre une taille critique pour des activités plus importantes à l’export.


L’outsourcing

On l’appelle infogérance (en anglais facilities management ou outsourcing) l’externalisation d’une partie de ses services, c’est-à-dire confier tout ou partie de la gestion du système d’information à un prestataire informatique tiers.
La prestation fait l’objet d’un contrat de service (ou convention de service, en anglais Service Level Agreement, abrégé en SLA) définissant les conditions auxquelles le prestataire se plie et la Qualité de service attendue (QoS, pour Quality of Service).
L’outsourcing permet à l’entreprise de se centrer sur son coeur de métier et de confier la gestion de son système informatique à une société possédant les compétences adéquates et capable de le maintenir 7 jours sur 7 24/24H (selon la convention de service)
D’une manière générale l’outsourcing est toujours choisie en connaissance des coûts complets (TCO, Total Cost of Ownership, en français coût total de propriété), comprenant le prix du matériel informatique, des réseaux, du maintien des compétences des équipes informatiques et éventuellement du coût engendré par l’arrêt du service et/ou sa mise à jour.


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