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Selon un rapport de l’ONU, publié lundi sous le titre "Projections démographiques mondiales (1950-2050)", nous serons 50% de plus à peupler la Terre dans moins de 50 ans. Aujourd’hui, le monde abrite 6,5 milliards d’habitants, en 2050, 9 milliards de personnes devront se partager les différentes ressources naturelles de la planète.
Si l’on en croit le démographe Thomas Buettner, auteur du rapport, "la population continue de croître mais à un rythme ralenti".
Un ralentissement tout relatif, car cette augmentation équivaut à ajouter la somme des habitants de la Chine et de l’Inde d’aujourd’hui à la population actuelle, tout cela en moins de 50 ans. Mais ralentissement tout de même de la croissance démographique mondiale, ce qui tendrait à signifier que le plus fort de la transition démographique est derrière nous.
Mais les démographes apportent un bémol : l’extension du SIDA, qui contribue à la diminution de l’espérance de vie, est un facteur de ce ralentissement. À titre d’exemple, en Afrique australe, c’est-à-dire aux portes de La Réunion, l’espérance de vie est passée de 62 ans dans les années 1990-1995 à 48 ans pour la période 2000-2005.

Fracture démographique

Les pays qui contribueront le plus à cet accroissement sont ceux du Sud, qui sont les plus pauvres. Alors que dans ces pays, il est bien difficile de manger à sa faim, qu’en sera-t-il dans 50 ans ? Sans compter les immenses problèmes à venir pour le partage d’une richesse essentielle à la vie : l’eau.
En Afghanistan, au Burkina-Faso, au Burundi, au Congo-Brazzaville et en République démocratique du Congo, au Timor-Oriental, en Guinée-Bissau, au Liberia, au Mali, au Niger, en Ouganda et au Tchad, les populations devraient tripler dans les 45 prochaines années.
Les deux géants démographiques, l’Inde et la Chine, continueront de voir leur population augmenter et en 2050, un humain sur deux sera Indien ou Chinois.
Quant aux pays industrialisés d’aujourd’hui, leur population se stabilisera autour d’1,2 milliard d’habitants, avec des variations à l’intérieur de ce groupe. Il est prévu que l’apport de l’immigration soutiendra une hausse de la population des États-Unis, alors que des pays tels que l’Allemagne, l’Italie, le Japon, ou la Russie verront leur population diminuer. Pour les démographes, cela veut dire que le renouvellement des générations n’est plus assuré dans ces pays.
1,2 milliard d’habitants d’un côté, 7,8 milliards de l’autre, la fracture démographique augmente entre les deux mondes.

Manuel Marchal

L’Inde passera devant la Chine en 2030

Selon les estimations de l’ONU, l’Inde deviendra le pays le plus peuplé du monde en 2030, soit cinq ans plus tôt que prévu.
Peuplée de 1,103 milliard d’habitants aujourd’hui, elle en aura 1,593 en 2050 tandis que la Chine passera de 1,316 à 1,392 milliard à la même date. L’Inde pourrait dépasser la Chine dès 2030, selon l’analyse des taux de fécondité, a estimé Cheryl Sawyer, démographe à l’ONU. La précédente étude tablait sur 2035.
"Le taux de fécondité est aujourd’hui supérieur à 3 enfants en Inde alors qu’il est d’environ 1,7 en Chine", explique la démographe.