Au Forum social mondial

Campagne pour un « travail décent »

23 janvier 2007

« Assurer des conditions de travail dignes, c’est une urgence politique qui nous concerne tous », explique un dirigeant de l’OTI participant du Forum social mondial de Nairobi au Kenya.

« Assurer des conditions de travail dignes, c’est une urgence politique qui nous concerne tous », explique un dirigeant de l’OTI participant du Forum social mondial de Nairobi au Kenya.

Syndicats, partis politiques et associations ont lancé au Forum social mondial de Nairobi une campagne qui appelle à « un travail décent pour une vie décente ».
Elle vise à faire de la question du travail une priorité dans l’agenda politique international.
« L’union fait la force », a rappellé Mamounata Cissé, de la Confédération syndicale internationale (CSI), aux centaines de personnes réunies sous l’une des tentes du Forum social mondial à Nairobi, au Kenya, pour assister au lancement de la campagne internationale « Decent Work for a Decent Life », soit « Un travail décent pour une vie décente ».

Croissance et chômage

La campagne, qui sera menée sur trois ans, vise à sensibiliser l’opinion publique mondiale et le monde politiques aux thématiques liées au travail, afin que la création d’emplois, les droits des travailleurs, la sécurité sociale et la suppression des discriminations soient au premier plan des efforts internationaux pour le développement.
« Assurer des conditions de travail dignes, c’est une urgence politique qui nous concerne tous », a affirmé Assane Diop, membre du directoire de l’Organisation internationale du travail (OIT). L’OIT a elle-même placé, l’année passée, la lutte contre le travail précaire parmi ses priorités.
L’initiative présentée à Nairobi part de la constatation que, malgré la croissance économique globale de la dernière décennie, le nombre de chômeurs dans le monde a augmenté. De même que le nombre de ceux qui ont un travail, mais n’arrivent pas pour autant à sortir de la précarité.
Parmi les Objectifs du Millénaire pour le développement, l’ONU a inscrit celui de réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015. Ces objectifs ne mettent pas la question du travail au premier plan.

Syndicats, associations et partis

Le lancement de la campagne « Un travail décent pour une vie décente » marque aussi une tentative de rassemblement sur le long terme entre syndicats, partis de gauche et ONG.
L’initiative est née du travail conjoint mené par le "Global Progressive Forum" (une émanation du Parti socialiste européen et de l’Internationale socialiste), la Confédération syndicale internationale et Solidar, un réseau de 34 associations européennes.
Ce n’est pas un hasard si le début de la campagne a eu lieu lors du Forum social mondial de Nairobi. « Pour les syndicats, c’est très important de collaborer avec les mouvements sociaux. Et le Forum est justement le lieu de rencontre de ces mouvements. Ici, nous pouvons élaborer ensemble des campagnes, et les mettre en pratique ensuite dans les différents pays », affirme Vania Alleva, de l’Union syndicale suisse.
L’une des premières activités prévues pour cette campagne sera l’organisation d’un camp pour les jeunes à l’occasion du sommet du G8, prévu en Allemagne en juin. Des activités d’information et de consultation, ainsi que l’élaboration d’une « charte pour le travail décent », sont également planifiées.


Croissance en hausse de 4%, chômage de 11%

Selon une étude de l’OIT de 2006, au cours des 10 dernières années, l’économie mondiale a enregistré une croissance annuelle moyenne de 4,1%.
Pendant la même période, le taux de chômage a augmenté de 11%.
Sur 2,8 milliards de travailleurs dans le monde, 1,4 milliards vivent avec moins de 2 dollars par jour.
500 millions de travailleurs vivent avec moins de 1 dollar par jour.


L’influence des médias occidentaux en Afrique

Le journaliste sud-africain Chris Kabwato a relevé dimanche à Nairobi que l’Afrique est inondée par l’information produite ailleurs grâce à l’évolution technologique avec téléphone mobile, internet, et bien d’autres, qui permettent leur accès rapide, a constaté APA surplace.
« Ces informations produites et déversées par les médias occidentaux qui ont toujours des objectifs financiers ne répondent pas toujours aux attentes de public africain », a dit Kabawato, directeur de l’agence d’information spécialisée dans les technologies Hightway Africa News Agency (HANA) au cours d’une conférence à l’occasion du forum social mondial qui se tient à Nairobi au Kenya.
« L’information : bien commun de l’humanité ou marchandise ? Les medias africains face a la concentration des medias et à la convergence des technologies », ainsi s’intitule le thème de cette conférence organisée par l’Institut Panos Afrique de l’ouest.
« De grands groupes du Nord s’implantent de plus en plus en Afrique pour produire de l’information et mettent en difficulté les medias locaux souvent confrontés aux problèmes de moyens de production et de diffusion », a relevé Chris Kabawato pour qui il revient avant tout aux africains de valoriser l’information produite par leurs medias.
Il déplore le fait que la radio soit toujours considérée un luxe dans certaines régions du continent alors qu’elle devrait être une source d’accès à l’information la plus facile
« Il est dommage que l’accès aux technologies soit encore difficile, voire impossible en Afrique avec des installations vétustes ou insuffisantes pour desservir le plus grand nombre », a déploré par ailleurs le journaliste conférencier.
Le 7e forum social mondial ouvert samedi dans la capitale kényane regroupe plusieurs milliers d’alter mondialistes venus des quatre coins du monde. Ils discutent de plusieurs problématiques au cours de panels et ateliers.


Une semaine de salaire pour participer

Le CADTM a émis des critiques face à l’organisation de ce FSM. 
Comme d’autres observateurs le confirment, il n’y a pas eu d’effort suffisant pour intégrer les mouvements sociaux du pays dans la conception du programme. « Fait significatif et inacceptable : les organisateurs ont fixé un droit d’entrée de 500 shillings (soit l’équivalent d’une semaine de salaire minimum), ce qui empêche la majorité des Kenyans de participer au FSM », affirme le CADTM.


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