Quel avenir pour notre région ?

Eau et alimentation : principaux défis de l’Afrique australe

24 septembre 2004

Les questions de l’alimentation et de l’eau potable constituent les deux défis de l’avenir dans la région d’Afrique australe, selon une étude de la ’Southern African Millennium Assessment’ (SAFMA), dont les résultats ont été rendus publics lundi à Johannesburg.

L’eau et la nourriture : de la réponse apportée à ces deux questions essentielles va dépendre l’avenir de notre région, c’est ce que révèle une étude de la SAFMA publiée lundi dernier en Afrique du Sud. Selon cette étude, la carence en protéine est un problème sérieux et croissant dans la région, particulièrement dans les zones pauvres en azote et phosphore dans le Nord du Zambezi, où le régime alimentaire est basé sur les plantes racines et non sur les céréales. "Il existe une grande dépendance à l’égard des plantes et des animaux sauvages comme sources alimentaires dans la région, mais on a recueilli peu d’informations à ce sujet. Les pêcheries d’eau douce sont surexploitées", poursuit le rapport, qui note par ailleurs que le manque d’accès à une eau sûre est une cause majeure de la mortalité infantile dans la région.

Menace sur la biodiversité

Le document relève que la dégradation des écosystèmes, à cause de l’exploitation excessive de l’eau, de l’érosion des zones de captage et de la pollution provenant de l’exploitation minière, des industries, des eaux de ruissellement agricole et des déchets humains entraîne une augmentation des risques d’inondation, réduit la capacité de stockage de l’eau, la perte de la biodiversité aquatique et des stocks de poissons côtiers.
Résultat, tout cela affecte la sécurité alimentaire, affirme le rapport qui indique, au sujet de la question de la biodiversité, que la plus grande menace est l’extension des terres dégradées dans les surfaces actuellement exploitées de manière durable.
Par ailleurs, l’Afrique australe continuera de dépendre fortement du bois comme source d’énergie dans les décennies à venir, toujours d’après l’étude. "La crise du bois prédite dans la région, il y a deux décennies, ne s’est pas encore traduite en effondrement général, bien qu’il existe plusieurs exemples de pénuries à l’échelle des districts, qui sont une cause de la dégradation des forêts et des régions boisées autour des zones urbaines", souligne le rapport.
Il explique qu’il y a, au niveau régional, davantage de bois entretenu que consommé et que les endroits où les pénuries risquent de survenir peuvent être situés avec précision.
Le rapport de la SAFMA est l’une des 30 évaluations à l’échelon sous- régionale effectuées à travers le monde dans le cadre de l’Evaluation du Millénaire, qui permettra d’établir un panorama détaillé des ressources de la Terre en matière d’écosystèmes terrestres et marins.


Quinze propositions pour changer l’Afrique

Le réseau Dialogues sur la gouvernance en Afrique a présenté mardi soir à Cotonou, au Bénin, ses suggestions en vue d’un changement qualitatif du continent, à travers un document intitulé : "Changeons l’Afrique, 15 propositions pour commencer..."
Construites à partir de l’expérience et de l’analyse des réalités africaines, confrontées aux réflexions venant du reste du monde, ces propositions, qui constituent une invitation au dialogue dans tous les secteurs, institutionnels ou non, de la société des différents pays, devraient permettre d’entamer une nouvelle étape, celle du retour sur le terrain.

Ces propositions, qui ne concernent pas tous les domaines où le changement est nécessaire, couvrent néanmoins les trois niveaux de gouvernance sur lesquels il est possible d’agir directement, à savoir la gouvernance locale, la refondation de l’État et l’intégration régionale. Tout en reconnaissant la crise de gouvernance de l’Afrique, le réseau révèle que ce continent n’est pas le seul dans cette situation bien que la crise africaine revête des formes spécifiques, liées à son Histoire et à sa place actuelle dans le monde.
De même, son dépassement ne résultera pas de l’application d’un kit prédéfini de règles uniformes, mais de l’élaboration, par les Africains eux-mêmes, de leur vision de l’avenir pour entrer en dialogue avec le reste du monde et répondre aux défis communs. Il s’agit, précisent les membres du réseau, de créer un espace public interafricain de dialogue et de réflexion sur la méthode de gouvernement, d’élaborer et de proposer les principes permettant d’enraciner les pratiques d’une gouvernance adaptée aux réalités africaines face aux défis du 21ème siècle.

En s’appuyant sur la collecte d’expériences et d’analyses réalisées entre 2000 et 2003, le réseau entend mettre en débat un certain nombre de propositions de changement pour fonder une gouvernance légitime. Composé d’acteurs africains et non-africains engagés dans l’action et la réflexion et soucieux de promouvoir, à la fois au niveau des citoyens africains et du monde, un dialogue sur la gestion des affaires publiques en Afrique, le réseau Dialogues sur la gouvernance en Afrique travaille dans les régions Ouest et centrale du continent depuis octobre 1999. Il entend promouvoir une refondation de la gouvernance afin de la rendre légitime et conforme aux valeurs et aux besoins des Africains, indiquent ses membres.


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