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Les soutiens se précisent pour les candidats à la Direction générale de l’O.M.C.
7 avril 2005
Dans moins de deux mois sera connu le prochain directeur général de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Le profil des différents candidats et de leurs soutiens révèlent les positions divergentes des États de la planète face à la mondialisation des échanges. Ainsi, par exemple, Pascal Lamy est le candidat soutenu officiellement par le gouvernement français et l’Union européenne, alors que de nombreux pays du Sud se sont prononcés en faveur du Mauricien Jayen Cuttaree. Ce dernier peut infléchir les politiques ultra-libérales décidées jusqu’à présent par l’OMC, en faisant entendre le Sud.
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À moins de deux mois de sa nomination, la lutte autour du nom du futur dirigeant de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’intensifie. Une nomination qui ne sera pas sans conséquences pour l’évolution des relations économiques avec les petits pays insulaires.
La reconnaissance de notre vulnérabilité constitue une ligne de fracture entre les différents candidats. En effet, celui qui est soutenu par le gouvernement français n’est pas celui qui bénéficie du crédit de la Région Réunion.
Moins d’une semaine après la nomination du numéro 2 du Pentagone, Paul Wolfowitz, à la tête de la Banque mondiale, un élément nouveau est venu confirmer la thèse de ceux qui affirment que la non-opposition de l’Union européenne à l’arrivée de Paul Wolfowitz à la présidence de l’institution financière internationale était liée au soutien du gouvernement américain à la candidature de l’ancien commissaire européen Pascal Lamy, au poste de directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce.
En visite mardi à Bruxelles, le secrétaire adjoint au Commerce des États-Unis a en effet estimé publiquement au sujet de Pascal Lamy : "nous pensons qu’il serait un candidat très fort pour la direction de l’OMC", avant de souligner que "l’OMC serait très bien servie par sa candidature", que le gouvernement américain s’en "accommoderait tout à fait" et qu’il "pourrait jouer un grand rôle".
Ce soutien implicite de fait des États-Unis pour l’ancien commissaire européen au Commerce, qui était le négociateur de “l’Europe des 15” à l’OMC, a au moins le mérite d’éclaircir la situation à moins de deux mois de la désignation du prochain directeur général de l’organisation. Rappelons que le 31 mars dernier, Pascal Lamy avait reçu le soutien du gouvernement français par l’intermédiaire du ministre des Finances, Thierry Breton.
Quelle réduction ?
Quant au programme de l’ancien commissaire européen, on en trouve le résumé dans le discours qu’il avait tenu le 26 janvier dernier devant le Conseil général de l’OMC. Il s’y prononçait pour "l’ouverture des échanges et la réduction des obstacles au commerce" international, qui, d’après lui, "restent et resteront essentielles pour promouvoir la croissance et le développement, l’augmentation des niveaux de vie et la réduction de la pauvreté dans le monde". Cela montre que Pascal Lamy est le candidat de la continuité, celui qui ne fera qu’amplifier les politiques ultra-libérales de l’OMC.
Si l’on se place d’un point de vue réunionnais, "la réduction des obstacles au commerce", cela ne signifie-t-il pas “la réduction des subventions apportées par l’Union européenne aux agriculteurs d’outre-mer”, c’est-à-dire la porte ouverte à une diminution des revenus des planteurs réunionnais de plus de 30%, comme l’indique le premier projet de réforme de l’Organisation communautaire de marché “Sucre” ? Car, rappelons-le, l’Union européenne est sous le coup d’une plainte déposée par de grands pays sucriers - Brésil, Australie, Thaïlande - pour casser un protocole que ces derniers estiment être un obstacle au commerce.
C’est là que s’affichent les divergences face à la mondialisation entre l’Outre-mer et la métropole. Pour des raisons qui lui appartiennent, le gouvernement français dirigé par l’UMP choisit de soutenir, tout comme ses 24 homologues de l’Union européenne, un candidat de tendance socialiste, alors que pendant ce temps, de nombreux pays et collectivités du Sud, comme la Région Réunion, affichent leur préférence pour Jayen Cuttaree, haut responsable mauricien.
Le concept de vulnérabilité
Cette préférence s’explique facilement, quand on sait qu’en Jayen Cuttaree on peut reconnaître celui qui peut changer la donne à l’OMC. Candidat du tiers-monde, il peut contribuer à rééquilibrer les relations entre Nord et Sud si l’on considère que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont des dirigeants issus de l’Occident. Il peut être celui par qui le Sud peut davantage se faire entendre, en infléchissant par exemple le caractère ultra-libéral des politiques soutenues par l’OMC.
Du 10 au 14 janvier dernier, réunis à Maurice, les représentants des Petits États insulaires en développement avaient affirmé avec force comment il était vital pour nos îles que soit reconnu au plus haut niveau mondial, et notamment à l’OMC, le concept de “vulnérabilité”. Une vulnérabilité qui passe par exemple par un traitement “différencié” dans les échanges internationaux, afin que des mesures prises par des décideurs éloignés géographiquement et culturellement ne remettent pas en cause la fragile cohésion de nos sociétés.
Si on se limite à la réforme du marché européen du sucre, on imagine les conséquences dramatiques pour les Réunionnais et les Mauriciens car le projet actuel remet tout simplement en cause l’existence de près de deux siècles de savoir-faire et des milliers d’emplois, alors que sans doute son impact est bien plus limité sur le continent européen, du fait en particulier d’une diversification beaucoup plus facile.
À la conférence de Maurice, l’ambassadeur de l’île caribéenne de Sainte-Lucie avait dénoncé le “syndrome de la solution unique” qui touche l’OMC, le représentant de l’Union européenne lui avait répondu que "des exceptions sont possibles, mais pas indispensables". Tout un programme... inquiétant pour la reconnaissance vitale de nos spécificités, s’il s’avère que le futur directeur général de l’OMC n’est pas un défenseur convaincu du concept de “vulnérabilité”, capable d’atténuer pour nos pays l’impact de mondialisation libérale.
Manuel Marchal
Dernière ligne droite
Le futur directeur général de l’OMC devrait être nommé pour un mandat de quatre ans à la fin du mois de mai par le Conseil général de l’organisation, où sont représentés les 148 États membres.
Aux côtés de Pascal Lamy et Jayen Cuttaree, deux autres personnes ont fait acte de candidature : le délégué du Brésil à l’OMC, Felipe Seixas Correa, et l’Uruguayen Carlos Perez del Castillo.
À la différence des élections précédentes, les candidats peuvent être clairement identifiés à des grands ensembles.
Pascal Lamy est soutenu par les 25 États membres de l’UE et implicitement par les USA. Il a exercé ses fonctions de commissaire européen jusqu’en novembre dernier.
Felipe Seixas Correa était président du groupe des pays en développement du G20, qui inclut avec le Brésil également l’Inde et la Chine. Il annonce bénéficier du soutien de la Chine, future première puissance économique mondiale. Rappelons que le Brésil a porté plainte contre l’UE devant l’OMC pour dénoncer le maintien de subventions aux producteurs de sucre européens - donc aux planteurs de cannes.
Carlos Perez del Castillo, affirme compter sur le soutien des pays d’Amérique latine -sauf le Brésil, Cuba et le Venezuela- et sur celui de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, membres comme l’Uruguay des “libéraux” du groupe de Cairns.
Si Jayen Cuttaree a officiellement l’appui des 56 pays d’Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) membres de l’OMC et le soutien de l’Inde ainsi qu’une promesse de soutien de la Ligue arabe, les Africains francophones devraient soutenir Pascal Lamy sous la pression de leur ancienne puissance coloniale.
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