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INSEE Réunion : « La part des natifs dans la population diminue, mais demeure élevée »

Population de La Réunion selon le lieu de naissance depuis 1990 -1-

mardi 4 octobre 2022


En 2018, huit habitants sur dix de La Réunion y sont nés, indique INSEE Analyses numéro 74 paru ce 3 octobre qui précise que « c’est la deuxième région française qui regroupe la part la plus élevée de personnes natives dans sa population. Toutefois, comme dans la plupart des autres régions, la part de natifs recule en 30 ans, sous l’effet des migrations. Les natifs de l’Hexagone forment les deux tiers de la population qui n’est pas née à La Réunion. Très peu d’étrangers et d’immigrés résident sur l’île ». Voici des extraits de cette étude, avec des intertitres de Témoignages.


« La population vivant à La Réunion est composée en très large majorité de personnes qui y sont nées : 706 000 natives et natifs sur les 856 000 habitant·es en 2018, soit 82,5 % des habitants de l’île . La Réunion est la deuxième région de France où la part de natifs parmi ses habitants est la plus élevée derrière la Martinique (84,4 %) et devant la Guadeloupe (80,6 %). En effet, la population réunionnaise est moins mobile en moyenne que celle des régions métropolitaines. De plus, l’éloignement géographique et un marché du travail restreint constituent des obstacles à l’arrivée massive de personnes de l’extérieur de l’île. En outre, la fécondité des mères est nettement plus élevée à La Réunion que dans l’Hexagone : ces naissances nombreuses contribuent mécaniquement à faire croître la part de natifs de l’île dans la population. »

11,6 % de la population née en France, 4,5 % dans un pays de notre région

« À La Réunion, les deux tiers des personnes qui ne sont pas nées sur l’île sont nées dans l’Hexagone : elles forment 11,6 % de la population en 2018. Toutes les régions de France sont représentées, dans l’ordre de leur poids dans la population française : ceux nés en île-de-France sont ainsi les plus nombreux, représentant 24 % des natifs métropolitains qui vivent sur l’île.

Les natifs de Mayotte et de pays de l’océan Indien proches de La Réunion (Madagascar, Maurice, Comores) représentent 4,5 % de la population réunionnaise. Souvent installées de longue date, les personnes nées à Madagascar sont les plus nombreuses (2,3 %). Les 9 100 natives et natifs de Mayotte représentent 1,1 % des habitants de La Réunion, les personnes nées à Maurice 0,6 % et celles nées aux Comores 0,5 %. Parmi l’ensemble de ces natifs de la zone OI (Mayotte et pays proches), 82 % sont de nationalité française.

Par ailleurs, 1,4 % de la population réunionnaise est née ailleurs dans le monde, dont 0,5 % dans un autre pays d’Afrique, essentiellement au Maghreb, 0,3 % aux Antilles, en Guyane ou dans une autre collectivité d’Outre-mer, 0,3 % dans un pays de l’Union européenne. »

« La part de natifs diminue de 8 points en 30 ans »

« Durant les trois dernières décennies à La Réunion, la croissance de la population reste majoritairement portée par des personnes nées sur l’île). Entre 1990 et 2018, la population native augmente en moyenne de 5 900 personnes par an, soit de 1,1 % par an sous l’effet principalement d’un solde naturel moyen de 10 600 par an (différence entre les naissances et les décès des natifs) et d’un solde migratoire négatif avec l’Hexagone (différence entre les arrivées et les départs de natifs depuis et vers la métropole) de 1 900 personnes.
À ce dynamisme démographique, pour la description de l’évolution de la population vivant à La Réunion, s’ajoutent les migrations résidentielles vers La Réunion, notamment pour des raisons professionnelles ou pour les études. Leur forte augmentation se traduit par un rythme de croissance de la population native de l’île inférieur à celui des personnes nées en dehors (+ 5,8 % en moyenne par an). De fait, la part de personnes nées à La Réunion, qui s’élevait à 90 % en 1990, recule de 8 points en 2018. Il en est de même dans la plupart des régions françaises, en lien avec une augmentation générale des migrations résidentielles d’une région à l’autre. »

Ralentissement d’installations en provenance de régions de France

« Ce sont les arrivées plus nombreuses de personnes nées dans l’Hexagone qui expliquent principalement le recul de la part des natifs au sein de la population : leur nombre augmente de 2 200 personnes en moyenne par an entre 1990 et 2018 (+ 5,9 %). La part de personnes nées dans l’Hexagone s’élève ainsi de 5 points sur la période, passant de 7 % à 12 %. C’est durant la décennie 1990 que les arrivées en provenance de l’Hexagone sont les plus importantes. À cette époque, les besoins en main-d’œuvre, notamment qualifiée, sont importants pour faire face au fort dynamisme démographique. Depuis, le nombre de natifs de l’Hexagone augmente moins rapidement à chaque décennie : ils sont ainsi deux fois moins nombreux entre 2008 et 2018 (1 600 de plus par an) qu’au cours des années 1990. Parmi ces arrivants, certains peuvent appartenir à une famille originaire de l’île, avec au moins un ascendant – parent ou grand-parent – né à La Réunion. Ainsi, au début de la décennie 2010, c’était le cas de 25 % des natifs de l’Hexagone arrivant à La Réunion.
La part de personnes nées dans la zone OI dans la population réunionnaise augmente également entre 1990 et 2018. En effet, leur nombre croît aussi plus fortement que celui des natifs (+ 7,2 % en moyenne par an, soit + 900 personnes par an entre 1990 et 2018). Dans le même temps, les natifs de La Réunion sont un peu plus nombreux, d’une décennie à l’autre, à quitter l’île pour habiter dans l’Hexagone. »

(à suivre)


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