La Réunion deviendra plus proche culturellement des Comores et du Nord de Madagascar
L’arrivée de Mahorais et Comoriens enrichira le « vivre ensemble » à La Réunion
18 décembre 2023, par
Les changements démographiques dans notre région font-ils peur à la classe sociale dominante à La Réunion ? Une chronique signée par Memona Hintermann hier affirme que « des afflux massifs de population illégale en provenance des îles voisines des Comores via Mayotte » sont responsables de violence. Ceci est une diversion. A La Réunion, la violence est causée par un système qui refuse le développement de La Réunion, et donc provoque chômage, pauvreté… ce qui finit par aboutir à l’extrême droite en tête à la présidentielle française.
Bien au contraire, l’augmentation de l’immigration en provenance de Mayotte sera un nouvel enrichissement pour La Réunion, avec l’apport culturel d’une autre civilisation du « vivre ensemble ».
Rappelons que l’immigration en provenance des Comores ou de Mayotte est, à La Réunion, marginale par rapport à celle venant d’Europe.
Citée souvent par certains comme « exemple pour la jeunesse réunionnaise », Memona Hintermann a signé ce 17 décembre une chronique dans la « Dépêche » assez révélatrice des craintes d’une classe sociale à La Réunion : la peur du changement. En effet, elle affirme que La Réunion « est en proie à des changements violents. La cause ? Des afflux massifs de population illégale en provenance des îles voisines des Comores via Mayotte ».
Un remake de « La France a peur » ?
Voici un extrait de sa chronique du 17 décembre :
« À part les Comoriens eux-mêmes, peu d’étrangers peuvent faire la différence entre une personne originaire de Mayotte, de Mohéli, d’Anjouan, de la Grande Comore. Les habitants des quatre îles ont la même culture, parlent la même langue, pratiquent l’islam et s’épousent. Une fois arrivé à Mayotte par des réseaux de passeurs, le candidat à l’émigration doit trouver la combine, obtenir le papier et venir s’installer à La Réunion. Et les Mahorais ? Eux aussi préfèrent la vie du côté de Saint-Denis ou de Saint-Pierre, n’importe où, plutôt que d’affronter les conditions autrement difficiles chez lui, autour de Dzaoudzi ou de Goungou. N’allez surtout pas leur parler d’immigration aux Mahorais ! En visite récemment à La Réunion, Gabriel Attal a eu le malheur de prononcer le mot. Le ministre de l’Éducation a dû s’excuser platement. Il n’en demeure pas moins que l’afflux des Mahorais provoque un véritable rejet parmi les Réunionnais pourtant issus des quatre coins de l’univers. Pourquoi ? Les descendants de Bretons ou de Portugais, des ethnies d’Inde, d’Afrique ou de Chine, se définissent tous aujourd’hui comme « Créoles ». C’est-à-dire ? Le brassage des années a permis aux Réunionnais de définir un code de vie basé sur des valeurs communes, pratiquées à l’occidentale. Ce qui n’est pas le cas de la vaste majorité des Mahorais ou de leurs cousins. Des bagarres ont éclaté dans l’Est de l’île de la Réunion sur le modèle de la violence endémique à Mayotte. »
Le système néocolonial responsable des violences, pas les Mahorais
Pour cette représentante de la classe sociale privilégiée par le pouvoir, ce sont donc des habitants de notre région qui font peser de graves menaces sur la société réunionnaise, et sont responsables de violences qui serait endémique chez eux.
Ce point de vue frôle avec le racisme. Toute personne ayant été au moins au cours élémentaire sait que les violences à La Réunion sont d’abord causés par un système qui produit chômage, pauvreté et vie chère. L’objectif de ce système n’est pas de développer La Réunion, sinon ce serait le cas depuis de nombreuses années. Son but est avant tout de s’assurer que la souveraineté française ne sera jamais contestée dans notre pays, d’où le maintien d’une économie néocoloniale, et la création d’une classe sociale qui doit tout à Paris et qui occupe maintenant la plupart des postes d’élus.
La population réunionnaise paie gravement le prix de ce système, avec la moitié des travailleurs qui sont exclus du droit à un travail durable.
Le « vivre ensemble » traditionnel dans notre région
Cette chronique de Memona Hintermann montre les difficultés de cette classe sociale à accepter un changement inéluctable. L’évolution de la démographie provoquera à La Réunion une immigration en provenance de notre région plus importante que l’immigration européenne. Notre pays ressemblera ainsi plus à ses voisins. Traditionnellement, notre île était intégrée à un ensemble comprenant les côtes de Madagascar et l’archipel des Comores. De Zanzibar à Mahajanga en passant par les Comores et Antsiranana, c’est une culture de « vivre ensemble » comme à La Réunion, mais avec une composante musulmane plus forte, parfois majoritaire. L’intégration de La Réunion comme département a distendu les liens des Réunionnais avec cette culture.
Anticipons un nouvel enrichissement de La Réunion
Il est évident que la volonté de Paris de faire de Mayotte son porte-avions dans le Canal du Mozambique a d’importantes conséquences pour La Réunion. Les habitants de Mayotte peuvent venir sans visa à La Réunion, avec une simple carte d’identité. Une fois arrivés dans notre île, ils ont accès immédiatement à des droits qui ne leur sont pas reconnus à Mayotte. Dans notre île, ils ne risquent pas l’eau coupée deux jours sur trois et les barrages dressés par des bandits sur les routes. Les Réunionnais doivent donc s’attendre à accueillir de nombreux habitants de Mayotte, qui apporteront leur culture et leur religion. Il sera nécessaire de construire des mosquées. La Réunion alors changera, la part des musulmans dans sa population augmentera, ce sera un nouvel enrichissement avec cet islam de l’océan Indien.
Pour préparer au mieux cette évolution de La Réunion, une remise en cause du système néocolonial s’impose. Car c’est le principal fauteur de trouble à La Réunion, ce système néocolonial est porteur de violences endémiques.
M.M.
Messages
19 décembre 2023, 08:51, par NAB
Bonjour
La violence n’a jamais été endémique à Mayotte.
Hélas comme l’immigration illégale, elle est d’abord le fait de ses populations qui déstabilisent la quiétude légendaire des mahorais très légalistes. Elle touche aveuglément tout le monde en s’en prenant aux personnes et aux biens privés et publics.
Ses auteurs peuplent nos prisons à Mayotte et aussi à la réunion.