Un des enjeux majeurs de ce siècle pour toute l’humanité

L’eau douce, le nouvel or bleu mondial

22 août 2005

Les réserves d’eau sont inégalement réparties sur le globe et la qualité se dégrade. Alors qu’un tiers de l’humanité est déjà privé d’eau potable, H2O est la “matière première” la plus recherchée.

L’eau est un composé chimique simple. Mais tellement précieux. Cet atome d’oxygène, placé entre deux atomes d’hydrogène (le fameux H2O), est un élément essentiel pour tous les organismes vivants.
L’eau est présente partout, ou presque. Les trois quarts de la surface de la Terre sont recouverts d’eau sous forme d’océans, mers, lacs, étangs, fleuves, rivières... Et pourtant...!
Si l’eau est essentielle aux activités humaines - qu’elles soient agricoles, industrielles ou domestiques - et aux fonctionnements des écosystèmes terrestres, sa gestion s’annonce comme l’une des préoccupations majeures de ce siècle.

Une répartition non uniforme

Sur les 70% d’eau de surface, 97% est salée, 2% est sous forme de glace et, enfin, 1% est de l’eau douce liquide. A priori, l’eau semble ne pas manquer : 40.000 kilomètres cubes d’eau douce s’écoulent chaque année sur les terres émergées, l’eau est abondante, certes, mais elle n’est pas répartie uniformément. Neuf pays se partagent 60% du débit annuel mondial : le Brésil, la Russie, les États-Unis, le Canada, la Chine, l’Indonésie, l’Inde, la Colombie et le Pérou.
D’autres rencontrent des problèmes graves d’approvisionnement. Dans la région méditerranéenne, l’eau douce est mal répartie. Les pays les mieux pourvus sont la France, la Turquie, l’Italie et l’ex-Yougoslavie qui cumulent à eux quatre les deux tiers des ressources (825 km cubes sur 1.189 km cubes par an). Les pays les plus mal lotis sont Malte, la Jordanie et la Libye.

Les effets du réchauffement climatique

La répartition de la population étant souvent assez hétérogène, les disparités vont en augmentant. L’Asie, par exemple, où près de 60% de la population mondiale se concentre, ne dispose que de 30% des ressources mondiales disponibles en eau douce. Sans compter le réchauffement climatique, prévu par les experts, qui risque d’accentuer encore plus ces inégalités.
La population mondiale a triplé en l’espace d’un siècle, passant de 1,7 milliard d’êtres humains en 1900, à plus de 6 milliards en l’an 2000. La consommation en eau, elle, a été multipliée par plus de six. Une augmentation deux fois plus importante. Et la tendance ne risque pas de s’inverser au vu de l’expansion démographique prévue pour les vingt-cinq prochaines années.

Dix ans pour un défi de taille

Si rien ne change, il semble probable que la quantité d’eau douce disponible aille en décroissant. Lorsque l’eau est utilisée, elle est rejetée dans les sols dans un état de dégradation physique, chimique, organique ou microbiologique qui ne permet pas un nouvel usage. Sauf par des procédés physico-chimiques, qui restent toutefois très chers pour des pays dits “en développement”.
Bien consciente de l’enjeu, l’Organisation des nations unies (ONU) a lancé, le 22 mars dernier, la "décennie internationale d’action" sur l’eau. Dix ans pour un défi de taille : plus d’un quart de la population mondiale est aujourd’hui privé d’eau potable. Et trois millions de personnes meurent chaque année de maladies provoquées par une eau à risque...


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