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L’agriculture familiale contre l’agro-industrie au Brésil
7 décembre 2005
Parmi les arguments avancés par ceux qui veulent une déréglementation totale des marchés agricoles, revient souvent l’idée selon laquelle la fin des subventions pourra profiter aux producteurs des pays pauvres. Or, il s’avère que cela n’est pas le cas. Le démantèlement des subventions profitera essentiellement aux grands groupes multinationaux qui dominent déjà les marchés.
Les subventions agricoles, qui soutiennent le ’’dumping’’ de produits à bas prix sur un marché et qui faussent le commerce international, devraient être supprimées, mais pas l’appui à l’exploitation familiale qui fait partie des politiques de développement rural et de sécurité alimentaire.
Des représentants d’associations de petits exploitants agricoles et de groupes de la société civile, qui luttent contre les subventions et le protectionnisme agricole, défendront cet argument à la sixième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), du 13 au 18 décembre à Hong Kong.
Compétition intensifiée
Un accord qui élargit simplement l’accès aux marchés riches pourrait exclusivement profiter aux exportateurs agro-industriels et aux grandes sociétés qui contrôlent les prix et les marchés, a déclaré Adriano Campolin, directeur régional d’Action Aid, une agence non gouvernementale internationale pour le développement.
Et les résultats pourraient être beaucoup plus mauvais si les pays industrialisés acceptaient de réduire le dumping des produits à des prix artificiellement bas en échange d’une plus grande libéralisation des marchés des pays en développement. Au Brésil, par exemple, cela ne favoriserait que de grands intérêts agricoles, qui représentent 15 pour cent des agriculteurs, et non les 85 pour cent restants, composés de fermes familiales, a-t-il indiqué.
Un tel accord élargirait le marché extérieur pour le soja et autres produits agro-industriels, tout en conduisant à une augmentation des importations d’aliments, intensifiant ainsi la compétition à laquelle sont confrontés les exploitants familiaux et faisant baisser les prix sur le marché intérieur, a-t-il dit à IPS.
Vers davantage de chômage
Si des concessions à l’Union européenne (UE) et aux États-Unis sont faites dans le secteur des services, en baissant les tarifs non-agricoles, "la société brésilienne dans son ensemble va souffrir" d’une augmentation du taux de chômage dans l’industrie et de la domination des domaines comme les installations sanitaires, les banques et autres services par des entreprises étrangères, a affirmé Campolina.
Le gouvernement brésilien et les pays en développement du monde ne devraient accepter aucun accord qui "compromette la souveraineté nationale dans l’adoption des politiques de développement rural", a indiqué Alberto Broch, vice-président et directeur des relations internationales dans la Confédération nationale des ouvriers agricoles (CONTAG).
La CONTAG, une fédération d’associations de travailleurs ruraux et de petits fermiers, a présenté un document au ministère des Affaires étrangères demandant que l’accès des exportateurs aux marchés riches ne soit pas obtenu en sacrifiant "la protection nécessaire aux fermes familiales", a expliqué Broch à IPS.
Un autre rapport
La différence entre les petites exploitations agricoles et les grandes agro-industries a été mise en exergue à un congrès tenu la semaine dernière à Luziania, une ville près de Brasilia, par la Fédération des ouvriers des exploitations agricoles familiales (FETRAF), une concurrente de la CONTAG.
Les petits producteurs brésiliens ont beaucoup plus de choses en commun avec leurs homologues en Europe qu’avec de grands producteurs agricoles brésiliens, raison pour laquelle la véritable dispute n’est pas entre les nations développées et les nations en développement, mais plutôt entre les exploitations familiales et les agro-industries dans chaque pays, ont souligné les participants au congrès.
La suppression des subventions : une "grave erreur"
Les critiques contre les subventions agricoles distribuées aux producteurs dans les nations riches soutiennent que leur suppression améliorerait la vie des producteurs dans les pays en développement.
Mais certains petits producteurs en Amérique latine soupçonnent que les bénéfices iraient seulement à une poignée de grandes entreprises de l’agro-industrie.
Ceux qui se positionnent pour bénéficier d’une possible ouverture des marchés de l’Union européenne (UE) "sont les grandes compagnies transnationales qui dominent les affaires à la campagne. Elles sont peu nombreuses, et elles produisent une gamme très limitée de produits", a déclaré à IPS, un fermier argentin, Pedro Pereti.
Pereti vit à Máximo Paz, dans la province orientale de l’Argentine de Santa Fe, où il cultive 230 hectares de maïs, de graines de soja, de blé, et élève du bétail sur une petite superficie.
Il est l’adjoint au secrétaire du comité de coordination des familles productrices dans le Mercosur - le bloc commercial du marché commun du Sud composé de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay - et soutient que ce serait une “grave erreur” pour les pays développés de supprimer les subventions avant que les pays en développement n’entreprennent un processus de réforme agraire.
“Sans réforme agraire, les plus démunis ne bénéficieront pas automatiquement de l’effet de la suppression des subventions”, a-t-il maintenu. “La campagne argentine se transformera en un désert vert, à cause de l’extension de la culture de la graine de soja, la récolte vedette en ce moment, et l’exode rural s’intensifiera. Pendant ce temps, beaucoup plus de gens d’Afrique et d’Amérique latine iront en Europe”.
Les plus vulnérables doivent avoir le droit de protéger leur agriculture
Albert Broch, vice-président de la Confédération nationale des ouvriers agricoles (CONTAG) - la plus grande fédération syndicale des ouvriers ruraux sans terre et des petits propriétaires du Brésil - croit que la suppression des subventions serait ’’salutaire’’ dans la mesure où elle permettrait de se débarrasser des distorsions commerciales, en particulier la baisse artificielle des prix. Mais les supprimer ne serait pas suffisant pour promouvoir le développement rural, a-t-il ajouté.
"La suppression des subventions ne remplacerait pas les politiques publiques pour rendre les crédits plus disponibles et garantir les prix minimums", a dit à IPS, le syndicaliste, appelant à des mesures qui visent à soutenir les petits producteurs. "Il y a différents types d’agriculture dans ce pays", qui requièrent des traitements différents, a-t-il souligné.
Adriano Campolina, directeur régional de Action Aid, une agence non gouvernementale internationale de développement, voit les choses de la même manière.
Il a déclaré que s’il est bon de mettre fin aux subventions qui désorganisent le marché, les pays en développement "devraient avoir le droit de protéger leur agriculture avec des subventions qui leur permettent de combattre la fin et la pauvreté en milieu rural".
Autrement, faciliter l’accès aux riches marchés du monde "profitera à Cargill et à d’autres sociétés transnationales qui dominent les affaires (l’agriculture et le bétail)", a-t-il souligné.
"C’est une économie folle, désorganisée qui doit être complètement revue"
L’agronome argentin Walter Pengue explique que "si les subventions sont supprimées dans un contexte de production mondiale comme celui-ci, une amélioration dans la catégorie des paysans et des petits producteurs ne peut pas être garantie".
Walter Pengue, un chercheur du Groupe d’étude de l’écologie du paysage et de l’environnement à l’Université de Buenos Aires, a soutenu que des indigènes paysans producteurs Quechua et Aymara, qui travaillent en dehors des règles commerciales du marché mondial, "recevront une très petite part" de quelques avantages possibles.
Bien au contraire, en fait, a-t-il prévenu : la libéralisation pourrait avoir un impact négatif, par "un accroissement de la pression sur l’environnement, une concentration ultérieure sur la possession de la terre, et une migration en masse des petits producteurs vers les villes".
Ce qui serait vraiment utile aux petits producteurs, a-t-il dit, serait "de renforcer les marchés locaux et régionaux", comme les marchés de plein air dans les petites villes rurales où des paysans en Bolivie et au Paraguay vendent leur surplus de production. "Le modèle de développement rural doit être reformulé", a-t-il déclaré.
Le marché est "si désorganisé" qu’un melon cultivé en Argentine pourrait être vendu au Japon à un prix inférieur à celui du marché local, malgré la distance, a-t-il noté. De plus, il y a des pays, comme les États-Unis, qui contrôlent le commerce de denrées alimentaires qui ne sont même pas produites chez eux, a ajouté Pengue.
On ne devrait pas permettre que les prix des récoltes dans les pays en développement soient fixés dans les capitales d’Europe ou des États-Unis, la viabilité économique d’un pays de l’Amérique latine ne devrait pas non plus totalement dépendre de la valeur que leur principal produit d’exportation peut avoir sur ces marchés. "Ce n’est pas là une vraie économie ; c’est une économie folle, désorganisée qui doit être complètement revue", a-t-il affirmé.
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