Les Régions du monde font entendre leur voix sur la mondialisation

3 septembre 2007

Pour la première fois depuis mars dernier, les membres fondateurs de la 1ère Convention internationale pour une approche territoriale du développement se sont réunis les 24 et 25 août au Cap, en Afrique du Sud, a annoncé la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d’Europe (CRPM, 1) le 28 août.

À l’occasion de ce Forum global des Régions (Fogar, 2), les missions et objectifs définis en mars à Marseille par les signataires ont été complétés. Les débats sont partis du constat, partagé, que la mondialisation est un fait et que pour qu’elle soit source de bienfaits, les pouvoirs publics doivent l’accompagner et la corriger, à tous les échelons, y compris le niveau régional, rapporte la CRPM. 

Les objectifs du Forum sont de faire entendre la voix des Régions dans la mondialisation, d’organiser de nouvelles règles de gouvernance stratégique incluant les échelons infra-étatiques et de promouvoir le travail entre Régions du globe. Claudio Martini, Président de la CRPM et de la Région Toscane, a été désigné à l’unanimité Président du Forum.

Déclaration des Régions sur leur participation a la gouvernance de la mondialisation

Nous, soussignés Présidents de Régions, de réseaux géographiques, thématiques ou culturels de Régions de tous les continents ;
Dans le respect et la volonté de promotion des Droits de l’Homme, de la démocratie, ainsi que des valeurs liées à la pluralité culturelle multiethnique ;
Avec la volonté, en tant qu’échelons infra-étatiques, de participer activement à la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement adoptés dans le cadre de la réforme de l’Organisation des Nations Unies ;

1. Considérant :

Une mondialisation qui bouleverse les données économiques, sociales et environnementales :
- L’interaction toujours plus intense des tissus économiques et sociaux de l’ensemble de la planète ;

- Une mondialisation inéquitable avec un fort impact négatif pour les Régions exclues du phénomène ;

- Le nombre croissant de décisions publiques et privées affectant la vie quotidienne et l’avenir de nos populations, prises à des échelons continentaux, intercontinentaux et mondiaux ;

- Les bienfaits que nos Régions peuvent retirer d’un monde en voie d’unification ;

- Les risques de replis identitaires de tous ordres auxquels conduirait une mondialisation dépourvue d’exigences humaines et sociétales ;

- L’impact des activités humaines sur les équilibres écologiques.

Des défis à relever de manière urgente :
- L’absence de gouvernance mondiale prenant en compte les dynamiques technologique, économique, environnementale et humaine ;

- Les conséquences de la pauvreté dans les Régions périphériques qui font obstacle au développement local et ont pour résultat l’extrême vulnérabilité du tissu social. Il convient de moderniser et/ou créer des institutions afin d’impulser de manière cohérente le développement social durable ;

- L’absence d’association de tous les échelons publics à cette gouvernance mondiale ;

- Le besoin de reconnaître le caractère unique des cultures indigènes ;

- L’exigence d’équité des chances de développement de tous les territoires ;

- La protection du patrimoine naturel de la planète et, en particulier, de la qualité de l’air, des forêts, des mers, des cours d’eau et des océans ;

- Les menaces représentées par le changement climatique en cours ;

- L’adoption d’un modèle basé sur les principes du développement durable.

Une nouvelle gouvernance à instaurer avec les échelons infra-étatiques :
- Le devoir des autorités régionales d’accompagner leurs populations et leurs forces vives, économiques et sociales, dans le développement des échanges ;

- Leur devoir, également, de faire entendre leur voix auprès des instances en charge d’une mondialisation pacifique, juste et épanouissante pour tous ;

- Le rôle croissant des échelons publics régionaux au sein de chaque Etat comme dans les regroupements transnationaux, afin de rapprocher les citoyens des centres de décision ;

- Les initiatives déjà lancées en faveur du renforcement du dialogue entre les autorités régionales de tous les continents.

2. Décident de lancer les démarches préparatoires à la création d’un Forum de réseaux de Régions du monde

Ce Forum poursuivra les buts suivants :

Faire entendre la voix des Régions dans la mondialisation :
- Regrouper les Régions du monde en vue d’identifier leurs préoccupations et leurs propositions communes dans le cadre de la mondialisation ;

- Exprimer et diffuser ces préoccupations et ces propositions auprès des Parlements et des Gouvernements des Etats, des institutions et instances internationales dans le cadre de la construction d’une gouvernance mondiale ;

- Faciliter la représentation des Régions dans toutes les organisations dont les décisions ont une influence directe sur la qualité de vie de leurs populations ;

- Promouvoir l’échelon régional comme autorité stratégique de proximité au service du développement ;

- Assurer la coopération des Régions avec les autres échelons d’autorités infra-étatiques, en particulier les villes et les pouvoirs locaux.

Organiser de nouvelles règles de gouvernance stratégique incluant les échelons infra-étatiques :
- Faciliter la participation des Régions à la mise en place de dispositifs innovants de gouvernance, y compris via la participation à la formation de clusters régionaux, associant toutes les parties prenantes à la préparation et à la mise en œuvre des politiques qui auront un impact territorial ;

- Soutenir le développement humain et le capital social au travers de politiques publiques de soutien à l’éducation, la santé, l’infrastructure sociale et l’habitat ;

- Impliquer les tissus économiques et sociaux régionaux dans une mondialisation où chacun soit gagnant ;

- Reconnaître et soutenir les cultures uniques et les modes de vie traditionnels des peuples indigènes ;

- Favoriser les regroupements transnationaux de Régions ;

- Stimuler les relations de bons voisinages entre Régions frontalières ;

- Soutenir les coopérations des Régions avec les institutions continentales et mondiales, en particulier les Agences des Nations Unies.

Travailler entre Régions pour :
- Susciter et valoriser dans les politiques régionales, la compétitivité et le partage de la croissance comme facteurs de cohésion sociale et territoriale ;

- Assumer le principe de prendre pleinement en compte les effets du développement sur l’environnement, en se basant sur les principes du développement durable ;

- Encourager les gouvernements nationaux à incorporer et intégrer le projet régional au sein de leur ordre du jour ;

- Soutenir les politiques nationales de renforcement de l’échelon régional, en particulier par la préparation et l’adoption d’une Charte sur la place des Régions dans les systèmes publics de gouvernance ;

- Stimuler entre les organisations de Régions la pratique de la para diplomatie entre les Régions du monde à travers les relations et la coopération internationales réalisées par les territoires infra-étatiques, avec le soutien entier des gouvernements nationaux ;

- Assurer la solidarité entre Régions riches et pauvres ;

- Contribuer au transfert de savoir-faire et de bonnes pratiques entre les Régions ;
Promouvoir le développement durable dans sa triple dimension : économique, sociale et environnementale.


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