Relations Nord-Sud

Mondialisation capitaliste : l’Afrique condamnée à perdre ?

Fracture numérique, faiblesse des infrastructures et des prix à l’exportation, dette...

17 mars 2003

Les pays africains vont être encore plus marginalisés dans le contexte actuel d’intégration mondiale, a dit Siyanbola Tomori, un professeur d’une université nigériane. Lors d’une conférence publique à Lagos jeudi dernier, Siyanbola Tomori a expliqué que la marginalisation provenait de la difficulté des pays africains à être compétitifs dans un système mondialisé.
« Les conséquences alarmantes de la mondialisation sont le défi multi-dimensionnel et la menace qu’elle représente pour les économies pauvres de l’Afrique, en particulier en raison de leur faiblesse inhérente à la division internationale du travail », a dit le professeur de l’Université de Lagos. Il a indiqué que cette faiblesse relative se traduisait par la perte de la plupart des avantages réels et potentiels que les économies avancées tiraient de la mondialisation. « Cette faiblesse provient de plusieurs facteurs, notamment la fracture numérique, la faiblesse des infrastructures et des prix à l’exportation, la dette et la mauvaise gestion macro-économique », a poursuivi l’universitaire.
Il a invité l’Afrique en général et le Nigeria en particulier de considérer la mondialisation comme un « don » et d’élaborer une stratégie pour améliorer les lacunes et exploiter les opportunités de ce processus « irrésistible » d’intégration mondiale. « Les éléments critiques à prendre en compte, de façon stratégique, sont les technologies de l’information et de la communication, le capital humain et la gestion économique », a souligné le professeur d’économie. Il a dit qu’en plus de fournir un environnement favorable pour les transactions, le gouvernement nigérian devait renforcer le capital humain, promouvoir la recherche, améliorer les capacités institutionnelles et élaborer des politiques industrielles appropriées. Siyanbola Tomori a souligné que le gouvernement devait assurer l’éducation pour tous et asseoir les bases nécessaires pour un progrès technologique, afin de réduire la fracture numérique et atteindre des objectifs macro-économiques spécifiques, telles que la sécurité alimentaire, l’éradication de la pauvreté et la bonne gestion de la dette extérieure et des réserves en devises étrangères.


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