Objectifs du Millénaire pour le développement

Pauvreté et éducation, deux axes centraux à l’ONU

27 septembre 2013, par Céline Tabou

Lors de la 68ème assemblée générale des Nations Unies, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, a tenu un discours, sur l’approfondissement de « la réflexion sur un nouveau programme de développement pour la période post-2015 ».

Pour ce faire, les Objectifs du Millénaire pour le Développement devront être atteints afin d’améliorer les conditions de vie des personnes. Pour le président de cette 68ème assemblée générale, John Ashe : «  Ensemble, nous pouvons faire de cette année un tournant décisif dans l’histoire de l’Organisation, en formulant l’agenda novateur et déterminant d’un développement qui à la fois protège notre planète et garantisse équité, justice et prospérité au monde entier ».

825 jours pour atteindre les OMD

À 825 jours avant la date-butoir de 2015 pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la communauté internationale constate des progrès indiscutables dans certains pays, au cours de ces treize dernières années, notamment en matière d’éducation et de lutte contre la pauvreté. Mais « beaucoup reste à faire et des négociations intergouvernementales sont en cours pour déterminer les priorités du programme appelé à prendre le relais des OMD », a précisé John Ashe.

Devant plus de 130 dirigeants du monde entier, au Siège des Nations Unies à New York, il a indiqué que l’échéance de 2015 est une « a nnée au cours de laquelle nous adopterons un nouveau programme de développement », a expliqué Ban Ki-moon. Une déclaration soutenue par le président de la 68ème session, John Ashe, qui a exhorté « les États membres à œuvrer ensemble à l’élaboration d’un nouveau programme de développement commun ».

Ban Ki-moon a rappelé aux chefs d’État que leurs préoccupations essentielles devront être « l’éradication de la pauvreté, ainsi que prendre en compte les trois dimensions interdépendantes du développement durable que sont la croissance économique, l’équité et l’inclusion sociale et la protection environnementale ».

Éradiquer la pauvreté

Concernant, l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim, l’objectif a été presque atteint, car la proposition des personnes vivant avec moins de 0,90 euro/jour (seuil de pauvreté dans le monde), a été diminué de moitié entre 1990 et 2010 dans le monde. Pour Jacqueline Hoquet, chargée du plaidoyer au Secours catholique, malgré la réduction comptait dans certains pays comme la Chine, le Brésil ou l’Inde, « les plus pauvres sont souvent exclus des statistiques ».

En effet, près de 870 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, avec une proportion en baisse passant de 23,2% à 14,9% en deux décennies. La réduction de la faim dépendra, selon les ONG, des prix des denrées alimentaires, qui fluctuent en fonction des cours, mais surtout des changements climatiques. En effet, les catastrophes naturelles se répercutent sur les cultures, dont des milliers d’hectares ont été détruits aux passages de tempêtes, comme en Orient et en Asie, mais aussi en Russie (blé) et aux États-Unis.

En dépit des progrès réalisés dans de nombreux pays en voie de développement, La Réunion reste le département de la République le plus touché par la pauvreté. Sa situation « hors norme » a contraint le gouvernement à envoyé François Chérèque, chargé du suivi du plan pauvreté de l’État, à La Réunion. Avec 42% de Réunionnais vivant sous le seuil de pauvreté, la France a contribué à soutenir les pays dans leurs démarches d’éradication de la pauvreté, mais en a oublié son territoire. Il en va de même pour de nombreux pays occidentaux, comme la Grèce, l’Italie ou les États-Unis, où la situation s’aggrave en raison de la crise économique et sociale, et du passage de phénomènes climatiques intenses, laissant des milliers de sans-abris ou mal-logés, qui pour la grande majorité ne travaille pas.

Une éducation pour tous

Concernant l’éducation primaire, aujourd’hui 57 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation primaire et 28,5 millions d’enfants vivant dans des pays ravagés par les conflits n’ont pas accès à l’éducation. « Nous devons nous départir délibérément des politiques antérieures de réponses aux crises humanitaires, dans lesquelles l’éducation est typiquement sous-financée » , a expliqué Gordon Brown, l’envoyé spécial des Nations Unies pour l’éducation mondiale lors d’une rencontre de « Education Cannot Wait » ("L’éducation ne peut attendre"). Lors des échanges sur la question, les participants ont préconisé un « leadership renforcé et des financements supplémentaires » pour tenir les promesses.

Depuis le début de l’an 2000 des progrès ont été réalisés afin de garantir la scolarisation de tous les enfants du monde, d’améliorer la qualité globale de l’apprentissage et de promouvoir la citoyenneté mondiale. En effet, selon Ban Ki-moon, « un nouvel élan s’est fait jour dans les pays ayant les plus grands besoins, en particulier ceux touchés par un conflit, d’où sont issus la moitié de tous les enfants ne bénéficiant pas d’une éducation dans le monde » .

Au-delà des efforts faits dans certains pays, notamment sur le continent africain, 250 millions le nombre d’enfants illettrés, principalement en raison de la mauvaise qualité de l’éducation, a indiqué Irina Bokova, directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Cette dernière a salué l’augmentation globale du nombre d’inscriptions dans des établissements scolaires, elle a toutefois déploré l’existence d’un taux d’abandon « trop élevé » , a révélé le Centre d’actualité de l’ONU.

Céline Tabou

Pour une égalité des sexes

Conscient que les inégalités entre les sexes ne se résoudront pas d’ici 2015, les Nations Unies souhaitent diminuer les différences en premier lieu dans le système scolaire. En effet, les disparités persistent dès le collège et s’accentuent à l’entrée à l’université. Les inégalités perdurent dans le monde du travail, où les femmes sont les premières victimes du chômage. De 2002 à 2007, le taux de chômage des femmes se situait à 5,8% contre 5,3% pour les hommes. La crise a détruit 13 millions d’emplois occupés par des femmes dans le monde. Pour Michelle Bachelet, Directrice exécutive de l’ONU Femmes, « Alors que les femmes contribuent à l’économie et à sa productivité à l’échelle mondiale, elles restent confrontées à de nombreux obstacles qui les empêchent de réaliser pleinement leur potentiel économique. Cela n’a pas pour seule conséquence de freiner les femmes, cela freine aussi la performance économique et la croissance ».
Impasse du modèle

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