Aux négociations de l’OMC

Pour la prie en compte des spécificités des ACP

26 juin 2007

Le ministre ghanéen du Commerce et de l’Industrie, Alan Kyerematen, a invité les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) à demander à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) une dispense pour éviter la signature d’un Accord de partenariat économique (APE) défavorable avec l’Union européenne (UE) d’ici la date-limite du 31 décembre de cette année.
« A moins de le faire nous courrons à l’impasse d’ici la fin de l’année sans une dispense et sans un accord commercial alternatif qui va exister entre l’UE et les pays ACP », a-t-il déclaré à la presse à Accra mercredi 20 juin. Selon le ministre, sans une dispense et une alternative claire pour remplacer le régime actuel, les négociations sur les APE pourraient se retrouver bloquées.

Une baisse des recettes

Avec les APE, les pays ACP devraient passer à un nouveau régime commercial réciproque, qui devrait leur accorder des concessions sur l’accès aux marchés de l’UE, si l’accord entre en vigueur en janvier 2008. Mais alors que l’UE a promis une aide au développement et un accès sans restriction des produits des pays ACP à son marché, des groupes de plaidoyer de la Société civile comme Oxfam et le Réseau du Tiers-Monde, estiment que cet accord pourrait être coûteux pour les économies des pays en développement parce que les industries locales ne seront pas en mesure de concurrencer les produits bon marché et subventionnés d’Europe.
Par ailleurs, la suppression des taxes sur les produits européens dans le cadre des APE devrait entraîner une baisse des recettes pour les pays ACP puisqu’ils ne seront pas en mesure d’exporter suffisamment pour combler le déficit des taxes en raison de la faiblesse de leur production. Les ministres de la CEDEAO ont depuis demandé l’extension de la date limite de trois ans afin que la région puisse résoudre ses problèmes d’approvisionnement, qui empêchent la plupart des pays ACP d’exporter vers l’UE.

Une confiance à gagner

En reconnaissant que la plupart des pays ACP n’étaient pas prêts pour les APE, Kyerematen a déclaré que le temps pressait et qu’avec les difficultés actuelles à obtenir une dispense au niveau de l’OMC, la solution aux problèmes ne résidait pas dans l’insistance de l’UE sur l’acceptation ou le refus de signer des pays ACP. « Vous devez avoir un système commercial compatible avec l’OMC. Tant l’UE que les pays ACP doivent faire preuve de réalisme sur la manière de traiter ces questions. A moins de faire du commerce, vous ne pouvez survivre en tant que nation », a-t-il insisté.
Le ministre a soutenu que le véritable défi était pour l’UE de gagner la confiance des pays ACP sur le fait qu’elle tiendrait les promesses et les engagements pris dans le cadre de l’accord. C’est devenu une question de crédibilité et de confiance, a ajouté Kyerematen.


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