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Assemblée plénière du CESR
1er décembre 2004
Selon le Conseil économique et social régional, il manque actuellement entre 5.000 et 7.000 emplois dans les secteurs de la santé, du médico-social et du social. La demande de santé sera de plus en plus pressante et importante à La Réunion, qui a besoin d’un véritable plan de rattrapage.
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La Réunion a-t-elle les personnes nécessaires pour répondre aux besoins de santé ? Le Conseil économique et social régional (CESR) a tenu hier la dernière séance de sa mandature, en présence d’élus régionaux et d’anciens membres. À l’ordre du jour, sa contribution sur l’emploi dans les secteurs de la santé, du médico-social et du social à La Réunion et le bilan d’activité 1998-2004 du CESR (voir prochaine édition).
La redondante problématique de l’emploi à La Réunion doit être abordée de la façon la plus exhaustive et pragmatique possible pour parvenir à l’élaboration de solutions pérennes, propices à l’insertion de la jeunesse et au développement durable de notre territoire.
Animé par ce constat, le CESR (instance consultative) a souhaité offrir, en ultime contribution de cette mandature, son avis sur “l’emploi dans les secteurs de la santé, du social et du médico-social”, partant de la question : "Y a-t-il ou non adéquation des moyens humains mis en œuvre à La Réunion pour répondre aux besoins de la population ?"
La commission n’a pas souhaité s’attarder sur le chemin parcouru et les "avancées indéniables" réalisées ces 3 ou 4 dernières décennies dans les secteurs de la santé, du social et du médico-social. Elle s’est volontairement limitée à la recherche de l’adéquation entre l’offre disponible et les besoins de la population dans son ensemble (hors besoins des pays environnants et hors coûts).
La première conclusion qui ressort de cette contribution est que les besoins à satisfaire ne correspondent pas aux moyens mis en œuvre. "On peut dire qu’il manque à l’instant entre 5.000 et 7.000 emplois dans ces secteurs", explique Georges Marie Lépinay, membre du CESR.
D’après les analyses pathologiques et démographiques réalisées à partir des projections et études disponibles, la demande de santé sera de plus en plus pressante et importante à La Réunion. "Cette situation ne pourra que se dégrader si rien n’est fait pour inverser les comportements" (diabète, obésité, alcoolisme...), augure le CESR. Qui estime que sans une offre de soins de qualité et adaptée aux divers besoins de la population, la situation sociale actuelle (chômage, précarité...) devrait perdurer (lire notre encadré).
Bien qu’il n’ait pas abordé la question de la prévention, le CESR estime qu’une politique préventive en direction de la population tout au long de la vie doit être mise en place, politique également génératrice d’emplois. Sans entrer dans le détail de cette dense, mais non moins très intéressante contribution, notons que le CESR, envisageant en 2020 les deux phénomènes que sont une natalité active et l’inéluctable vieillissement de la population, prévoit des besoins croissants pour La Réunion dans les domaines de la petite enfance (plus de 3.500 postes seraient à créer dans ce secteur), de l’enfance et de la prise en charge des personnes âgées.
Au vu du déficit en personnels médical et para-médical à La Réunion, le CESR estime que la mise en place d’une véritable politique sanitaire et sociale reste à définir, de même que les priorités et les moyens à mettre en œuvre pour sa réalisation.
Pour cela, la situation particulière de La Réunion (démographie, densité médicale, taux d’équipements) doit faire l’objet d’un plan de rattrapage "pour réduire les inégalités en termes d’offres de services par rapport aux besoins de La Réunion".
Le CESR préconise également le positionnement de La Réunion comme un pôle d’excellence en matière de services de santé dans son espace géographique. Favoriser la formation par l’apprentissage, la mobilité, penser des alternatives à l’accueil des personnes âgées et handicapées, sont également des pistes de réflexion proposées par le CESR qui se dit conscient de l’ampleur de la dynamique à mettre en place et des multiples freins rencontrés.
Enfin, le Conseil a tenu à rappeler le principal obstacle à son travail d’analyse (auquel il est confronté systématiquement), à savoir, la rétention d’informations de la part de ses interlocuteurs, tant du public que du privé et même des socioprofessionnels. Le partage de ces données aurait pourtant contribué à une meilleure connaissance commune, pour déboucher sur des actions à définir par la concertation.
Estéfany
Un CHU Réunion s’impose
Il faut former des Réunionnais. La vice-présidente de la Région Réunion, le docteur Catherine Gaud, qui assistait à la présentation de la contribution du CESR, a rappelé la position du Conseil régional. Cette collectivité aura, dès le 1er janvier 2005, la charge des formations des secteurs de santé, du social et du médico-social.
"Nous sommes conscients du manque criant d’emplois et de la nécessité d’augmenter l’accès aux carrières médico-sociales. Il faut former des infirmiers, des aides-soignants et proposer des écoles dans des domaines ou il n’existe pas localement de formation".
Pour le docteur Gaud, il "n’est pas normal" de faire venir de Métropole des kinésithérapeutes, d’envoyer pour un an des infirmiers, souvent responsables de famille, se former à l’extérieur pour devenir cadres, de ne pas avoir d’école de manipulateurs radio.
"Il y a énormément de choses à faire, des emplois pérennes à créer. Nous avons une très forte volonté de créer un CHU (centre hospitalier universitaire) qui répondrait à beaucoup d’attentes, même si nous sommes confrontés à des difficultés économiques et d’autre ordre", explique Catherine Gaud, qui défend ardemment ce projet auprès de l’Agence régionale d’hospitalisation.
Les préconisations du CESR rejoignent cette impérieuse nécessité d’un CHU à La Réunion. Contrairement à ce que l’on peut entendre, le docteur Gaud estime qu’il existe localement les terrains de stage nécessaires aux élèves, dans le secteur public, le privé ou encore en médecine de ville. Selon elle, les professionnels de santé doivent se fédérer en réseau pour participer à cet effort sanitaire.
Enfin, la coopération régionale offre beaucoup de possibilités et permettrait, avec le développement de La Réunion comme plateau technique de la zone, d’accueillir des étudiants de Madagascar, des Comores, des Seychelles, etc., comme d’envoyer nos jeunes dans ces pays, "expérience formatrice assurée".
Patrick Beyronnaud, membre du CESR au titre de la CFDT, estime que "la France a beau se vanter d’être la 4ème ou 5ème puissance mondiale, elle enregistre une pénurie d’hôpitaux et des personnels soignants qui sont au chômage à La Réunion". Il faut selon lui parvenir à donner des soins à la hauteur des espérances de la population et donner de l’emploi aux jeunes Réunionnais.
Le CESR attend l’aval du ministère de l’Outre-mer
Contrairement aux Conseils économiques et sociaux de l’Hexagone, le CESR de La Réunion ne renouvellera pas sa mandature par arrêté préfectoral mais doit attendre le décret de renouvellement pris par le ministère de l’Outre-mer qui, semble-t-il, considère que la présence syndicale est trop importante au sein de certaines commissions.
Le Ministère devait parapher ce décret la semaine dernière, mais Jean-Raymond Mondon, président du CESR, estime qu’"une nouvelle fois, l’État prend le temps de la réflexion". Il déplore ce changement de procédure qui rend La Réunion un peu plus dépendante de l’aval national.
Dès que le décret de renouvellement sera paraphé, le préfet aura 10 jours pour consulter les organismes devant élire leurs représentants (total de 49 à 55 membres comme sollicité par le CESR) au sein du Conseil, pour une nouvelle installation avant le 20 décembre.
"Je regrette que ce renouvellement ne se fasse pas dans les meilleures conditions possibles et qu’il y ait un laps de temps entre les deux mandatures. Nous aurions souhaité que notre Conseil soit traité comme tous les autres de l’Hexagone", souligne Jean-Raymond Mondon.
Beaucoup d’insuffisances subsistent
La dépense publique par habitant est inférieure de 40% à celle de la Métropole.
Administrations et institutions ; Programmation et aménagement du territoire ; Communications ; Environnement et énergie ; Politique économique ; Formation et insertion ; Social, sanitaire, culturel, sportif et socio-éducatif ; Coopération ; Suivi des politiques locales ; Prospective... Tout au long de leurs réflexions, les commissions du CESR ont le souci constant de rappeler les spécificités de La Réunion.
Sa démographie, ses retards structurels importants ou encore ses problèmes liés à son éloignement et à son insularité sont indissociables de toute réflexion et proposition amorcées par le CESR qui doivent permettre d’inscrire La Réunion dans un projet de développement valorisant son territoire et ses atouts.
L’instance consultative, après 6 ans de mandature, préconise la compensation des handicaps réunionnais par la mise en œuvre d’une réelle solidarité nationale. Elle tient à rappeler que la dépense publique par habitant est de 40% inférieure à celle de la Métropole.
En dépit des progrès incontestables permis par la départementalisation et les lois de décentralisation de 1982, le CESR constate que "des insuffisances manifestes subsistent". Il note en particulier l’absence de stratégie de développement à long terme ainsi qu’une évolution difficile vers plus de transparence et de proximité.
Yvon Virapin, conseiller régional, a assisté hier à la dernière séance du CESR et noté que "la qualité et le bilan de cette mandature témoignent de la vivacité de votre assemblée". Au nom de président de la Région Réunion, il a remercié les membres du CESR pour l’important travail effectué durant cette mandature et souligné la qualité des relations entretenues entre le Conseil et la collectivité.
"Le Conseil Régional a toujours privilégié ce partenariat avec le CESR, lieu de débats, de rencontres et d’échanges constructifs qui apporte des éclairages et pistes de travail". Avec les nouvelles compétences héritées par la Région en 2005, Yvon Virapin a réaffirmé la place et le rôle consultatif du CESR.
Pour sa part, Jean-Raymond Mondon a félicité le travail en bonne intelligence de cette mandature, la mobilisation unanime de ses membres. Conscient que cette instance est encore perfectible, qu’elle n’est pas non plus détentrice de la vérité absolue, il note que cette "assemblée du premier mot" concourt à la démocratisation des idées. Citant La Fontaine, il estime que "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage" et exhorte chaque volonté participative à amplifier l’échange, car beaucoup reste encore à faire.
94.818 bénéficiaires des minimas sociaux
Au 31 décembre 2003, près de la moitié des allocataires de la CAF, soit 94.818 personnes, sont concernés par les minimas sociaux (RMI, API, AAH, RSO). Au 1er janvier 2004, près de 24% de la population réunionnaise perçoit le Revenu minimum d’insertion (RMI), un chiffre en croissance constante et une proportion bien plus importante que la Métropole.
Avec 7.940 bénéficiaires de l’Allocation parents isolés (API), le nombre de prestataires réunionnais est deux fois plus élevé qu’en Métropole. Avec 10.580 allocataires de l’Allocation adulte handicapé (AAH), le nombre de Réunionnais souffrant d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 80% dépasse largement les données nationales.
En 2003, 5.447 allocataires du Revenu de solidarité ont été dénombrés à La Réunion. Enfin, en 2002, 44% de la population était bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU), contre 7,5% de la population métropolitaine.
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