Un Forum économique mondial pour rien

29 janvier 2007

A Davos, dans les Alpes suisses, où Ministres du Commerce de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) se sont réunis en marge du Forum économique mondial, en compagnie de chefs d’Etat ou de dirigeants d’entreprises multinationales, on a pu assister à un ballet de responsables de gouvernement venus faire la tournée des grands de ce monde (économique) en quête d’aides et d’appuis en tous genres, ou de contacts politiques...

Mahmoud Abbas, le Président palestinien, a ainsi rencontré la chancelière allemande Angela Merkel et Tzipi Livni, la Ministre israélienne des Affaires étrangères. De son côté, cette dernière devait rencontrer le roi Abdallah II de Jordanie.

Mais, les participants à cette 36ème édition du Forum économique mondial doivent - encore quelques jours - se pencher sur le nouvel équilibre des forces politiques, économiques et environnementales. Vaste programme qui semble avoir accouché d’une souris. Si, à titre personnel, chacun est conscient des grands défis que doit affronter la planète : le changement de climat, qui préoccupe de plus en plus les entreprises, la course aux approvisionnements en matières premières et la crise du Moyen-Orient... on est encore loin de trouver des solutions. Trop de freins inhérents à l’économie libérale font obstacles. Et le slogan « Make green pay » (Le vert peut être rentable) ne peut cacher le manque de perspectives du monde économique.

Autre déception à Davos

Se retrouvant samedi 27 janvier en marge du Forum économique mondial dans les Alpes suisses, les Ministres du Commerce des pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) n’ont enregistré aucun progrès, se contentant d’un fort engagement général à relancer les négociations, en vue de parvenir à un nouvel accord pour le commerce mondial.

Cette rencontre à Davos était la première tentative de relancer les pourparlers du "Cycle de Doha", entamés au Qatar, il y a maintenant 5 ans, et suspendus depuis l’été dernier en raison de divergences profondes sur les droits de douane et les subventions à l’agriculture opposant les pays les plus riches et pays émergents menés par l’Inde et le Brésil. Les Etats-Unis et l’UE se sont publiquement et réciproquement accusés d’être à l’origine de cet échec.

Le cycle de Doha aurait dû être bouclé il y a 2 ans, et aboutir à un vaste accord de libéralisation des échanges commerciaux. Il a surtout été marqué par des Sommets pleins d’acrimonie, Cancun au Mexique en 2003, Hong Kong il y a 1 an, ainsi que par les manifestations de masse anti-mondialisation qui les ont accompagnés. En juillet dernier, la frustration a atteint un point culminant, chacun campant sur ses positions.

Les représentants des Etats-Unis, de l’Union européenne, de l’Inde, du Brésil et des autres membres de l’OMC ont « souhaité avec force une rapide reprise de l’activité à grande échelle » des pourparlers à Genève, au siège de l’OMC, selon le communiqué du Ministère suisse du Commerce, hôte de la réunion.

On s’était pourtant pris à espérer. Plusieurs dirigeants présents à Davos et des acteurs-clé au sein de l’OMC, au premier rang desquels le Président brésilien Lula da Silva, avaient exhorté à une relance des négociations. Le Premier ministre britannique Tony Blair avait quant à lui fait montre d’optimisme. En vain.

Le Forum doit s’achever aujourd’hui lundi. Dans cette petite station de ski suisse, 2.340 chefs d’entreprise et personnes d’influence dans le domaine économique mais aussi politique ont débattu, pendant 5 jours. Selon certains économistes, l’économie mondiale en dépend de plus en plus... C’est ce qui est à craindre.

AIC

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