L’île sœur prend-elle un virage dans sa politique touristique ? L’office du Tourisme de l’île Maurice, sous la direction de la Mauritius tourism promotion authority (MTPA), organisait hier, à Saint-Denis, un atelier de travail avec une soixantaine d’hôteliers et de prestataires de loisirs rodriguais et mauriciens.
Depuis cinq ans, Maurice effectue des simulations sur le marché réunionnais, "un marché francophone très important pour Maurice", confie Karl Mootoosamy, directeur de la MTPA. L’île Maurice souhaite aujourd’hui s’adapter aux nouvelles tendances de consommation, proposer de nouveaux produits touristiques, "plus rodés, plus proches de la demande des tours opérateurs".
Si ses produits de consommation phares sont la plage et le shopping (que la MTPA souhaite labelliser), la stratégie marketing de Marc Mootoosamy est de diversifier l’offre d’activités de loisirs pour répondre aux enjeux de la concurrence. Pour cela, le tourisme vert, les activités de plein air, les concepts de bien-être sont des opportunités de développement touristique majeures.
"Notre île est un exemple en terme de qualité de services et de formation, mais dans quelle mesure peut-on faire face à la compétition en soutenant la qualité ?" interroge Marc Mootoosamy.

705.000 visiteurs en 2004 à Maurice

De plus en plus de sites intérieurs mauriciens, jusque-là du domaine privé, s’ouvrent au grand public et aux touristes (montagne, cascades...). On peut maintenant y pratiquer le canyoning, la descente en rappel, les randonnées équestres : autant de nouvelles activités qui séduisent déjà à La Réunion et qui vont permettre à l’île sœur de s’offrir sous un tout autre visage.
Parallèlement au développement de la para-hôtellerie (bungalows), Maurice vient d’ouvrir 6 nouveaux hôtels et de rénover 13 autres établissements. Ses spas (centres de relaxation et bien-être) et ses golfs s’inscrivent toujours dans le haut de gamme.
Malgré un ralentissement marqué, durant les 6 premiers mois de l’année, en volume de voyageurs, mais pas en dépenses, Maurice va bientôt atteindre les 705.000 visiteurs pour 2004, pour un objectif initial de 710.000. Même si les visiteurs réunionnais ont été moins nombreux cette année à se rendre à Maurice (68.000 au lieu de 70.000 en 2003), Marc Mootoosamy reste confiant avec une saison d’été qui s’annonce, selon lui, favorable.

Estéfany

Rodrigues, île préservée

Le tourisme, qui depuis les années 90 enregistre une courbe croissante de visiteurs, est le premier secteur de développement économique de l’île Rodrigues. L’éco-tourisme est particulièrement prisé dans cette île préservée.
Avec 3.500 véhicules (transports en communs compris) pour plus de 40.000 habitants, Rodrigues veut s’épargner et épargner à ses visiteurs les désagréments du bruit et de la population. Les activités de la mer se développent, mais aucun bateau à moteur ne viendra perturber le calme marin.
Les randonnées et excursions se professionnalisent avec les services de guides pour en apprendre davantage sur l’histoire, la culture et les richesses naturelles de Rodrigues. Avec 5 hôtels et une quarantaine de gîtes et chambres d’hôtes, l’accent est mis sur l’accueil familial et convivial. Depuis février de l’année dernière, Air Mauritius a ouvert une ligne directe Réunion-Rodrigues avec des modulations possibles, à l’aller ou au retour, pour faire escale à Maurice.
Généralement, les visiteurs européens restent plus longtemps à Maurice avant de se rendre, pour la fin de leur séjour, à Rodrigues. Maredelila Prudence, gérante d’un gîte, chambre et table d’hôtes dans l’Anse aux Anglais, espère bien voir cette tendance s’inverser.