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Pour la première fois cette année, l’abolition de l’esclavage a été fêtée à Paris avec le Comité du tourisme de La Réunion. Habituellement, chaque année, le CTR organise dans la capitale une opération de relations publiques et de promotion touristique.
Elle permet de rassembler et de remercier tous les partenaires (professionnels du tourisme, médias, tours-opérateurs) pour leur collaboration pendant l’année écoulée.
Cette année, dans l’esprit de la Fête réunionnaise de la liberté célébrée dans toute l’île, la soirée de ce 20 décembre avait pour thème une réalité historique très sérieuse.
"Avec la commémoration de l’abolition de l’esclavage, nous avons souhaité parler de La Réunion sous un angle peu évoqué : celui de son histoire et de sa culture", a expliqué Jocelyne Lauret, la présidente du CTR, lors de la conférence de presse donnée à Paris.
Cette soirée “Île de La Réunion” s’est déroulée lundi soir au restaurant de L’Étoile, sur la place du même nom à Paris, lieu prestigieux choisi notamment pour accueillir des personnalités publiques ou artistes de renom, qui pour certains connaissent déjà l’île. Parmi les invités : Miss France, Samuel le Bihan, Richard Berry, André Dussolier... Ils auront pu, en vantant ses atouts, donner envie à une clientèle nouvelle (lecteurs de magazines “people” par exemple) de la découvrir.

En présence de la ministre de l’Outre-mer Brigitte Girardin, ainsi que des représentants des Conseils régional et général de La Réunion, la présidente du CTR est intervenue en début de soirée pour dérouler le fil historique de l’île, parler de sa lutte pour les libertés, essayant ainsi de marquer les esprits et de contribuer à une meilleure identification de La Réunion notamment pour ceux - toujours trop nombreux - qui pensent encore qu’elle se trouve aux Antilles.

Un îlot de chaleur dans la froideur parisienne

La richesse culturelle de La Réunion a par ailleurs été mise en avant dans une ambiance de fête, à travers la décoration de la salle, la musique assurée par le groupe “Couleur Créole” reprenant les airs les plus connus du séga et du maloya réunionnais, ou encore la cuisine dirigée par le chef du Centhor Guy Técher.
La projection en boucle d’un film touristique sur “l’île intense”, diffusé simultanément à l’intérieur et à l’extérieur de la salle, sur la façade du bâtiment, fut du plus bel effet, avec des images représentant un îlot de chaleur dans la froideur de la nuit parisienne. De quoi attirer des visiteurs sur l’île, espéraient les organisateurs de la manifestation.
Attirer plus de touristes est un objectif majeur du CTR : si le nombre de touristes en visite dans l’île est évalué par l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) à 430.000 par an, l’objectif du CTR est d’atteindre le cap du million de touristes en 2020.
Bien que des solutions pour faciliter le voyage des Indiens ou des Chinois - délivrance de visas - soient en passe d’être trouvées pour 2005, Jocelyne Lauret estime qu’il y a encore une marge de manœuvre sur la clientèle métropolitaine, qui représente 80% de la clientèle touristique totale.
Avec cette nouvelle stratégie de développement touristique en direction des V.I.P. (“personnes très importantes”, en anglais), déjà bien rodée par les Mauriciens, de plus en plus de personnalités pourraient bien venir “krazé” un maloya sur l’île. Cela ne peut que réjouir les professionnels du tourisme.

P. B.