Ce bon résultat concerne cependant une période de basse saison où la fréquentation est traditionnellement faible. Ainsi, en 2005, le deuxième trimestre n’avait compté que pour 19% dans la fréquentation touristique totale de l’année.
Les touristes de retour sont plus souvent qu’auparavant des touristes affinitaires qui viennent rendre visite à des parents ou des amis. On le voit notamment par rapport au mode d’hébergement principal des touristes. Au second trimestre de 2005, le nombre de touristes hébergés par des parents ou amis était de l’ordre de 34.700, au second trimestre 2007, ce chiffre atteignait 40.200.
Les effectifs de ces visiteurs ont augmenté de 11,4% au deuxième trimestre 2007 par rapport à la même période de 2005 (38.200 au lieu de 34.300) et ils forment 48% du flux touristique au lieu de 43%.
Inversement, la part des touristes d’agrément et d’affaires a diminué. Il s’ensuit une moindre fréquentation des hôtels et résidences de tourisme : 31% des touristes ont passé au moins une nuit à l’hôtel ou dans une résidence de tourisme au deuxième trimestre 2007 au lieu de 34% à la même période de 2005.

Le Sud tire son épingle du jeu

L’enquête mensuelle auprès des hôtels classés enregistre pour les 10 premiers mois de 2007 une fréquentation exprimée en nuitées quasiment stable par rapport à celle de 2006 pour la même période (+0,8%). Les mois de janvier et juin tirent ce résultat vers le bas avec un nombre de nuitées inférieur à celui de 2006. Le mois de juin est traditionnellement un mois de faible fréquentation et le nombre de nuitées relevé n’est que de 42.300, en baisse de 1.600 par rapport à juin 2006. La fréquentation s’est redressée au cours des mois de juillet et août, mais elle reste très inférieure à celle enregistrée en 2005. Sur 10 mois, le nombre de nuitées en hôtels atteint moins des trois quarts de ce qu’il était en 2005, avant la crise du chikungunya.
Depuis 2006, certains établissements ont préféré suspendre ou cesser leur activité, et d’autres ont choisi de réorienter leur offre, en transformant par exemple leurs chambres en meublés de tourisme. La capacité hôtelière a ainsi diminué : elle n’est plus que de 66.600 chambres en octobre 2007, au lieu de 75.200 en octobre 2006 et 92.900 en octobre 2005. La réduction du parc a contribué à un meilleur remplissage et le taux d’occupation des hôtels atteint 56,1% sur les 10 premiers mois de 2007 au lieu de 49,8% sur la même période de 2006.
Sur les 10 premiers mois, c’est dans le Nord et l’Est que le nombre de nuitées a le plus diminué, en 2006 comme en 2007, correspondant à des fermetures drastiques qui ont réduit le parc hôtelier de 41% en 2 ans (nombre de chambres offertes). Dans l’Ouest, le parc hôtelier a diminué de 24% en 2 ans tandis que la fréquentation diminuait de 28%. Seul le Sud tire son épingle du jeu : il augmente son parc hôtelier en nombre de chambres offertes (+ 10%) et sa fréquentation en nombre de nuitées est stable par rapport à 2005 (- 0,7%) du fait d’un taux d’occupation moindre (47,2% contre 52,7% en 2005).

Sophie Périabe

L’enquête “Flux touristiques”

Depuis 1989, l’INSEE et le Comité du Tourisme de La Réunion ont réalisé une enquête sur les flux touristiques auprès des passagers au départ des aéroports “La Réunion-Roland Garros” et “Saint-Pierre Pierrefonds” (depuis 2000 pour ce dernier). L’objectif de cette enquête est de dénombrer les touristes venus à La Réunion, ainsi que de connaître leurs motivations, leurs modes d’hébergement et leurs dépenses. Les enquêtes se font en continu, tous les 3 jours en moyenne à Roland Garros, par interrogation d’une personne par famille.
C’est cette enquête “Flux touristiques” qui permet à l’Insee de réaliser ces statistiques.