Schéma de développement touristique : doubler les recettes et tripler le nombre d’emplois

Objectif : 1 million de touristes à l’horizon 2020

12 octobre 2005

Le schéma de développement et d’aménagement touristique de La Réunion a été présenté hier au Conseil régional, en présence de Léon Bertrand, ministre délégué au Tourisme. Ce rapport définit les orientations stratégiques pour le tourisme à l’horizon 2020.

Pourquoi faire un schéma de développement et d’aménagement touristique de La Réunion ? Plusieurs raisons expliquent cette démarche. Depuis 2000, la fréquentation des touristes stagne. Elle ne franchit pas la barre des 430.000. La Réunion est trop dépendante de la France. De plus, l’île présente une faiblesse sur le plan de la diversification des marchés extérieurs à cause d’une liaison unique long-courrier Métropole-Réunion. Enfin, ses capacités hôtelières sont limitées et l’offre touristique reste peu renouvelée.
Avec ce schéma, il s’agit pour Jocelyne Lauret, présidente du Comité du tourisme, "de doubler les recettes et de tripler le nombre d’emplois dans le secteur touristique". Actuellement, le tourisme représente pour La Réunion 360 millions d’euros de recettes globales et 10.000 emplois. L’autre ambition est d’atteindre 600.000 touristes en 2010 et 1 million en 2020.

Un tourisme durable

Grâce à ce schéma de développement et d’aménagement touristique, La Réunion entend déterminer les grands principes qui vont cadrer les choix prioritaires à opérer dans 3 domaines clés : le marketing touristique et la promotion commerciale autour des couples produits-marchés, l’aménagement du territoire et l’organisation territoriale, et enfin la professionnalisation de ce secteur d’activité. Le rapport préconise également le développement d’un tourisme durable et la valorisation du triptyque mer, montagne et culture, en s’appuyant sur le concept “d’île nature et de découverte”.
En ce qui concerne les enjeux stratégiques, la diversification des marchés extérieurs, la création d’hébergements attractifs, l’initiation de partenariats commerciaux avec les pays voisins sur des destinations clés sont autant de pistes à explorer. Il s’agit par là d’attirer les opérateurs privés internationaux sur le produit Réunion.

Nos atouts

Le premier vice-président de la Région, Camille Sudre, qui intervenait avant la présentation de ce schéma, a déclaré que la destination de La Réunion présente plus d’atouts que de contraintes. "Dans un monde confronté à des phénomènes d’insécurité, notre statut de région européenne représente un avantage comparatif indéniable. En même temps, nous disposons des atouts liés la situation d’une île multi-culturelle, tropicale et volcanique", explique le vice-président.
Enfin, le premier vice-président de la Région a regretté le fait que les nouvelles règles de répartition du Fonds régional du développement pour l’emploi (FRDE) "privent notre collectivité d’un outil d’intervention qui s’était révélé efficace au moment même où de lourdes incertitudes pèsent sur les engagements financiers de l’Europe et de l’État pour la prochaine programmation".
Quelques professionnels du tourisme ont interpellé le ministre sur la nécessité de réglementer l’accès à la profession de restaurateur, de baisser la TVA et de créer à La Réunion une structure pour accueillir des congrès d’envergure internationale.
Par ailleurs, une convention de mise en œuvre de l’Observatoire régional du tourisme à La Réunion a été signée ce mardi entre les représentants de l’État, le Conseil régional et le Comité du tourisme de La Réunion.


Des visas pour les touristes chinois

Il est indispensable de lever un certain nombre d’obstacles, selon Camille Sudre. Il a d’abord évoqué la question du désenclavement aérien, puis celle de la politique française des visas. "Il n’est pas possible de souhaiter le développement d’échanges avec des pays tiers si les conditions de délivrance de visa ne sont pas assouplies", a-t-il déclaré.
Le vice-président de la Région a également souhaité que La Réunion soit associée dans les discussions que l’État entend engager avec des pays représentant un potentiel d’échanges touristiques pour l’île.
Camille Sudre a ajouté que le positionnement de Maurice comme “duty free Island” méritait que La Réunion y accorde une réflexion approfondie.
De son côté, le ministre a une fois de plus mis l’accent sur la nécessité pour La Réunion de trouver des partenariats avec les pays de la zone océan Indien, cela afin de proposer un produit commun qui présenterait un avantage concurrentiel nouveau. D’autre part, il a annoncé que les négociations concernant la délivrance des visas d’entrée sur le territoire français à l’intention de la clientèle touristique chinoise ont abouti.


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