Urgence pour un plan de relance de la destination Réunion

’On va y arriver’

31 mai 2006

L’image idyllique de notre île a subi les affres de la crise sanitaire. Les touristes nous boudent. Thierry Baudier, directeur général de Maison de la France Paris, arrive dimanche à La Réunion pour assister le CTR (Comité du tourisme de La Réunion) dans la mise en place rapide d’un plan de relance de la destination. Le choix de la communication se fera sur la base d’un visuel mais aussi d’une création que l’on souhaite innovante.

Dès lundi, Thierry Baudier sera à pied d’œuvre aux côtés du CTR pour examiner les propositions de communication des 3 agences retenues suite à l’appel d’offre lancé par le CTR. "Je viens pour rentrer dans le vif du sujet, dans le concret, avec les équipes du CTR pour la mise en œuvre du plan de relance".

-50% sur l’achat d’espaces télé

Dans le cadre du partenariat qui lie Maison de la France* et le CTR, "nous ferons bénéficier cette campagne de notre centrale d’achats et des tarifs négociés du Service information du gouvernement (SIG)", explique Thierry Baudier. Ainsi, en plus des 2,5 millions d’euros destinés au plan de relance, le coût pour l’achat d’espaces télé sera diminué de 50%. De plus, ces espaces seront diffusés hors écran média, donc distincts des pages de publicité, offrant ainsi, pour Thierry Baudier, "plus de visibilité". Le plan média sera composé de campagnes télé et radio en métropole et sur 3 marchés prisés (l’Allemagne, la Suisse et la Belgique). Une diffusion sera également organisée lors du Top Résa, la grande rencontre annuelle des professionnels du tourisme français qui se tient fin septembre à Deauville. Ce déplacement sera aussi l’occasion pour Thierry Baudier d’aller, bien sûr, à la rencontre des professionnels locaux.

"La Réunion est un produit unique"

Après le mouvement de panique généré lors de la flambée épidémique, l’annulation massive des réservations, le boycott de la destination par certaines agences, le vent de psychose engendré par une médiatisation nationale incontrôlée, Thierry Baudier témoigne que, du côté des professionnels nationaux : "on commence à tempérer. Lors de la cellule de veille à Paris, transporteurs, agences, compagnies aériennes... tous s’inscrivent dans une démarche volontariste de relance". De son côté, le directeur général de Maison de la France se veut positif. "On va y arriver. Il fallait à un moment ou un autre se poser la question des objectifs et des conditions du développement touristique à La Réunion. Quel positionnement ? Quel type de produits ? Pour quelles cibles ?... C’est un travail de fond, de sortie de crise. La Réunion est un produit unique, très original. Je n’ai pas d’inquiétude sur la capacité de relancer la destination. La vraie question c’est : Quid de l’évolution de l’épidémie ? Il faut qu’elle poursuive sa phase descente sinon, on perd encore une saison !".

Stéphanie Longeras

*La Maison de la France est un Groupement d’intérêt économique qui compte plus de 1.300 adhérents, 34 bureaux répartis sur les 5 continents. Sa mission est de promouvoir le tourisme français, Outre-mer compris, dans toutes ses composantes. Naufrages de l’Erika, du Prestige, événements des banlieues : la communication de crise, elle connaît, mais de crise sanitaire, c’est la première fois.
Accélérer la rénovation de l’offre touristique


"On a du pain sur la planche !"

Parallèlement au plan de relance, la structure d’ingénierie publique Odit France engage dès maintenant, en collaboration avec le CTR et les professionnels locaux, un travail de fond pour restructurer les offres et produits touristiques réunionnais. Son directeur général, Christian Mantéi, parle de travailler en priorité sur l’existant, avant de créer de nouveaux services.

Risque de fermeture des établissements

Avant la crise du chikungunya, acteurs publics et privés de La Réunion, CTR constataient déjà les faiblesses des produits et offres touristiques. "Partant de ce constat : Qu’est-ce qu’on fait ?, interroge Christian Mantéi. En même temps que le plan de relance, il faut engager des travaux sur l’offre touristique réunionnaise pour essayer de trouver de nouveaux marchés européens tels que l’Italie, l’Allemagne, la Belgique et leur proposer des produits qui leur correspondent. Aux côtés du CTR, Odit France doit faire un travail avec les professionnels sur les nouveaux services, produits, les nouvelles offres mieux adaptés à la clientèle que l’on va prospecter. Il faut se pencher sur l’hébergement, et sur les produits identitaires et culturels qui ne sont pas exploités. Le CTR a déjà amorcé cette restructuration, mais il faut l’accélérer". Odit France qui travaille par convention avec la Région Réunion et le CTR, vient apporter ses techniques d’ingénierie pour les accompagner car, comme le rappelle son directeur général, "la reprise et le développement du tourisme dépendent aussi des communes, des Communautés de communes, des collectivités et des entreprises qui portent le développement du tourisme". La filière du tourisme d’affaire est aussi une piste à creuser. Pour la développer, La Réunion aurait besoin, selon Christian Mantéi, d’un centre de congrès. "Les polémiques autour de la création d’une telle structure peuvent s’estomper avec des arguments techniques objectifs. Que veut et dit le marché ?". L’objectif de Odit France est de "donner un coup d’arrêt au risque de fermeture des établissements. Sur les thèmes de la réadaptation, de la rénovation, de la réhabilitation, il faut accompagner les entreprises. C’est aussi notre travail. La première urgence est de s’occuper de l’existant, de l’aider à se requalifier puis de voir ce qui peut être créé".

Stéphanie Longeras


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