Plan de relance touristique

’Redevenir une destination privilégiée’

19 mai 2006

Les professionnels du tourisme réunionnais ont préparé un plan de relance de la destination Réunion que la présidente du CTR remettra aujourd’hui aux ministres. Notre île, mise à mal par la crise sanitaire, ne peut conserver plus longtemps cette image erronée de ’pestiférée’. Le gouvernement propose une enveloppe de 4,5 millions d’euros pour l’y aider.

Seulement 2,5 millions d’euros ont été utilisés sur les 60 millions que compte l’enveloppe prévisonnelle d’aide aux entreprises touchées par le chikungunya.
Le Premier ministre Dominique de Villepin assurait hier que le dispositif, qui pourrait évoluer au besoin, resterait en place sans limites de temps.

Les professionnels sont prêts

Parallèlement, comme avancé par le ministre délégué au Tourisme, Léon Bertrand, lors de son passage à La Réunion en février, le gouvernement s’engage à soutenir la campagne promotionnelle pour réhabiliter la destination Réunion. Afin de valoriser l’image de notre île, le chef du gouvernement a annoncé "une campagne de communication ambitieuse" qui mobilisera 2,5 millions d’euros et qui proposera "un discours responsable et lucide" sur l’épidémie. En effet, La Réunion n’est pas seule à affronter des virus. D’autres destinations ont moins de moyens à leur disposition pour affronter ce type de crise sanitaire. La Réunion est en mesure de transmettre "une information fiable et transparente de l’évolution de la maladie". Ce point de communication est d’ailleurs largement préconisé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Dans le même temps, 2 millions sont destinés à la restructuration de l’offre de développement des produits touristiques réunionnais (formation, contacts avec les agences de voyage, prestations pour les locaux...). "La Réunion doit, selon le Premier ministre, redevenir une destination privilégiée". Et ce n’est pas Jocelyne Lauret, la présidente du Comité du tourisme de La Réunion qui désapprouvera cet objectif. "Évidemment, les annonces faites sont satisfaisantes dans la mesure où nous sommes prêts à démarrer la relance". La réflexion a déjà été engagée avec les professionnels du secteur, et des propositions de revalorisation et de redynamisation du tourisme local sont déjà inscrites dans un plan que la présidente du CTR doit remettre aujourd’hui aux représentants du gouvernement. "Nous voulons recréer la confiance, et l’engagement de l’État est opportun".

Estéfani


Zot la di

Réactions à Champ-Fleuri

Paul Vergès, président de la Région
À mon avis, il a officialisé et précisé souvent dans le temps et dans les moyens mis à disposition ce qui a été plus ou moins annoncé. Mais là, les projets se concrétisent que ce soit le centre de recherche, que ce soit le centre de veille sanitaire, que ce soit le CHR, l’annonce d’un CHU dans la perspective, le caractère régional et international de notre centre de recherche. Je pense que là, chaque partenaire doit veiller à ce que tout ça se concrétise et à ce que tout ça rentre dans la réalisation concrète. Je pense que de ce point de vue, chacun est devant ses responsabilités, il s’agit de faire que les actes suivent très vite les paroles.

Roland Robert, maire de La Possession
Je crois qu’on a eu droit à un respect de la promesse donnée il y a 3 mois, et surtout à l’annonce de décisions relativement importantes, concernant par exemple le CHR. Dans le constat, on doit préciser que les résultats positifs de la baisse de la maladie dans l’île sont aussi du fait des mairies, et l’on peut s’en féliciter. On a donc de quoi être globalement satisfaits.

Giraud Payet, président de la Chambre de métiers
On retient que le Premier ministre confirme que les aides aux entreprises sont maintenues. Et que tout reste ouvert. S’il est nécessaire d’adapter les mesures, ils sont prêts à écouter les propositions. En cas de besoin, la Chambre de métiers ne manquera donc pas de faire des propositions dans ce sens. Globalement, nous sommes satisfaits et rassurés, surtout concernant les malades. Il y a donc là une volonté forte du Premier ministre.

Dimitry Hoarau, président de l’UNI
On se félicite que la maladie du chikungunya ait permis de lancer la première pierre de la Faculté de médecine à l’horizon 2010-2011 et c’est une avancée considérable. Dans le même temps, on se félicite que le plan d’actions lancé il y a 3 mois permette qu’il y ait aujourd’hui une véritable décrue de la maladie. La Réunion est une image de la France et de l’Europe au sein de l’océan Indien. Elle se doit d’être à l’avant-garde médicale concernant les maladies dites émergentes. C’est la vocation de la Faculté de médecine, et les pays de l’océan Indien sont demandeurs de la création d’une telle Fac de médecine à La Réunion dont ils pourront pleinement bénéficier.

Propos recueillis par Younous


o Le SGPEN-CGTR dénonce

"Le droit de manifestation piétiné !"

Hier, le SGPEN-CGTR organisait une manifestation dans le hall de l’aéroport en prévision de l’arrivée du Premier ministre. Mais les syndicalistes n’ont pas pu faire part de leurs revendications au chef du gouvernement.
Dans un communiqué diffusé hier, sous la signature de son secrétaire général Patrick Corré, le SGPEN-CGTR condamne l’attitude des policiers qui les ont refoulé pendant qu’ils "manifestaient pacifiquement dans le hall de l’aéroport". Le SGPEN-CGTR estime que des militants ont été violemment repoussés, et que des moyens d’expression ont été confisqués par les policiers.
"C’est une attitude inqualifiable et attentatoire à la liberté de manifestation", précise le syndicat qui constate un retour à des méthodes du passé. Pour le SGPEN-CGTR, "cela traduit un profond désarroi du gouvernement incapable de prendre en compte la montée des exigences sociales qui s’expriment". "On imagine mal une telle attitude des forces de l’ordre en France métropolitaine", déplore-t-il. Les syndicalistes demandent la restitution immédiate du matériel confisqué, ainsi que des excuses publiques du préfet.

o Réaction de l’UNATOS

"Comportement inqualifiable des forces de l’ordre"

"L’UNATOS-FSU condamne fermement la violence policière subie par ses représentants syndicaux, ce jour, lors de l’arrivée du 1er ministre Dominique de Villepin. Venus manifester calmement dans le hall de l’aéroport Rolland Garros, les militants syndicaux ont été pris à partie par les forces de l’ordre alors que les militants UMP avaient droit, eux, d’être au premier rang pour former un hall d’honneur au ministre. Les représentants syndicaux de l’UNATOS ont alors été repoussés vers l’extérieur, bien au-delà du périmètre d’arrivée, et ont été molestés violemment, leur matériel syndical, porte-voix et drapeaux leur ont été confisqués. L’UNATOS-FSU dénonce le comportement inqualifiable des forces de l’ordre et réclame instamment la restitution de son matériel. Le droit de manifester est désormais en danger."


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