3,1% en 2008 : le plus mauvais résultat depuis 1996

1,3 point de croissance perdu en 2008

2 juillet 2009

Comme chaque année, l’Insee Réunion publie un bilan économique. Les résultats sont issus des comptes rapides pour l’Outre-mer, reposant sur une modélisation macroéconomique alimentée par les premières données disponibles de l’année écoulée. Ce compte économique rapide de La Réunion est construit dans le cadre du projet CEROM entre l’Insee, l’AFD et l’IEDOM.

La croissance de l’économie réunionnaise est estimée en 2008 à 3,1% (en monnaie constante) au lieu de 4,4% en 2007. En valeur, l’évolution du PIB a été plus importante que les années précédentes, mais elle a été fortement entamée par la hausse des prix. Plusieurs phénomènes sont venus contrarier la croissance : le ralentissement de l’investissement, le fléchissement de la consommation des ménages, l’inflation, l’augmentation du chômage et le déficit commercial.
Le PIB progresse de 3,1% (monnaie constante). Il s’établit à 14,7 milliards d’euros. C’est le moins bon résultat depuis 1996. La croissance 2008 est inférieure de 1,3 point à celle de 2007. Elle est malgré tout bien meilleure à La Réunion que la croissance nationale (+ 0,4%).
En 2008, l’investissement progresse de 4,6% (monnaie constante), après 7,5% en 2007 et 11% en 2006. Le ralentissement dans le BTP explique en premier lieu cette décélération de l’investissement. À contrario, l’investissement productif des entreprises se redresse, comme en témoigne la hausse de 9% des importations de biens d’équipement.
La consommation des ménages reste le principal moteur de croissance. Elle a crû en 2008 de 2,2% (4,8% en 2007). Son évolution a peu baissé en valeur (+ 5,2% contre + 6,3% en 2007), mais la hausse des prix à la consommation a pesé sur la consommation en volume.
La hausse des prix à la consommation atteint 2,9% en moyenne en 2008. C’est l’inflation la plus élevée observée ces 15 dernières années. L’augmentation moyenne des prix des composantes du PIB est estimée à 3,7% et celle des biens investis à 5,3%. La hausse des prix des produits importés est estimée à 6%.
La consommation des ménages dépend en grande partie de leurs revenus. Bien qu’en retrait comparativement aux dernières années, la progression de la masse salariale distribuée par les entreprises du secteur marchand reste élevée (+ 7%). Le secteur du BTP reste le plus dynamique (+ 12%). Autres revenus des ménages, les prestations sociales augmentent de 4% (comme en 2007). Notamment, celles des ASSEDIC se sont envolées en 2008 (+ 9,1%) après avoir baissé ces dernières années, en liaison avec la remontée du chômage.
Les moteurs de l’économie des années précédentes, que sont le BTP et les services aux entreprises, rencontrent des difficultés en 2008. La valeur ajoutée du BTP progresse de 4% (13% en 2007), celle de l’industrie de 4% (6% en 2007) et celle des services marchands de 3% (6% en 2007).
Ce ralentissement de l’activité à des conséquences sur l’emploi. Après un début d’année encourageant, l’emploi salarié marchand a baissé sur l’ensemble du second semestre. Le nombre de personnes inscrites au Pôle Emploi en catégorie A a augmenté de 13% en 2008.

Luttes pour l’emploi

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