Prix des carburants au 1er février 2006

11,5% de hausse sur le gaz

1er février 2006

Les Réunionnais se réveillent, le portefeuille aujourd’hui un peu plus vide. Baisse sur les carburants liquides, mais forte hausse sur le gaz. Le collectif Agir Pou Nout Tout réagit, et nous ne devrions pas tarder à signer avec conviction la pétition qu’il lance.

À quand la création d’un observatoire des prix et des revenus, conformément à l’article 75 de la loi d’orientation ? La hausse exemplaire du prix du gaz indique la pertinence de son installation à La Réunion, "pour voir comment sont conçus les prix à La Réunion, et les répercussions sur le revenu des familles, notamment les plus pauvres", explique Jean-Hugues Ratenon. Si la baisse des carburants est effective, elle n’est que de 1%. Baisse insignifiante, si l’on considère les 11,5% d’augmentation du gaz. "C’est juste pour faire croire qu’ils font des efforts pour satisfaire le public réunionnais", s’insurge le président du collectif Agir Pou Nout Tout, très impliqué dans la défense du pouvoir d’achat des Réunionnais.

Les Réunionnais pénalisés

Les familles réunionnaises, quant à elles, doivent subir cette augmentation comme une pénalisation, note encore Jean-Hugues Ratenon. "Toutes les familles réunionnaises, et particulièrement les familles les plus indigentes, sont ainsi pénalisées par la hausse du gaz. Ceux qui vivent dans les immeubles ne doivent compter que sur ce combustible". "Cette situation va faire évoluer le mode de consommation des gens, parce qu’ils voient leur pouvoir d’achat baisser", poursuit Jean-Hugues Ratenon.
La Préfecture, dans un communiqué, explique la baisse des carburants par "une certaine stabilité sur le cours des carburants liquides" et par "la suspension de l’application outre-mer de la taxe générale sur les activités polluantes, décidée par le Gouvernement dans le cadre de la loi de finances pour 2006". La hausse du gaz serait par ailleurs imputable "à la forte évolution des cours mondiaux".
Pour Jean-Hugues Ratenon, il importe surtout de relever les bénéfices dégagés par la Société réunionnaise des produits pétroliers. Et de continuer : "plus que jamais, nous avons besoin de la création d’un observatoire des prix". Le lancement d’une pétition est en cours pour exiger l’application de l’article 75 de la loi d’orientation.

Bbj


Aude Palant-Vergoz (UCOR) :

"On ne pense pas un seul instant à tous les chômeurs ..."

"Sur l’essence, je n’ai pas grand-chose à dire même quand elle augmente, car s’il y avait moins de voitures sur les routes et si le transport en commun était davantage développé, je serais bien contente.
En revanche sur le gaz... alors les gens n’ont même plus droit au gaz ? Je parle des gens modestes qui vivent parqués dans des immeubles, ils n’ont même plus de petite cour, c’est impossible pour eux d’avoir une cuisine dehors, comme avant, de cuisiner au bois... Ils sont condamnés à utiliser le gaz. Avec la somme dérisoire de leur retraite, avec des personnes handicapées qui n’ont même pas droit à la CMU, comment vont-ils supporter l’augmentation du gaz ? Nous avons des habitudes alimentaires, notre riz, notre grain, notre carri. Je me demande jusqu’où les gens vont rester calmes ? Le gaz a connu une petite stabilisation du prix l’année dernière, mais est-ce que l’effort doit être sur le gaz ? Je ne crois pas que tous ceux qui font de l’argent avec l’essence sont déficitaires. Cette décision est très dommageable, on ne pense pas un seul instant à tous les chômeurs, à toutes les personnes qui vivent avec un revenu minimum".

Propos recueillis par F. L.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus