Chambre de commerce et d’industrie

23.000 employeurs appelés aux urnes

8 octobre 2004

Trente-six élus seront désignés du 13 octobre au 3 novembre prochain. Principaux changements enregistrés pour ce scrutin : le vote se fera uniquement par correspondance, toute l’assemblée sera renouvelée et ses membres seront élus pour cinq ans.

Ils seront six élus de plus que dans la précédente équipe. Pour 36 sièges à pourvoir, pas moins de 9 listes ont été déposées en préfecture pour cette élection à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion. Une élection complexe, qui obéit à un mode opératoire bien particulier et qui sera marquée cette année par deux innovations importantes.
Premier changement : les élus seront désignés pour une période de cinq ans, soit jusqu’en 2009, et c’est l’assemblée toute entière qui sera renouvelée. Jusqu’à présent, les membres de la CCIR étaient élus pour six ans et l’assemblée était renouvelée pour moitié tous les trois ans.
Un laps de temps jugé trop court par le législateur, qui a estimé que ces trois années n’étaient pas suffisantes pour permettre aux instances dirigeantes de la chambre consulaire de "mettre en place des actions et une politique sur le long terme".

Obligatoirement en activité

Autre nouveauté qui prend effet dès ce scrutin : le président ne pourra exercer plus de trois mandats, ce qui représenterait tout de même dans l’absolu une durée de 15 années... Petit détail qui a également son importance : pour siéger, il faudra être obligatoirement en activité. Une cessation d’activité, et quelle qu’en soit la cause (liquidation de l’entreprise, licenciement, retraite...), entraîne de facto la démission de l’élu concerné.
La seconde innovation de taille concerne le mode de scrutin qui se déroulera pour la première fois uniquement par correspondance. Exit donc les isoloirs, urnes et bureaux de vote... Ce mode de scrutin voulu par le législateur a pour but de favoriser la participation qui, en France flirte avec les... 5% .
Ce scrutin 2004 s’étalant du 13 octobre au 3 novembre, le défi à relever est d’arriver à un taux de participation qui conférerait une certaine légitimité aux élus qui représenteront tout de même 23.000 entreprises...
Notons toutefois que si ces changements ont été voulus par le législateur, c’est sur la base d’une situation qui prévaut en Métropole, où les élections se résument bien souvent à une seule liste en présence, ce qui explique sans doute le taux de participation qui frise le ridicule.

Participation : six fois plus qu’en Métropole

À l’inverse, à La Réunion, sans que l’on atteigne des sommets de participation, les élections consulaires se traduisent toujours par la présence de plusieurs listes (9 pour cette élection) et un taux de participation qui atteint tout de même les 30%, soit six fois plus qu’en Métropole...
Reste que ces 30% de votants ne représentent que 6.900 chefs d’entreprises sur 23.000. Gageons que le nouveau mode de scrutin par correspondance, étalé sur 22 jours, permettra d’avoir une participation plus importante et, partant de là, accordera une plus forte légitimité aux nouveaux élus.

S. D.


14.000 entreprises en 1994, 22.500 en 2004

Une progression de 60% en dix ans : le dynamisme du secteur marchand est incontestable à La Réunion. Avec notamment une forte croissance du tourisme, qui a vu doubler ses effectifs salariés.

Pour avoir une idée précise du nombre de ressortissants, éliminer des listes les entreprises ayant cessé toute activité, mais surtout pour mesurer le poids précis de chacune des trois catégories de ressortissants (industrie, commerce et services), la CCIR a fait procéder à une “pesée économique”.
Réalisée par des techniciens de la chambre consulaire sous le contrôle d’une commission composée d’élus de toutes tendances, cette “pesée” permet également d’avoir une photographie précise du tissu économique réunionnais. Et c’est en fonction des résultats observés et en tenant compte de la législation qu’est déterminé le nombre d’élus.
Mais cette “pesée économique” permet également de tirer un certain nombre d’enseignements sur l’évolution de l’économie réunionnaise. Les chiffres sont d’autant plus intéressants qu’il n’y avait pas eu une telle “pesée” depuis 1994. On constate ainsi que de 1994 à 2004, le nombre d’entreprises est passé de 14.000 à 22.500, soit une progression de 60,7% en dix ans. Cette forte croissance traduit à la fois un certain dynamisme du secteur marchand, mais il met surtout en exergue le nombre très important des TPE (très petites entreprises).
On note également que ce bond en avant profite aux trois catégories d’entreprises ressortissantes de la CCIR. Arrive ainsi en tête, avec une progression de 75,10% le secteur des services. L’industrie arrive en seconde position avec une progression de 62,34% ; tandis que le commerce ne progresse “que” de 50,29%.
Si l’on y regarde de plus près, on constate que dans le secteur des services, la progression est spectaculaire dans les métiers liés au tourisme, au conseil-ingénierie et aux technologies de l’information et de la communication. Ainsi, la branche tourisme a vu le nombre de ses entreprises augmenter de 238% avec en parallèle un doublement de ses effectifs salariés.
Même tendance pour les institutions financières et de conseil, dont les entreprises ont été multipliées par 7,6, avec là aussi un doublement des effectifs salariés.

+42% d’emplois dans l’agroalimentaire

Dans l’industrie, les chiffres sont tout aussi intéressants, quoi que plus contrastés. Certes, globalement, ce secteur enregistre une forte croissance du nombre d’entreprises, mais on s’aperçoit par exemple que l’agroalimentaire connaît une déperdition du nombre d’unités (-10,03%), même si ce recul s’accompagne d’une progression importante du nombre d’emplois (près de 42%). À l’inverse, sur la même période, le BTP enregistre une augmentation spectaculaire du nombre de ses entreprises (+93,9%), mais avec une baisse de 15% du nombre de salariés, qui peut s’expliquer, selon le magazine “Réuccir”, par le nombre de salariés du BTP qui se mettent à leur compte.
Dans le commerce, si l’augmentation du nombre d’entreprises est moindre avec “seulement” 50,29%, on enregistre la plus forte progression du nombre d’emplois dans les structures de moins de 10 salariés (+55,13%). Dans les entreprises de plus de 10 salariés, l’augmentation du nombre d’entreprises (+52,28%) coïncide à peu de choses près avec l’augmentation du nombre d’emplois (+53,83%).
Cette enquête grandeur nature réalisée en début d’année 2004, démontre par ailleurs que la situation a évolué depuis dix ans et qu’il convenait de réactualiser la représentation du monde économique au sein de leur chambre consulaire. C’est pourquoi, lors de l’assemblée plénière du 25 mars dernier, il a été décidé de porter le nombre d’élus consulaires de 30 à 36 (lire ci-dessus).

S. D.

(Source des informations : le magazine “Réuccir”)


An plis ke sa...

Qui peut être candidat ?
Première condition pour briguer le suffrage de ses pairs : être inscrit sur la liste électorale consulaire. Ensuite, être inscrit au Registre du commerce et des sociétés (RCS) depuis au moins deux ans ou représenter une entreprise réunissant plus de deux ans d’activité. Il faut également être âgé de plus de 18 ans au jour du scrutin. Ces conditions réunies, le candidat se présente dans sa catégorie ou sous-catégorie professionnelle. Rappelons tout de même que les candidatures devaient être déposées entre le 10 et le 24 septembre dernier.

Qui vote ?
Peut voter toute personne inscrite sur les listes électorales consulaires. À savoir : les commerçants immatriculés au RCS, les chefs d’entreprise inscrits au répertoire des métiers et immatriculés au RCS, les conjoints de chefs d’entreprise déclarés au RCS, toutes les SA, SARL, sociétés en commandite en nom collectif, les établissements publics à caractère industriel ou commercial dont le siège est à La Réunion.
À cela s’ajoutent les commerçants ou chefs d’entreprise qui sont inscrits au RCS dans un autre département, mais qui ont un établissement complémentaire dans l’île.

Répartition des élus par catégorie
Rappelons que les candidats qui seront élus, le seront jusqu’en 2009 et seront répartis en trois catégories (Industrie, Commerce et Services) et dix sous-catégories.


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