Nouveau SAR

300 hectares réservés au développement touristique

23 février 2010, par Edith Poulbassia

constitué l’une des grandes questions de la révision du SAR de 1995. Pour la première fois, 300 hectares sont identifiés pour permettre la construction de structures touristiques. L’avenir de ce nouveau SAR dépendra des élections régionales.

L’objectif de l’Ile de La Réunion Tourisme (IRT) est de doubler la fréquentation touristique dans dix ans, passer de 400.000 à 800.000 touristes annuels, voire 1 million. Pour cela, il faut dès maintenant augmenter la capacité d’hébergement de 8.000 lits, et prévoir des aménagements touristiques. Mais où peut-on construire aujourd’hui ? Quel est le foncier disponible ? C’est précisément le travail qu’a mené la Région pendant 5 ans dans le cadre de l’élaboration du nouveau SAR (Schéma d’Aménagement Régional). Ce document de référence négocie le développement de chaque secteur en fonction du foncier disponible. Pour le tourisme, 300 hectares ont été identifiés. Les communes, la Région et le Département ont été sollicités. Une douzaine de communes ont joué le jeu. Les professionnels du tourisme comme les autres secteurs concernés par le SAR ont également été consultés. Plus de 100 acteurs du tourisme, professionnels et techniciens, ont été associés aux ateliers territoriaux ayant permis de dégager de manière concertée les prescriptions et préconisations pour le prochain SAR.
S’il est mis en œuvre, le nouveau SAR sera un levier pour le développement touristique. Le tourisme y est retenu comme une filière d’excellence, moteur de développement, en cohérence avec le PR2D de 2006 et le SDATR (Schéma de Développement et d’Aménagement Touristique Régional) de 2004. Les 300 hectares peuvent être disponibles dès cette année pour accueillir des projets touristiques. Mais le sort du nouveau SAR est suspendu aux résultats des élections régionales. En cas de changement de majorité, le SAR pourrait être modifié et retarder la dernière étape, c’est-à-dire la validation par le Conseil d’Etat en août. Une étape qui ne devrait pas poser problème, selon Philippe Berne, Vice-président de la Région délégué à l’Aménagement, qui a déjà eu des échos favorables. « La continuité de l’équipe sera la garantie d’une application rapide du SAR », affirme Philippe Berne, également candidat sur la liste de l’Alliance.

Un hôtel à proximité de l’aéroport Roland Garros

Le nouveau SAR est présenté comme un outil au service du développement durable et de mise en cohérence des politiques d’aménagement. Tout en préservant l’attractivité du territoire, il vise à créer les conditions de développement du secteur d’activité touristique. En 2007, la question touristique avait surtout été traitée sur le plan de la protection de l’environnement. Ce qui avait donné lieu à la création du Parc national et de la Réserve marine. Il restait donc à définir les zones pour les opérateurs de tourisme. A partir de ce foncier touristique de 300 hectares, les collectivités pourront solliciter les investisseurs pour des projets. C’est ainsi que dans 2 ans, un hôtel Ibis, d’une capacité d’hébergement de 120 chambres, verra le jour dans la zone aéroportuaire Roland Garros, après mise à disposition d’un hectare de terrain par la Région. De son côté, le Département a fait appel aux investisseurs par exemple pour l’hôtel des Salazes, ou encore les Thermes de Cilaos. Les communes disposeront du foncier à vocation touristique dans les SCOT ou les PLU.
Bref, le SAR crée les conditions du développement en faisant du tourisme un fil conducteur des politiques d’aménagement et de développement.

EP


L’hébergement, une priorité

Sur une capacité d’extension urbaine de 1.800 hectares identifiés par le nouveau SAR, 300 hectares peuvent convenir à des projets touristiques. Dans les territoires ruraux habités, des possibilités d’extension supplémentaires ont été accordées, devant être consacrées prioritairement aux besoins de développement touristique et artisanal. On distingue plusieurs zones.
Les secteurs d’aménagement à vocation touristique sont destinés aux opérations d’aménagement, en priorité l’accueil touristique, à savoir le besoin de 8.000 chambres supplémentaires.
Les zones de continuité touristique pourront accueillir une offre d’hébergements d’exception. Il s’agit des espaces naturels comme le cœur du Parc national, à titre exceptionnel.
Les zones de vigilance touristique préservent les paysages patrimoniaux dans leurs dimensions et leurs caractéristiques. Les communes sont soumises à un cahier des charges et veillent à valoriser les constructions des espaces environnants. Emmanuel Lemagnen cite pour exemple « l’architecture attractive » de l’Observatoire de l’Atmosphère au Maido.
Les coupures d’urbanisation sont réservées à l’agriculture ou soumises à la protection de la loi littorale.
Par ailleurs, le SAR identifie 26 zones d’aménagement liées à la mer, 20 villages touristiques, prévoit l’augmentation de 500 anneaux pour les ports de plaisance, et la requalification de la RN1 dans l’Ouest en route touristique.


Mise au point

Pour mettre un terme aux critiques préconisant la Direction de la politique touristique par des professionnels du tourisme, le Président de l’IRT, Pierre Vergès, a fait une mise au point. Les professionnels du tourisme, dans leur diversité, sont bien représentés au sein de l’IRT. Par comparaison, en Rhône-Alpes, il y a 8 professionnels sur 66 ; en Poitou-Charentes, 4 professionnels sur 19 ; à La Réunion, 14 professionnels sur 33.

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