L’INSEE et l’IEDOM annoncent jusqu’à deux points de moins de croissance de la commande publique à La Réunion

4.000 emplois menacés par le retard des chantiers

2 juillet 2009

Le résultat d’une étude de l’INSEE et de l’IEDOM conclut à une diminution de la commande publique de plus de 300 millions d’euros cette année. L’impact pourrait être la suppression de 4.000 emplois. C’est l’ensemble de l’économie réunionnaise qui sera touchée. C’est donc une nouvelle illustration de la nécessité de mobiliser au plus vite le plus grand nombre pour que les grands chantiers s’accélèrent, et pour que les élus qui ont décidé de supprimer des chantiers déjà financés voire même commencés, lancent de manière urgente des projets alternatifs. Voici un communiqué de l’INSEE présentant cette étude, avec des intertitres de ’Témoignages’.

La commande publique contribue fortement à la croissance de l’économie réunionnaise. Elle génère de nombreux emplois, notamment dans le BTP. En 2009, un cycle exceptionnel d’investissements publics simultanés se termine, sans être relayé dans l’immédiat par de nouveaux chantiers. D’après les estimations réalisées, la commande publique se réduirait d’un tiers en 2009. Les conséquences en seraient alors une réduction de la croissance de deux points. 3.900 emplois directs ou indirects seraient menacés.
La commande publique a fortement progressé depuis 2006. Sur les trois dernières années, elle est estimée à 850 millions d’euros par an, soit 2,5 fois plus que durant la période 1997-2005. Au sein du BTP, la commande publique représente en moyenne 43% de l’activité depuis 2006 (35% entre 1997 et 2005). La route des Tamarins explique principalement cette progression, à hauteur de 253 millions d’euros par an depuis 2006 (137 millions d’euros par an pour les constructions publiques).

325 millions d’euros soustraits à l’économie réunionnaise

Les effectifs moyens du BTP ont crû de manière importante depuis 2005 : + 13% en 2005, +14% en 2006, +10,3% en 2007. Pour 1 million d’euros investis, on estime que 10,8 emplois, directs ou indirects, ont été créés dans le BTP (7,8 dans les travaux publics). Ainsi, en 2008, la commande publique a impacté 8.000 emplois (5.300 dans les travaux publics).
Avec la fin des travaux de grande envergure (route des Tamarins, boulevard Sud, prison de Domenjod, Port-Est) et l’arrêt ou le décalage de nombreux projets diffus (Zénith, Pôle Océan…), la diminution de la commande publique a été estimée à 325 millions d’euros en 2009, soit plus d’un tiers de l’enveloppe de 2008 (905 millions d’euros).
L’impact de cette diminution de la commande publique est estimé à deux points de croissance, et représente par exemple la moitié de la croissance de La Réunion en 2007. La chute de la production est estimée à 550 millions d’euros. Près de 4.000 emplois sont menacés, mais l’activité de construction de logements sera déterminante en 2009.

165 millions de revenus en moins

L’ensemble de l’économie serait touché par cette baisse. L’effet direct (la part de la construction dans le PIB réunionnais étant de 12%) et d’entraînement (la construction achetant 50% de sa production aux autres branches), coûterait 1,6 point de croissance. L’industrie des biens intermédiaires et les services aux entreprises (intérim) seraient les activités les plus touchées.
L’effet “consommation” coûterait 0,4 point de croissance. La baisse des revenus d’activité est en effet estimée à 165 millions d’euros, compensée en partie par la hausse des prestations sociales et allocations chômage. À l’arrivée, la baisse de la consommation coûterait 40 millions d’euros aux entreprises réunionnaises et réduirait de 15 millions les importations.
Globalement, l’impact de la diminution de la commande publique est estimé à deux points de PIB. Dans ce contexte, la baisse des investissements s’élève à 8,4%, et celle des consommations intermédiaires à 2,9%. L’impact sur la consommation des ménages est plus limité (- 0,6%), notamment grâce aux revenus de transfert.

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