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par le Dr Raymond Vergès

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4400 chômeurs supplémentaires tous les ans à La Réunion

L’économie n’arrive pas à créer suffisamment d’emplois pour faire face à la croissance démographique

mardi 29 septembre 2015, par Sanjiv Dinama


Dimanche lors du meeting de l’Union des Forces de Progrès à Sainte Suzanne, il a été souligné la nécessité de mettre en place une autre politique pour une Réunion nouvelle. Cette analyse est confirmée par l’étude de l’INSEE sur l’évolution du chômage à La Réunion depuis 2001, publiée hier. La fin des grands travaux publics entraine la suppression d’emplois dans de nombreux secteurs d’activités. Le rythme de création d’emplois reste aujourd’hui insuffisant pour faire reculer le chômage. Les jeunes sont les plus pénalisés, avec un taux de chômage supérieur à 50%.


Depuis 2007, les créations d’emploi se sont effondrées alors que la population active a augmenté de plus en plus vite. D’où un déficit de 4400 emplois tous les ans.

L’INSEE a publié hier une étude sur l’évolution de population active. Elle fait ressortir que le rythme de création d’emplois est insuffisant (+ 2 900 emplois par an entre 2007 et 2013) et ne permet d’absorber l’augmentation de la population active et de faire reculer le chômage. Entre 2007 et 2013, 7 300 actifs supplémentaires se présentent en moyenne chaque année sur le marché du travail.

Le retournement de conjoncture en 2008 et la récession en 2009 marquent une aggravation et sont suivis d’une période de croissance plus modérée (voire négative). La casse des grands chantiers par Didier Robert à la Région n’a pas permis de rétablir l’emploi.

La fin des grands travaux publics entraine la suppression d’emplois dans de nombreux secteurs d’activités

L’INSEE souligne dans son rapport que « la courbe de l’emploi s’inverse dès 2008. La région perd alors 4 200 salariés alors que l’économie réunionnaise continue d’afficher une croissance économique positive (+ 3,0 % en volume). Ces destructions d’emplois se concentrent principalement dans le secteur des autres services, qui concerne notamment les associations (– 1 900 emplois) et l’administration publique et l’enseignement (– 3 000). Ces fortes baisses s’expliquent par la suppression d’un grand nombre de contrats aidés (32 000 contrats en vigueur en 2001 contre 18 600 en 2008). En 2008, le secteur de la construction commence également à perdre des emplois (– 2,6 %, soit – 500 emplois), suite aux difficultés que rencontre la filière (fin des grands travaux publics…). La Réunion bascule dans la récession en 2009, avec un PIB en recul de 2,7 % et la suppression de 1 400 emplois salariés. Les effectifs de la construction sont directement touchés (3 600 emplois supprimés, soit 19,0 % des emplois du secteur sur un an), entraînant l’industrie manufacturière, dont certaines activités sont liées au BTP.

Le rythme de création d’emplois insuffisant pour faire reculer le chômage

Depuis la crise de 2008, le rythme de création d’emplois est insuffisant pour faire reculer le chômage ». Les jeunes sont les plus pénalisés par le chômage à La Réunion.

Immenses défis à relever

C’est pour cette raison, comme l’a souligné Paul Vergès lors du meeting de Sainte Suzanne que « ce scrutin dans 70 jours sera le plus important depuis 70 ans » en raison des immenses défis à relever dans les années à venir.
Avec 7 300 personnes actives supplémentaires par an, le nombre de chômeurs augmente mécaniquement de 4 400 par an. La pression qu’exerce la hausse de la population active sur le marché du travail s’intensifie par rapport après 2008, alors que la conjoncture économique est beaucoup moins favorable.


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