L’INSEE révèle que la crise est plus grave encore

« 47.000 personnes sans emploi souhaitent travailler, mais ne sont pas considérées comme chômeurs »

7 octobre 2013

Un article sur le chômage a été publié dans le hors série de la revue de l’INSEE consacré au Bilan économique 2012. En 2012, le nombre de travailleurs privés d’emploi a augmenté tandis que le taux de chômage a baissé. Pour l’INSEE, cette diminution s’explique par l’attribution d’un grand nombre de contrats aidés au premier trimestre, autrement dit avant les élections, et par le découragement de chômeurs qui sont tellement découragés qu’ils ne s’inscrivent plus à Pôle Emploi, et sortent ainsi des statistiques. Rappelons que plus de 162.000 personnes étaient inscrites à Pôle Emploi en décembre 2012. Voici cet article :

« Fin 2012, 132.500 Réunionnais sont inscrits à Pôle Emploi en catégorie A, c’est-à-dire en recherche d’emploi, disponibles et sans aucune activité. Ce nombre a augmenté de 8,8% par rapport à fin 2011. Depuis janvier 2008, la demande d’emploi est repartie fortement à la hausse. En 2012, elle croît à un rythme mensuel moyen de +0,8%, soit deux fois plus rapidement qu’en 2011. En France, la hausse de la demande d’emploi de catégorie A est encore plus accentuée (+10% sur un an). Elle est plus faible en Martinique (+4,1%) et en Guadeloupe (+4,6%), mais plus élevée en Guyane (+11,2%). Le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés augmente de 8,2% en 2012. Les allocataires “solidarité État” (allocation spécifique de solidarité principalement) croissent plus rapidement (+10%) que les allocataires de l’assurance chômage (+7%).

Hausse importante chez les plus de 50 ans

Particulièrement touchés par la dégradation du marché du travail, les demandeurs d’emploi de 50 ans ou plus augmentent de 21,7% (24.870 fin 2012). Leur nombre a quasiment triplé depuis janvier 2008. Cette forte hausse s’explique en partie par l’arrêt progressif de la dispense de recherche d’emploi (DRE), qui concernait les 55 ans ou plus. La DRE a été supprimée définitivement en janvier 2012.

La demande d’emploi des hommes (+7,3% en 2012) augmente moins vite que celle des femmes (+10,1%), et ce depuis 2010. En période de chômage de masse, les femmes se portent davantage sur le marché du travail pour compenser d’éventuelles pertes de revenu du ménage.

Malgré la hausse du nombre de demandeurs d’emploi recensés par Pôle Emploi, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) a diminué entre le 2ème trimestre 2011 et le 2ème trimestre 2012. Il s’élève à 28,5% de la population active (personnes en emploi ou au chômage) en 2012, soit 0,9 point de moins qu’en 2011. Bien qu’en baisse de 3,7 points, le chômage des jeunes demeure particulièrement élevé (56,2%).

Contrats aidés et découragement

La baisse du taux de chômage résulte de l’effet positif d’un grand nombre de contrats aidés au 1er trimestre 2012, mais elle illustre surtout le découragement de nombreux chômeurs. Dans un marché de l’emploi difficile, ils maintiennent leur inscription à Pôle Emploi, mais n’effectuent plus de démarches actives pour en trouver un. Ils sortent ainsi des statistiques du chômage au sens du BIT et sont considérés comme inactifs. En 2012, 23% des chômeurs BIT de 2011 sont ainsi devenus inactifs.

Le halo autour du chômage s’est accru dans le même temps de 37% : 47.000 personnes sans emploi souhaitent travailler, mais ne sont pas considérées comme chômeurs au sens du BIT. Elles ne font pas de démarches actives de recherche d’emploi, ou ne sont pas immédiatement disponibles pour travailler. »

(Source : Bilan économique 2012, Revue Economie de La Réunion de l’INSEE)

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