Les Jeunes de la CGPER

Aide économique : ’Les planteurs veulent du concret’

26 novembre 2004

’Si les planteurs sont tenus à des obligations administratives, les services de la DAF doivent également tenir leur engagement et respecter le calendrier de versement des aides’. Les jeunes de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER) ne mâchent pas leurs mots vis-à-vis de l’Administration.

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Les Jeunes de la C.G.P.E.R. ont diffusé hier un communiqué pour manifester leur courroux.
"Une vingtaine de jeunes agriculteurs de la CGPER sont allés manifester leur mécontentement à la DAF de Saint-Denis, suite à une décision de ne pas verser la première avance de l’aide économique à près de 1.240 planteurs.
"Comme chaque année, les planteurs de cannes perçoivent l’aide économique et l’aide à la production le 15 novembre, pour la période du début de la campagne sucrière jusqu’au mois de septembre. Ce premier versement permet de combler le manque de trésorerie pour payer les coupeurs de cannes et acheter les premiers intrants.
"Or nous constatons ce jour que près de 1.300 planteurs ont reçu, le 12 novembre, un courrier émanant de la DAF (direction de l’agriculture et de la forêt) indiquant que leur dossier était incomplet (faute d’avis d’imposition) et qu’à ce titre, ils ne bénéficieraient pas d’avance (12 euros/tonne) et qu’un nouvel examen de leur situation n’aurait lieu qu’au mois de janvier.

"Aucune chance de régulariser"

"Ainsi ces planteurs ne pourront percevoir la totalité de leur aide qu’au mois de janvier, voire février, alors qu’ils doivent entretenir leurs champs de cannes et payer des annuités de fin d’année. Cette situation est d’autant plus difficile pour les jeunes planteurs qui ne possèdent pas de trésorerie et avaient déjà prévu d’affecter cet argent pour l’acquisition d’engrais et d’herbicides.
"Il est regrettable que la DAF ait attendu le 11 novembre pour expédier ce courrier, soit à 4 jours du versement des aides, ne laissant aucune chance aux planteurs de régulariser leur situation afin d’obtenir le versement de l’aide économique à la date initiale. Par ailleurs, les planteurs ont déjà fourni leur avis d’imposition, à 2 reprises, pour la déclaration de surface annuelle et la demande de l’ICHN (Indemnités compensatrices des handicaps naturels).
"Un autre dysfonctionnement important concerne l’aide à la replantation de la canne. Chaque année, les planteurs connaissent les plus grandes difficultés pour percevoir l’aide de 7.500 francs/hectares pour la replantation. Le planteur doit aujourd’hui remplir un dossier 6 mois avant la replantation, ensuite après les travaux, il doit encore attendre près d’un an ou un an et demi avant de percevoir son aide. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que le taux de replantation ait diminué de 30% depuis 2000. Aujourd’hui, le planteur doit s’agenouiller pour quémander une aide alors que cette aide est due par l’État.

"Nous ne savons pas s’il y a anguille sous roche sur l’utilisation de l’argent des aides, certains parlent de l’utilisation de cette aide pour d’autres fins comme les aides FEOGA (Fonds européen d’orientation et de garantie agricole) pour combler le déficit de la Chambre d’agriculture, mais les planteurs estiment qu’ils ont effectué un travail qui mérite un salaire.
"Si les planteurs sont tenus à des obligations administratives, les services de la DAF doivent également tenir leur engagement et respecter le calendrier de versement des aides.

"Bureaucratisation de l’agriculture"

"Depuis ces derniers mois, nous assistons à une bureaucratisation de l’agriculture avec un développement de la paperasserie au lieu de l’agriculture. L’énergie du monde agricole est détournée par les colloques, séminaires, signatures de charte agricole et les planteurs ne savent plus sur quel pied danser. Plus grave encore, lors de ces réunions où l’on est censé débattre du développement agricole de La Réunion, les planteurs constatent la présence massive d’administratifs au détriment des professionnels. Ces réunions se déroulent en général pendant la campagne sucrière et toujours le matin lorsque les planteurs sont dans les champs.

"Aujourd’hui, les planteurs veulent du concret avec le versement de leur aide économique et aide à la replantation. Il n’est pas question que nos aides servent à satisfaire les besoins des élus de la Chambre d’agriculture ou combler un quelconque déficit.

"Suite à cet entretien, la DAF s’est engagée, par écrit, à étudier toutes les possibilités dès demain avec le DRAF (directeur régional d’agriculture et de la forêt) afin de connaître dans quelles conditions les 1.240 planteurs concernés pourront bénéficier de la première avance de l’aide économique avant la fin de l’année. Une réunion de travail est programmée le 30 novembre à 16 h 30 entre la DAF et la CGPER."


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