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Inquiétude générale et des milliers d’emplois menacés en raison de la politique du gouvernement
27 juin 2019, par
Regroupant les principaux acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire de La Réunion, Production locale réunie alerte sur les menaces qui pèsent sur des milliers d’emplois en raison de la politique menée par le gouvernement. Paris n’entend plus les demandes de ces secteurs économiques, estime Production locale réunie. Toutes les filières agricoles sont concernées et notamment la canne qui voit une aide décisive de 28 millions d’euros pas encore inscrite au prochain budget de l’État, alors que l’État a engagé sa signature dans le respect de ce versement annuel. C’est donc l’incertitude sur l’avenir de la canne l’année prochaine, alors qu’elle est le pilier d’un modèle agricole spécifique à La Réunion. D’où la crainte d’un effondrement général de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Ces faits rappellent que l’analyse du PCR est fondée, car elle décrit un système arrivé à bout de souffle.
« Alerte rouge pour l’agriculture et l’agroalimentaire à La Réunion », c’est le constat fait en ouverture de conférence de presse de la Production locale réunie par Daniel Moreau, président de l’ADIR. Production locale réunie rassemble les principaux acteurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire à La Réunion : ADIR, ARIBEV-ARIV, ARIC, ARIFEL, ARIPA, Avi-Pôle Réunion, Chambre d’agriculture de La Réunion, CFS, CPCS, CPLR, CPPR, FRCA, SICALAIT, SICAREVIA, Syndicat du Sucre, Urcoopa.
Le 20 juin dernier, la Production locale réunie a adressé un courrier aux parlementaires de La Réunion, aux élus de la Région et du Département ainsi qu’aux maires. Cette interpellation indique notamment au sujet de la politique de l’État : « sur l’ensemble des dossiers relatifs au développement de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage des DOM, nous récoltons au mieux de l’indifférence, sinon des refus, y compris lorsque nos demandes ne sont pas budgétaires ». Et de noter aussi l’inquiétude « face aux tentatives de remise en cause de l’Octroi de mer que nous commençons à percevoir ».
« Malgré les alertes, les DOM ne sont plus considérés à Paris et sont une variable d’ajustement », poursuit Daniel Moreau. Selon lui, cette tendance respose sur trois facteurs. Tout d’abord la normalisation qui dit que les spécificités des DOM ont assez duré, alors que dans le même temps, l’Union européenne reconnaît ses spécificités ce qui permet plus d’intervention de l’État. C’est ensuite « la libéralisation économique qui serait l’horizon de l’économie, y compris si des milliers d’emplois sont supprimés ». C’est enfin « la réduction des dépenses publiques ».
« C’est une idéologie mortifère pour l’agriculture et l’agroalimentaire à La Réunion, et cela conduit les filières dans des impasses budgétaires ». Cette tendance s’est déjà manifestée par une baisse de 30 % des investissements en défiscalisation entre 2011 et 2017, et par la volonté du gouvernement de mettre fin aux niches fiscales qui sont des sources d’investissement.
La filière canne, pilier de l’agriculture et donc de l’agroalimentaire réunionnais, est menacée en raison de l’incertitude qui pèse sur le maintien en 2020 de l’aide annuelle d’État de 28 millions d’euros inscrite dans la Convention canne signée par l’État, les planteurs et l’industriel, somme que le gouvernement n’a pas encore prévue dans le prochain Budget. Isidore Laravine, co-président planteur du CPCS fait part d’une très grande inquiétude : « il n’y a pas de certitude pour l’achat des cannes qui seront récoltées en 2020 ». En effet, si l’État ne tient pas son engagement, alors Tereos dénoncera la Convention canne, précise-t-il, « on ne sait pas si on va démarrer la campagne sucrière lundi ».
Philippe Labro, directeur de Tereos Océan Indien, abonde dans le même sens : « on est face à un coup dur de l’Etat », garant du cadre institutionnel de la filière et qui s’est engagé à verser 28 millions d’euros par an pour La Réunion afin de compenser l’écart de compétitivité entre le sucre de canne produit à La Réunion et vendu en Europe et le sucre de betterave européen. « Cette non-inscription dans le prochain budget s’est faite sans justification », explique-t-il, si ce n’est pour des raisons d’économies.
Rappelant que l’année dernière, les usines du Gol et de Bois-Rouge ont affiché un résultat négatif de 5 millions d’euros à cause d’une mauvaise campagne, le directeur de Tereos Océan Indien explique que sans ces 28 millions d’euros, Tereos n’aurait pu acheter des cannes et payer ses salariés à La Réunion. Et de souligner que « si l’État se désengage il n’y a plus de filière ». « Aucune alternative n’est possible », conclut-il. Philippe Labro signale également la tenue d’un Comité d’entreprise extraordinaire de Tereos Océan Indien à la demande du personnel, afin de discuter des mesures sociales qui pourraient être prises en cas de fermeture des deux dernières usines sucrières de La Réunion.
Jérôme Gonthier, président de l’URCOOPA, Didier Robert, président de la SICAREVIA et la présidente de la SICALAIT déplorent l’absence de visibilité dans les enveloppes attribuées par l’État. Comment installer de jeunes agriculteurs dans ces conditions ? « On a pas le droit de conduire ces personnes au chaos économique », précise Jérôme Gonthier qui constate l’absence de perspective et « le dialogue interrompu avec l’Etat ». Et de souligner que « si la filière canne tombe, alors c’est l’agriculture qui tombe », en raison des complémentarités existant entre les trois filières canne, maraîchage et élevage. Le modèle des exploitations agricoles à La Réunion s’organise en effet de la manière suivante : 7 hectares en moyenne de canne, et 0,5 hectare de diversification en maraîchage ou élevage.
Izidore Laravine rappelle en effet que la canne à sucre occupe 24000 hectares à La Réunion. Si 1000 de ces hectares servent à faire du maraîchage, ce sera la crise de surproduction. Si 1000 de ces hectares servent à faire du fourrage, ils satureront le marché.
Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre d’Agriculture, estime qu’il n’y a plus à douter du bien-fondé des spécificités de La Réunion, et rappelle les motions de soutien votées lors de la dernière assemblée de son institution.
Serge Hoarau, représentant le Département, a également souligné le soutien de sa collectivité à la cause défendue par Production locale réunie, avec par exemple une motion votée à l’unanimité de la Commission permanente demandant la reconduction de l’aide de 28 millions de l’État à la filière canne.
Ericka Bareigts est intervenue en visio-conférence de son bureau à l’Assemblée nationale pour exprimer son soutien.
La députée Huguette Bello a constaté que « La Réunion n’est pas inscrite dans l’agenda de personne, nous ne sommes pas suffisamment entendus ». « La canne est le pilier de l’agriculture, c’est une culture patrimoniale et d’avenir », a poursuivi la députée, nos collectivités doivent suivre ». En conclusion, elle a plaidé pour l’autosuffisance alimentaire et soutient l’idée des Etats généraux de la canne.
Outre Ericka Bareigts et Huguette Bello, Daniel Moreau a également indiqué que les députés Nathalie Bassire et Jean-Hugues Ratenon, ainsi que le sénateur Dennemont avaient déjà fait part de leur soutien à la démarche de Production locale réunie.
M.M.
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