Assemblée générale de la CGPER

Amplifier la modernisation de l’agriculture réunionnaise

17 décembre 2007, par Manuel Marchal

Au cours de la présentation du bilan d’activités, Jean-Yves Minatchy, Président de la CGPER, a rappelé les enjeux de l’année 2008. L’irrigation sera une des priorités, tout comme la mécanisation de la coupe.

Environ 500 personnes venues de tout le monde agricole ont participé hier à l’Assemblée générale de la CGPER.
La CGPER fête ses 32 ans d’existence, et l’année 2007 se termine sur un bilan plus que positif pour l’organisation syndicale, affirme Jean-Yves Minatchy. La victoire à la Chambre d’Agriculture et le travail accomplit depuis, ainsi que l’implantation du syndicat dans toutes les filières font que « nous nous renforçons d’année en année ».
Une année marquée par une conjoncture difficile : le cyclone Gamède, la sécheresse, les conséquences de l’éruption du volcan et l’éboulis du Dimitille ont été autant de difficultés qui ont touché tout le monde agricole, rappelle le président de la CGPER. Elles ont été autant de sujets sur lesquels la CGPER s’est mobilisée pour obtenir des avancées, poursuit en substance Jean-Yves Minatchy. Concernant Gamède, les indemnisations seront versées avant la fin janvier. Ce versement inclura les aides au transport et les aides à la production pour les planteurs. Pour les irrigants du Bras de la Plaine, une solution a été trouvée pour qu’ils puissent travailler dans de bonnes conditions. Quant au règlement sucrier, il doit être effectif le 20 décembre.

L’importance de la canne

Pour la filière fruits et légumes, Jean-Yves Minatchy note que les agriculteurs bénéficient d’une aide au transport de 15 euros la tonne.
Face à la hausse des coûts de production, la CGPER s’est mobilisée pour obtenir 80 euros d’aide par tonne. Un projet est en bonne voie, celui d’inclure dans la loi-programme l’exonération de la taxe foncière non-bâtie.
Dans l’élevage, la CGPER appelle tous les acteurs à se mettre autour d’une table pour trouver une solution. En effet, l’IBR et la fièvre catharale s’attaquent aux troupeaux et provoquent une baisse importante de la vente de viande bovine produite à La Réunion. Jean-Yves Minatchy pointe la responsabilité de la SICALAIT qui n’a pas écouté la CGPER.
Si la canne est plus que jamais le pivot de l’agriculture réunionnaise, elle a connu la campagne la plus difficile depuis 50 ans, à cause de facteurs conjoncturels, d’après le président de la CGPER.
Bénéficiant d’une visibilité sur plusieurs années au travers des accords internationaux (voir encadré), selon Jean-Yves Minatchy, la filière prend des mesures pour se relancer. Le président de la CGPER fait état d’un plan de mécanisation de 3,5 millions d’euros financés par l’Interprofession, d’un versement de 800.000 euros pour compenser la prime bagasse. Pour anticiper sur les départs en retraite des coupeurs, il faut mettre en service des nouvelles coupeuses mécaniques.

Une des priorités : l’irrigation

En 2008, « tous les moyens doivent être mis en place pour que l’eau arrive », poursuit le président de la CGPER. Il constate le retard pris dans l’interconnexion des réseaux du Bras de la Plaine et du Bras de Cilaos, une promesse du Conseil général vieille de près de 5 ans. Il appelle à accélérer l’arrivée de l’eau dans les antennes de l’Ouest et à activer le projet d’irriguer 600 hectares de Sainte-Marie à Sainte-Suzanne.
« Sans agriculture, un pays ne peut pas vivre », conclut avec force Jean-Yves Minatchy, qui souligne que dans un pays où un travailleur sur trois est au chômage, il faut préserver un secteur économique essentiel.

Manuel Marchal


Marcel Bolon : « avoir une vision à long terme »

Marcel Bolon, Secrétaire général de la CGPER, estime que dans un contexte difficile, il faut avoir une vision à long terme. Il s’agit de développer une agriculture moderne. Il faut également tenir compte de la géographie, de l’environnement et améliorer sans cesse la qualité des produits.
La priorité, c’est de préserver un maximum d’agriculteurs.
« Ces dossiers ne dépendent pas tous de nous, et seule la mobilisation pourra faire avancer nos revendications », conclut-il.


Michel Sinoir : L’enjeu de la présidence française de l’Union Européenne

Michel Sinoir, Directeur de l’Agriculture et de la Forêt, a rappelé au cours de son intervention les importantes négociations internationales qui se sont déroulées cette année.
Après la signature de la Convention canne en 2006, c’est le POSEI qui a débouché sur une hausse des crédits de 30%. Les négociations du FEADER se sont achevées sur une issue favorable, avec une ligne de crédit de 318 millions d’euros pour La Réunion. C’est la région de la République qui bénéficie du montant le plus élevé.
Autre sujet : les APE. Peter Mendelson, Commissaire européen au Commerce, a confirmé dans son principe la protection du marché des DOM pour le sucre et la banane, ainsi que la clause de sauvegarde et l’Octroi de mer.
Michel Sinoir insiste sur la prochaine présidence française de l’Union Européenne, de juillet à décembre 2008. L’agriculture sera au cœur de la présidence française, en tant qu’axe stratégique.
Pour préparer sa présidence, la France va lancer au cours du premier semestre des Assises de l’Agriculture. Le DAF souhaite qu’à cette occasion, La Réunion fasse entendre sa voix. Car cette présidence va préparer l’après 2013.
Si, dans la canne, la naissance de l’Interprofession est qualifiée d’avancée très importante, Michel Sinoir souhaite qu’une telle structure émerge dans les fruits et légumes. Car dans la distribution et dans les collectivités locales, des marchés existent pour les producteurs locaux.
Enfin, le Directeur de l’Agriculture et de la Forêt estime que l’agriculture doit s’intégrer dans le Plan Réunion 2030. Il est essentiel de s’assurer que l’agriculture puisse participer au développement durable.


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