Etat des lieux des cheptels de poulet et porc

Développement Agricole à la Réunion : Un Obstacle de plus à Surmonter

6 août 2024, par Rédaction Témoignages

Depuis quelques années, toutes les instances politiques, étatiques et professionnelles mettent l’accent sur la souveraineté alimentaire à La Réunion, soulignant l’importance de nourrir la population locale avec des produits régionaux.

En octobre 2023, le Préfet avait mobilisé les collectivités locales, les interprofessions et les organisations professionnelles pour signer le Plan Régional de Souveraineté Alimentaire à la Préfecture. Ce plan a été élaboré en anticipation des directives présidentielles demandant à tous les territoires ultramarins de développer des stratégies similaires, officialisées lors d’un événement à l’Élysée le 28 février 2024, en présence de plus de deux cents ultramarins.

La Réunion a ainsi été mise en avant pour sa proactivité, établissant un document stratégique à échéance 2030-2040 avec une vision collective du développement agricole. L’objectif est ambitieux : augmenter de 5 points la part de marché des filières animales et de 9 points celle de la filière fruits et légumes, tout en favorisant la transmission des exploitations et l’installation des jeunes agriculteurs.

Cependant, lors du COSDA (Comité d’Orientation Stratégique et de Développement Agricole) en avril, la profession a été informée d’une décision des services de l’État de suspendre l’installation de jeunes agriculteurs dans les filières animales sur des installations en augmentation de cheptel, en particulier dans l’élevage de volailles et de porcs. Cette décision découle du fait que l’usine responsable du traitement des déchets d’abattoirs à La Réunion n’est plus conforme aux normes européennes, limitant sa capacité à traiter des volumes accrus en accord avec les autorisations réglementaires. Ce problème aurait dû être anticipé depuis plusieurs années, en tenant compte de l’augmentation prévue des troupeaux et des volumes de viande à produire, en alignement avec le Plan Régional de Souveraineté Alimentaire. Dans les écoles de commerce, on enseigne souvent que "GERER, C’EST PREVOIR".

Malheureusement, il semble que cela n’ait pas été le cas ici, ou bien que les priorités stratégiques des filières animales aient changé. Bien que maintenir la production de viande en l’état permette de garder les prix de vente aux distributeurs à un niveau optimal, cela freine le potentiel de croissance du secteur agricole.

Actuellement, cette situation pénalise d’une part les Jeunes Agriculteurs, qui voient leurs projets d’installation stoppés et d’autre part favorise l’importation massives des ses viandes sur notre territoire !!!!

A qui profite cette situation ???

À la CGPER, nous tenons à exprimer notre préoccupation face à cette situation qui bloque le développement de l’élevage à La Réunion. Nous demandons respectueusement à Monsieur le Préfet d’intervenir auprès des responsables de l’usine concernée pour accélérer la mise aux normes requises. Cette action permettra aux jeunes agriculteurs de s’établir, de générer un revenu stable et de subvenir aux besoins de leurs familles.

Enfin, il est crucial de ne pas entraver le développement de l’élevage à La Réunion, afin de respecter les objectifs du Plan Régional de Souveraineté Alimentaire et de répondre aux besoins alimentaires de notre population.

Jean Michel MOUTAMA
Président de la CGPER


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