« La vulnérabilité des ménages augmente. Le nombre de personnes en difficulté financière déposant un dossier auprès de la commission de surendettement de l’IEDOM progresse de 12,9 % ce trimestre. Sur les trois premiers mois de l’année, le nombre de dossiers augmente de 19,3 % par rapport à l’année dernière. Par ailleurs, les montants de la production de crédits de découverts sont supérieurs de 64 % au 1er trimestre par rapport à l’année dernière », écrit l’IEDOM dans son dernier rapport trimestriel sur La Réunion publié ce 5 juin.
Outre les prix, l’autre principale raison de cette situation est le manque d’emplois à La Réunion. Alors que la population active augmente comme dans la plupart des pays, les besoins de recrutement s’effondrent, illustrant la faillite du capitalisme réunionnais notamment dans le BTP.
Voici un extrait de ce rapport concernant la situation de l’emploi à La Réunion.

« Le nombre de personnes inscrites à France Travail en tant que demandeurs d’emploi en fin de mois en catégorie A (DEFM A) augmente de 2,1 % sur le trimestre (données CVS) à 115 300 personnes. En outre, le nombre d’intérimaire fléchit fortement sur le trimestre (-15,7 %).
Par ailleurs, selon l’enquête des besoins en main d’œuvre (BMO) de France Travail, les établissements de La Réunion prévoient une baisse de 6,3 % des besoins en recrutement cette année par rapport à 2023 (soient 37 900 recrutements), une évolution compatible avec le pessimisme des chefs d’entreprise s’agissant de leurs effectifs pour le deuxième trimestre. »

BTP : baisse de plus de 22 % des besoins en main-d’œuvre

« L’activité et les carnets de commandes du secteur de la construction et des travaux publics baissent depuis mi-2023 selon les entrepreneurs interrogés. La situation ne s’améliore pas significativement au 1er trimestre 2024, à l’exception des effectifs qui diminuent moins rapidement et des délais de paiement. Le nombre de logements mis en chantier continue à baisser (-10,6 % sur un an), comme le nombre de logements autorisés à la construction (- 5,6 %).
La contraction des demandes de permis de constructions individuelles est notablement forte (-19 % sur « l’individuel pur » en glissement annuel à fin mars 2024). Les effectifs du BTP diminuent de 0,9 % (CVS) entre janvier et mars, et sont baissiers de 2,8 % sur un an. Les besoins en main d’œuvre dans le secteur reculeraient de 22,3 % en 2024 selon France Travail. »

Commerce : baisse des recrutements de plus de 4 %

« Les professionnels du secteur du commerce déclarent une activité en retrait sur les six derniers mois, coïncidant avec une significative réduction de leurs carnets de commandes. Le commerce automobile est en repli par rapport à l’année dernière. Le commerce en grande distribution progresse en valeur au 1er trimestre, mais stagne encore en volume. Dans ce contexte, les professionnels du secteur prévoient une baisse des besoins en recrutement sur l’année (-4,1 %) selon France Travail. Les recettes d’octroi de mer progressent néanmoins en valeur de 3,3 % en comparaison avec le 1er trimestre 2023. »

Tourisme : la baisse d’activité se prolonge

« L’activité dans le secteur du tourisme continue de refluer depuis son point haut de fin 2022. Elle diminuerait par rapport à son niveau de long terme depuis le second semestre 2023 selon les chefs d’entreprise du secteur. Au 1er trimestre, elle se dégrade à un rythme plus soutenu qu’au trimestre précédent, en lien avec le passage de Belal (de nombreux gîtes de montagne ont été impactés par les routes coupées). Le nombre de nuitées stagne sur le trimestre (- 0,3 %, données CVS), tout comme le nombre total de passagers. Le nombre de passagers sur l’axe Réunion-métropole progresse quant à lui (+3,6 %, données CVS). Le taux d’occupation des hôtels diminue de 3,3 points de pourcentage en glissement annuel. »

Agriculture et agro-alimentaire : baisse de près de 20 % des besoins de recrutement

« Les professionnels du secteur de l’agriculture, de la pêche et des industries agroalimentaires (IAA) notent une amélioration de leur niveau d’activité à l’image de la hausse des abattages volailles (+10,3 % sur le trimestre) et des exportations des IAA (+45,1 % sur le trimestre). Ils font néanmoins face à une détérioration marquée de leurs charges d’exploitation depuis la hausse du coût des intrants. Dans une moindre mesure, ils constatent une amélioration de leur trésorerie. À ce titre, les chefs d’entreprise du secteur envisagent une diminution de leurs besoins de recrutements (- 19,7 % par rapport à 2023) selon France Travail. »

Fin