Ce 29 août, Pierrick Robert, président de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion, et Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, étaient à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université d’Antsiranana. A l’invitation de l’Université, ils ont tenu une conférence sur le thème suivant : « L’économie de La Réunion, île de l’Union européenne, vue par un chef d’entreprise ». Les deux présidents étaient accompagnés par une délégation d’élus de la CCIR. Cette conférence faisait partie du programme de la délégation réunionnaise, invitée par la Chambre de commerce et d’industrie de Diego Suarez à participer à la Foire régionale Méva. Ce salon s’est tenu devant l’hôtel de ville d’Antsiranana, durant 5 jours du 27 au 31 août derniers.

Nombreux acteurs économiques et politiques présents

La conférence avait lieu dans le grand amphithéâtre de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines. Bien avant l’arrivée des deux présidents de chambre consulaire réunionnais, la salle était comble et une partie du public devait se tenir debout. La présence massive d’étudiants et de nombreux enseignants, donc le vice-président de l’Université en charge des Partenariats, a montré l’intérêt du monde universitaire du Nord de Madagascar à venir entendre deux responsables d’institutions économiques réunionnaises.
Des acteurs économiques et politiques de Madagascar ont aussi participé à l’événement. Étaient notamment présents Dr. Raymond, député de Diego 2 et ancien vice-ministre de l’Elevage, ainsi que le maire de Diego 2, le grenier de la région Nord de Madagascar. Parmi les acteurs économiques, il fallait noter la participation du président de la Chambre de commerce et d’industrie de Diego Suarez qui est également le président de la Fédération des CCI de Madagascar. A ses côtés se trouvait le président de la CCI de la Région Sofia, et celui du président de la CCI de la Région Sava, M. Guillaume. La Sava est la principale zone de production de la vanille dans le monde, avec notamment Antalaha, ville de M. Guillaume, surnommée « capitale mondiale de la vanille ». Tous prirent la parole lors de cette conférence.
Des journalistes de plusieurs quotidiens, médias en ligne, radio et télévision étaient également à l’Université pour assurer la couverture d’un événement très important dans l’actualité d’Antsiranana.

Priorité à la formation

Après le mot d’accueil du Docteur Josie Stella, chef de la Mention Lettres Communication Numérique et la Faculté et le message de bienvenue du Vice-président de l’Université en charge des partenariats, Bernard Picardo et Pierrick Robert ont présenté leurs institutions. CCIR et CMA comptent respectivement plus de 50000 et environ 18000 ressortissants. Ce sont principalement des petites entreprises de moins de 10 salariés. C’est une particularité du tissu économique réunionnais. Pierrick Robert a insisté sur les spécificités du métier de chef d’entreprise : ne pas compter ses heures, oser et prendre des risques notamment. Les deux présidents de chambre consulaire ont particulièrement insisté sur le volet formation. La CCI est à La Réunion le premier opérateur en dehors de l’Education nationale. La CMA forme de nombreux apprentis et met en avant une école du tourisme et de l’hôtellerie reconnue au plus haut niveau, le CENTHOR. Ses élèves font des stages dans de grandes institutions telles que le Sénat en France.
L’accent mis sur la formation par ces deux institutions a permis d’élever le niveau des acteurs économiques réunionnais. Elle leur a permis de se maintenir dans le contexte de l’intégration de La Réunion à l’Union européenne.
C’est cette expertise en matière d’organisation et de formation que La Réunion souhaite partager avec Madagascar. Des complémentarités sont possibles. C’est notamment pour fournir à La Réunion ce qu’elle ne peut pas produire. La circonscription de Diego 2 pourrait ainsi accueillir des investissements. Ils pourraient produire à Madagascar de la nourriture que les Réunionnais doivent importer de pays lointains comme la France ou d’autres États européens. La crise COVID et la guerre en Ukraine ont montré pour les Réunionnais la nécessité de raccourcir les approvisionnements, ont rappelé les deux présidents d’institution de La Réunion.
Pour leur part, les Réunionnais pourraient soutenir l’élévation du niveau de formation des acteurs économiques et des artisans. Un des objectifs est d’être capable de produire en conformité avec les normes européennes. Ceci permettra alors d’ouvrir l’accès aux marchés réunionnais et européens.

Liens culturels et historiques entre La Réunion et Antsiranana

Depuis plusieurs années, les Chambres de commerce et d’industrie de La Réunion et de Diego Suarez travaillent ensemble. Sur la base de ce partenariat existant, la visite de la délégation réunionnaise ouvre de nouvelles perspectives. Le président de la CCI Réunion a notamment dit au Vice-président de l’Université qu’il souhaiterait développer la coopération dans la formation avec l’établissement d’enseignement supérieur.
Au-delà de cette conférence, la délégation réuionnaise rencontra les principales institutions du Nord de Madagascar et plusieurs organisations d’acteurs économiques. De ces rencontres, des pistes de partenariat seront explorées.
Le séjour d’une délégation CCIR-CMAR avait pour but de renforcer les liens entre La Réunion et la région de Diego Suarez. Ce sont deux régions de l’océan Indien qui ont des liens historiques et culturels déjà existants. A l’heure de la mondialisation de l’économie, cette base peut être le point de départ d’une meilleure intégration de La Réunion dans son environnement régional, dans une logique de partenariats gagnant-gagnant.

M.M.