Politique de l’emploi à La Réunion : comment développer le pays en se contentant de gérer la pénurie d’emplois ?
Quels moyens pour revenir vers le plein-emploi à La Réunion ?
25 septembre 2024, par Manuel Marchal
Au moment de la décolonisation en droit de La Réunion en 1946, notre île était dans une situation de plein-emploi. De la sortie de la guerre jusqu’à la fin des années 1960, c’était la norme. Agriculture et industrie fournissaient de nombreux emplois. L’augmentation de la population a été alors utilisée uniquement dans l’intérêt de l’ancienne puissance coloniale. Chaque année, des milliers de jeunes bénéficiaient d’un aller simple pour la France, afin qu’ils contribuent à l’enrichissement de ce pays. Ce furent autant de forces vives enlevées à La Réunion.
25 % de chômage depuis 1975
La mutation de la société de plantation à la société de services fut rapide. Elle se traduisit par une importante casse sociale. Compétent en matière d’emploi, l’État n’a pas accompagné la création de nouveaux leviers de croissance. Le secteur du BTP n’a pas compensé la quasi-disparition de l’industrie. Cela a maintenu le rapport colonial à La Réunion, territoire d’exportation pour les entreprises françaises, source de matières premières pour l’industrie de ce pays. En volume, le sucre reste toujours la principale exportation, comme à l’époque coloniale.
Augmentation de la population, exil de la jeunesse et absence de nouvelle industrie ont généré une pénurie d’emplois. Déjà en 1975, une étude du Conseil général indiquait que 25 % des Réunionnais en âge de travailler étaient dans une situation de chômage total ou partiel. Cette proportion n’a que peu varié au cours de ces 50 dernières années. Pour les pouvoirs publics, il s’agit de gérer au mieux cette pénurie, en veillant au maintien de la paix sociale.
Gestion de la pénurie
Cela se traduit dans les actions menées notamment par France Travail, décrites par la directrice adjointe de la structure à La Réunion, lors de son passage au journal télévisé de la mi-journée de Réunion Première.
Il a en effet été beaucoup question d’immersion professionnelle, de salons de l’orientation et de la formation, de job dating — brèves rencontres entre des employeurs et des dizaines de candidats pour un poste. Tout cela est bien loin d’un vaste plan de relance de l’économie avec des objectifs chiffrés et un plan de formation ad-hoc.
Dans l’économie mondialisée actuelle, des pays arrivent à progresser sur la voie du plein-emploi tout en garantissant des revenus suffisants à leur population. Mais ils ne sont pas une source d’inspiration pour les autorités responsables de l’emploi à La Réunion.
Toutes les actions proposées dans notre pays visent à redonner l’espoir d’avoir ou de retrouver un emploi, mais elles n’offrent aucune garantie. Le seul chiffre cité fut celui de l’immersion professionnelle : 70 % des bénéficiaires retrouvent un jour un emploi. Mais combien de bénéficiaires et l’emploi au bout de combien de temps restent des nombres mystères.
Acheter la paix sociale
En s’appuyant sur un système d’aides et de subvention, le principal objectif reste d’acheter la paix sociale à La Réunion. La priorité est d’empêcher la révolte d’un peuple contre un système qui condamne la moitié de la population au chômage et à des emplois précaires. Puisque le développement n’est pas la voie privilégiée pour régler ce problème, alors la priorité est mise sur la gestion de la pénurie. Il faut s’accommoder de 180 000 demandeurs d’emploi pour une population totale de 850 000 habitants. Le cadre actuel ne permet pas d’aller vers une tendance à la baisse, c’est ce que rappelle la multitude de lois-programmes qui se sont succédé depuis les années 1960.
Si Paris était capable d’améliorer la situation, comment explique que cette succession de lois a conduit à la situation actuelle ?
M.M.
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Messages
25 septembre 2024, 19:03, par Arthur
Je ne comprends pas pourquoi utiliser le terme " revenir" concernant le plein emploi ? Cela fait penser qu’il y a longtemps, quand exactement ? ; Il n’y avait pas de chômage à la Réunion ou bien à un tau ridicule ? J’aurais bien aimé savoir et suis sans doute pas le seul. Au risque de me répéter, concernant l’emploi local, j’avais pensé au très beau projet de retour du train, un TER, qui relierait cette fois les communes de Ste Rose, à St Joseph, à double voies pour éviter d’attendre en gare pour la libérer comme quand elle est unique, comme du temps du CFR de jadis. Oublié, méprisé pour laisser place au "tout par la route", que l’on subit de plus en plus. Il n’y a qu’à voir les sempiternels bouchons, matins et soirs, mouvement pendulaire comme disent les urbanistes. Entre les études, les chantiers (on pourrait commencer par les terminus et terminer à la jonction des deux au milieu, à St Denis, ce serait top, l’occasion d’une grande fête, rêvons un peu. Puis, il y aurait la conduite, la vente des tickets, les circulations, la maintenance du matériel roulant, et des infrastructures créées pour ça. Tout cela ferait donc accroître la demande de postes de travail, des emplois durables, dignes car utiles pour la population, touristique, scolaire, et provoquerait sans doute un gain de temps (vitesse 160 Km/h) et donc un avantage certain, sans oublier la pollution et le bruit qui seraient beaucoup plus faibles, bref, tout ce qui nous manque pour le moment. On remarque que les automobilistes sont très souvent tout seuls dans leurs autos, elle participent au réchauffement-bouleversement du climat de la zone sud de l’Océan Indien. On en voit de plus les conséquences, le GIEC tire la sonnette d’alarme, les décideurs ne peuvent pas dire le contraire. A quand la découverte du futur tracé, les permiers coups de pioche ? Avec les moyens modernes du XXI° siècle, cela devrait être plus "facile", que l’autre fois. Bonne fin de semaine zot tout, Arthur qui attend siffler le train, on pourra y faire tout ce qui est interdit au volant, soit : dormir, manger, boire, marcher, jouer, téléphoner, lire..... Vive le changement, vite !