Un bureau sur deux supprimé en trois ans ?

Attaque importante contre le service public de La Poste

20 août 2004

D’après un article paru dans “Le Parisien” d’hier, une réforme discrètement bouclée pendant les vacances et applicable à partir du 1er janvier prochain va changer beaucoup de choses. C’est la disparition en trois ans de 6.000 des 11.500 bureaux polyvalents. Usagers, élus et syndicats s’inquiètent. Nous reproduisons ci-après de larges extraits de cet article.

17.000 bureaux, le réseau le plus dense d’Europe. C’est du passé ! Selon nos informations, d’ici à trois ans, la Poste va supprimer un bureau de poste sur deux en France métropolitaine... C’est ce qui ressort du plan "d’évolution du réseau" élaboré cet été par sa direction et dont notre journal s’est procuré la copie.
Le chantier est programmé pour être lancé le 1er janvier 2005. "Il s’étalera sur trois ans pour s’achever fin 2007", confirme-t-on au siège. (...) De quoi faire grincer les dents des usagers et des élus locaux, déjà très remontés contre les fermetures faites ces dernières années, malgré les moratoires et les discours politiques sur les bienfaits de la décentralisation. Pourtant, la Poste le jure : "Tout sera fait en concertation la plus étroite avec les élus". "Rien ne se fera sans mon feu vert", a précisé le ministre de l’Industrie, Patrick Devedjian. (...) En attendant, les syndicats SUD et CGT sont l’arme au pied et redoutent "60.000 suppressions d’emplois".
6.000 fermetures programmées, à la campagne mais aussi en ville... Le document ne cite explicitement aucun chiffre. Mais "cela va être saignant", préviennent les syndicats. Sur les 17.000 points de contact, on compte 11.422 vrais bureaux (dits de plein exercice) où toutes les opérations sont possibles, du retrait de recommandé à l’envoi de mandat en passant par le retrait sur livret A. Le reste est assuré par des agences postales, communales, et par 280 à 300 commerçants qui font office de points Poste.
La Poste veut se débarrasser des bureaux qui vivotent. Trop cher en loyer, non rentable ! 6.000 seraient condamnés. En zone rurale mais pas seulement.
Car cette grande lessive n’épargnera personne. Selon SUD-PTT, il ne restera plus que 76 vrais bureaux sur 170 en Seine-Maritime, 95 contre 175 dans l’Hérault et 80 contre 200 en Loire-Atlantique, département test...
Reste que, pour l’usager, la potion risque d’être amère et les services postaux de moins bonne qualité. Place à la rentabilité : oubliée l’architecture héritée du 19ème siècle.
(...) En clair, il faut que le réseau rapporte. Car la Poste a déjà prévenu : au sein d’une zone de vie, il n’y aura plus qu’un seul vrai bureau postal, et "au maximum 6 autres points de contact", soit des commerçants, soit des agences communales, etc...
À vous de vous déplacer. "En zone urbaine dense, l’accès au conseiller financier est défini par une distance théorique de 3 kilomètres", peut-on lire ainsi dans ce document. Le problème c’est que, plus on s’éloigne du centre-ville, plus ça se gâte. Les banlieusards devront parcourir 5 kilomètres et les habitants des zones rurales pas moins de 12 kilomètres. En clair, si vous vivez à la campagne, vous pourrez peut-être acheter des timbres chez l’épicier du village (s’il en reste un), mais pour discuter placements, mieux vaudra avoir une voiture et des pneus neige...

(Source : "Le Parisien")


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