Les Réunionnais victimes de la politique pro-OTAN des cabinets parisiens

BRICS 2023 : La Réunion seul pays de sa région exclu à cause de Paris

23 août 2023, par Manuel Marchal

Le Sommet des BRICS est le grand rendez-vous de l’Afrique. La Réunion n’en fait pas partie car Paris a renoncé à l’indépendance de la République en alignant sa politique sur celle de l’OTAN, bras armé de la classe dominante des États-Unis. Sa participation via régime de Kiev interposé à la guerre contre la Russie ne pouvait légitimement pas déboucher sur une invitation de l’Afrique du Sud, solidaire du peuple russe. Puisque Paris n’est pas invité, La Réunion ne peut participer. A cause de Paris, La Réunion est exclue du plus important événement politique et économique se déroulant dans sa région.

Le Sommet des BRICS s’est ouvert hier à Johannesburg. Le nombre de participants fait d’emblée de cette rencontre un grand succès. Les forces vives du monde du 21e siècle sont en effet représentées dans la plus grande ville de notre région.
L’Afrique du Sud a placé ce sommet sous le signe de l’Afrique. Les pays de notre continent ont tous été invités. C’est donc le cas de Maurice, de Madagascar, des Comores et des Seychelles. La seule exception est La Réunion. L’absence de notre île à ce sommet des forces vives du 21e siècle rappelle l’isolement considérable dont notre pays est victime dans sa région.

Conséquence de l’abandon de l’indépendance vis-à-vis de l’OTAN

Le Sommet des BRICS se déroule sans l’Occident. Aucun dirigeant d’un pays occidental n’a été invité. Le président français avait voulu participer. Mais le suivisme de Paris dans la guerre en Ukraine coûte cher à La Réunion. Il est en effet impensable qu’un pays en guerre contre la Russie par régime de Kiev interposé soit invité au Sommet des BRICS dont fait partie la Russie. L’Afrique du Sud a donc pris la seule décision possible en refusant d’inviter le numéro un français.
Paris a en effet pleinement réintégré l’OTAN et applique les décisions prises par Washington. Par le passé, la République française était porteuse d’une voix différente. Il suffit de se rappeler le discours de Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères à la tribune de l’ONU en 2003 pour dire « non » à l’invasion de l’Irak par les armées de l’OTAN. Aux soi-disant preuves d’armes de destruction massive brandies par son homologue des Etats-Unis, le ministre français avait plaidé pour une voix négociée. Ce discours fut grandement applaudi, notamment par les représentants des Etats de notre continent.
Nul doute que si Paris avait persisté dans cette indépendance, la République française aurait pu être le seul Etat occidental invité à Johannesburg, ce qui aurait ouvert la voie à une participation de La Réunion au sommet des BRICS. Notre peuple paie donc lourdement les conséquences de la politique pro-OTAN de Paris.

L’avenir de notre région se décide sans La Réunion

Le Sommet des BRICS rassemble les économies qui domineront le monde du 21e siècle, et toutes veulent développer leurs liens avec l’Afrique. Sur ce plan, la Chine montre la voie. Elle est devenue le premier partenaire économique du continent. Par exemple, son expertise dans les chemins de fer est précieuse au moment où se construisent des lignes internationales dépassant les frontières tracées par les colonisateurs. L’Afrique se reconstruit sans l’Occident, c’est aussi le message des organisateurs du Sommet des BRICS.
Il est donc bien dommage qu’à cause de Paris, les Réunionnais ne peuvent assister voire s’exprimer lors du plus grand événement politique et économique dans notre région. Le Sommet des BRICS ne sera pas sans conséquence pour notre île, car tous nos voisins ont été, eux, bien invités.
Une fois de plus, la politique d’intégration imposée au peuple réunionnais montre ses limites, surtout quand Paris décide de renoncer à l’indépendance de la République en matière de politique étrangère.

M.M. 

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