Vers une nouvelle cure d’austérité

Budget : de nouveaux efforts demandés par le gouvernement

14 avril

Le budget 2026 demandera un « effort supplémentaire de 40 milliards d’euros » sera « très considérable » et reposera « essentiellement sur des économies », a assuré Éric Lombard, le ministre de l’Économie dimanche au micro de BFM TV.

Alors que le budget 2025 vient d’être difficilement bouclé, le gouvernement assure déjà que cela de 2026 nécessitera un nouvel effort « très considérable » pour maintenir le cap des 3% de déficit en 2029.

Le ministre de l’Économie a chiffré cet effort supplémentaire à « 40 milliards d’euros » le 13 avril au micro de BFM TV. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a de son côté évoqué « 40 à 50 milliards » d’euros d’économies « à trouver ». C’est « une équation difficile », a-t-elle convenu au micro du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.

Cette dernière a estimé qu’il est « trop tôt » pour donner le détail exact de la répartition entre économies et hausses d’impôts, mais Éric Lombard promet que « ça va être essentiellement des économies ».

« Nous avons pris l’engagement de ne pas augmenter les impôts des classes moyennes ni des entreprises », a assuré ce dernier. L’effort peut également reposer sur « une augmentation des recettes liées à la croissance », a indiqué Eric Lombard.

Bercy a toutefois récemment revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2025, rabotée à 0,7% « compte tenu des incertitudes ». Une prévision « solide, crédible », selon le ministre.

Ce dernier a toutefois refusé de qualifier ces 40 milliards d’euros d’efforts de « cure d’austérité ». bien qu’il s’agit d’un nouvel épisode du genre. « Ce n’est pas le bon mot, car la réalité est que nous dépensons en dépenses publiques 57% de la richesse nationale. C’est 10% supérieur à la moyenne européenne », a assuré ce dernier.

Selon lui, « nous dépensons beaucoup et nous pensons que nous pouvons dépenser mieux. » Raison pour laquelle, le gouvernement veut ramener le déficit public à 5,4% du PIB cette année, un objectif « tenable car nous avons décidé la semaine dernière de diminuer de 5 milliards d’euros les dépenses ».

Pour 2026, Bercy vise 4,6%, avant d’amorcer une trajectoire qui ramènera le déficit sous les 3% à horizon 2029, conformément à ses engagements européens.

Le gouvernement va commencer construire le budget 2026 « dès mardi » (15 avril) en organisant une conférence sur les finances publiques réunissant des ministres, des parlementaires, des organismes de sécurité sociale et des collectivités locales.

Il s’agit selon lui d’une « méthode radicalement nouvelle » selon le ministre de l’Économie, qui n’a pas hésité à parler « d’état d’urgence budgétaire ». Pour le premier ministre François Bayrou, ce sera l’occasion d’« exposer aux Français » les « pathologies » et les « déséquilibres » que la France « traîne depuis des décennies ».

Pour Jean-Luc Mélenchon, cette « facture » de 40 à 50 milliards d’euros est « l’équivalent du budget de l’Éducation nationale ». « Le peuple de France est traité comme la Grèce en 2010 », a écrit le leader de la France Insoumise sur son compte X.


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