C’est une véritable perte de confiance dans l’économie de leur pays qui frappe les Français

11 janvier 2007

L’indice synthétique de confiance des ménages a perdu 1 point en décembre pour retrouver son niveau du début de l’été. Mais c’est l’étude des composantes de l’indice qui est la plus riche d’enseignements.
Ainsi, les Français n’ont pas une trop mauvaise opinion de leur propre niveau de vie. Le solde relatif à la situation financière personnelle passée a gagné 1 point en décembre et s’établit à un niveau un peu plus élevé qu’il y a 1 an. Ce qui cadre bien avec ce que nous savons de l’évolution récente des revenus : le pouvoir d’achat des ménages a augmenté selon nous de 2,7% en 2006, soit l’augmentation la plus forte depuis 2002. De même, le solde relatif à la situation financière personnelle à venir ne s’est pas dégradé en décembre, ce qui n’est pas illogique étant donné la légère accélération du pouvoir d’achat qui est attendue. La baisse de l’impôt sur le revenu dès le premier trimestre de 2007 soutiendra en effet le revenu disponible des ménages.

En revanche, quand on les interroge sur la situation de l’économie française en général, les ménages replongent dans le pessimisme le plus absolu. Ainsi, alors même que le taux de chômage vient de tomber à son niveau le plus bas depuis septembre 2001, les perspectives d’évolution du chômage explosent, l’indice relatif à cette question gagnant 17 points pour retrouver son niveau le plus haut depuis la crise du CPE ! L’indice relatif aux perspectives du niveau de vie en France a quant à lui perdu 4 points. Plus étonnant : l’inflation perçue ces 12 derniers mois a littéralement explosé, le solde relatif à cette question ayant augmenté de 9 points en décembre. Et ce alors que l’inflation est à peine supérieure à 1%.

• En réalité, le spectacle des 200 tentes du canal Saint-Martin à Paris ou des 47 tentes sur la place Bellecour à Lyon a certainement plus frappé l’esprit des Français que l’annonce de la baisse du chômage la semaine dernière. Faut-il en attendre des conséquences négatives sur la consommation des ménages ? Pas forcément, tant l’on a pu observer ces derniers temps que les dépenses des ménages n’étaient pas corrélées à leur moral. L’enquête montre en revanche l’ampleur de la tâche que le prochain gouvernement devra accomplir pour redonner confiance aux Français. Il faudra probablement un choc psychologique très fort.

(Sources Asterès)


Emploi

Selon l’INSEE, l’emploi aidé non marchand contribue positivement à la création d’emplois
L’INSEE a maintenu sa prévision de taux de chômage de 8,6% pour la fin décembre et anticipé une poursuite de la décrue à 8,2% en juin 2007, un niveau jamais vu depuis 1983, dans sa note de conjoncture diffusée le 5 décembre. Le secteur non marchand qui regroupe associations, collectivités territoriales et emploi privé du secteur éducatif, sanitaire et social est un pilier essentiel, avec +105.000 créations d’emplois cette année (dont +30.000 contrats aidés) et +42.000 au premier semestre 2007. Contrairement à ce qui était observé depuis 2001, l’emploi aidé non marchand contribue positivement à la création d’emplois en 2006, souligne l’INSEE. Des contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE) ont été signés à tour de bras (+200.000 de janvier à octobre), contrairement au dispositif du Contrat d’avenir (CAV), qui reste plus malaisé. Quelque 25.000 contrats d’avenir ont cependant été signés en septembre-octobre notamment dans l’Education nationale. L’amélioration du marché du travail, entamée en mars 2005, s’explique par une hausse des créations nettes d’emplois (+243.000 en 2006, légèrement moins, toutefois, que les 279.000 escomptées en octobre, après +149.000 en 2005) mais aussi par l’évolution de la démographie, selon l’INSEE. La croissance de la population active se tasse en effet progressivement (+7.000 en 2007, après +29.000 en 2006 et +67.000 en 2005), et même un peu plus vite que prévu.


Social

Un nouveau fonds social pour aider les salariés licenciés "pour cause de mondialisation"
Dès le 1er janvier, les collectivités locales disposeront d’un nouvel instrument juridico-financier pour venir en aide aux salariés victimes de délocalisation ou de restructurations massives. Le 13 décembre, les eurodéputés ont en effet entériné un nouveau règlement instituant un Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM). « Pour la première fois l’Europe s’accorde à reconnaître les effets négatifs de la globalisation » explique Roselyne Bachelot-Narquin (UMP), rapporteure de ce règlement au Parlement de Strasbourg. Concrètement le FEM n’aura pas pour mission de renflouer les caisses d’une entreprise en déroute (ou d’aider à sa restructuration) mais devra contribuer activement au retour à l’emploi des salariés affectés par un "choc économique" lié à "un changement dans la structure du commerce international". La France pourra demander à la Commission le soutien du FEM qui donnera un avis au regard des critères d’éligibilité. Si cet avis est positif, le dossier sera alors transmis au Conseil de l’UE et au Parlement européen qui devront valider la demande pour y puiser les sommes nécessaires dans les crédits non utilisés de l’Union. Devant l’extrême réserve de nombreux États membres (l’Allemagne en tête), ce fonds "social" sera non seulement limité financièrement (500 millions d’euros par an soit environ 40 à 50 000 salariés concernés) mais il sera surtout soumis à d’innombrables conditions. Ainsi, la France pourra demander de l’aide à l’Europe si un plan massif de licenciements touche au moins 1000 salariés d’une même entreprise ou d’un même secteur économique (les sous-traitants automobiles seraient donc concernés). Enfin, si le FEM n’a pas pour mission de lutter contre les délocalisations à l’intérieur des frontières de l’UE (seules les délocalisations externes sont concernées), un troisième cas de figure est toutefois prévu pour que ce fonds puisse être mobilisé "à titre exceptionnel" lorsqu’une restructuration aura un "impact sérieux sur l’emploi et l’économie locale".


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