Face à l’augmentation du prix des aliments, fait révélateur de la dépendance alimentaire de La Réunion

La CGPER revendique une aide d’urgence pour les éleveurs, une compagnie maritime régionale et la coopération agricole avec Madagascar

17 juillet 2021

La CGPER alerte sur un des effets de la dépendance de La Réunion à l’extérieur : la flambée du coût des aliments du bétail à cause de l’augmentation des prix du fret et des matières premières. La CGPER revendique une aide d’urgence pour les éleveurs, et une table ronde des professionnels, de l’État et des collectivités pour rechercher un moyen durable d’éviter une telle situation. La CGPER rappelle le projet de création d’une compagnie maritime régionale, et souligne l’importance d’intensifier les échanges avec nos voisins, en particulier Madagascar.

La flambée des prix du fret et des matières premières auront des répercussions sur le coût de l’aliment pour les éleveurs qu’ils soient organisés ou indépendants

Cette situation entraîne des répercussions directes sur le fabricant d’aliment du bétail et donc sur les éleveurs de La Réunion.
Or l’alimentation animale constitue une part importante des coûts de production des élevages de bovins, de porcins et de volailles.
Déjà on enregistre en moyenne des augmentations de 10 à 30 % sur le prix de l’aliment et les éleveurs auront du mal à faire face à ces augmentations importantes et qui se profilent pour l’année 2021.
Ces évènements sont le signe d’une fragilité accrue de la filière élevage, car cette augmentation des prix est d’autant plus problématique que « sur une tendance longue, les filières animales sont en récession et la crise actuelle risque d’avoir un effet accélérateur ».
Pour l’année 2021 et au-delà, il y aura donc une tendance lourde à l’augmentation des prix de l’aliment .
La CGPER souhaite attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation.
Nous appelons instamment les collectivités locales : Région et Département à porter une attention particulière sur ces évolutions et à prendre des mesures de soutien aux filières organisées et indépendants qui sont tout autant fragilisés par la crise sanitaire et par les augmentations auxquelles ils ont à faire face.
La CGPER demandent à ces deux collectivités locales de soutenir nos éleveurs organisés et indépendants, qui souffrent déjà d’une concurrence déloyale des produits de dégagements.

Il faut donc instamment débloquer une aide d’urgence pour les éleveurs afin qu’ils puissent faire face à ces augmentations conjoncturelles.

Par ailleurs, les questions du transport et de l’approvisionnement en matière première sont au centre de nos préoccupations car cela repose de manière tangible, la question de l’autonomie alimentaire de La Réunion et donc de la nécessité de créer une compagnie maritime régionale en renforcement de la coopération régionale avec les iles du sud-ouest de l’Océan Indien et notamment avec Madagascar.
Car :
• La raréfaction du fret maritime à destination de la Réunion,
• Les stratégies d’éclatement vers Les Ports autres que celui de « Grand Port Réunion »
• et les augmentations du cours des céréales,
entraînent déjà des surcoûts importants et il est primordial que les collectivités locales posent la question du coût fret maritime et notre dépendance aux grandes compagnies maritimes.

Il y a maintenant 12 ans, la création de cette compagnie faisait partie des 10 priorités mises en avant par les États généraux à la Réunion.

Dans la synthèse de ses États Généraux on a pu ainsi lire que la compagnie maritime régionale : « apporterait une réponse déterminante à la triple question du désenclavement de La Réunion, de la mutualisation des approvisionnements et du co-développement. Il s’agit désormais de sécuriser les liaisons maritimes avec les pays fournisseurs et clients. L’outil fondamental qu’est la création d’une compagnie maritime régionale est la réponse à ce problème stratégique. Il complèterait notre système d’infrastructures terrestres. La gestion depuis La Réunion de la problématique du transport maritime dans l’océan Indien confortera en outre la présence et le rayonnement de la France dans la zone ».

La CGPER demande donc l’instauration rapide d’une table ronde avec l’ensemble des partenaires
• Les producteurs d’aliments, les services de l’état, L’ODEADOM
• La Région et Le Département respectivement compétent sur le fret et en matière d’agriculture
• Les importateurs
• Les représentants syndicaux

Afin d’intervenir très rapidement :
• en soutien à la filière élevage à court et moyen terme, en faveur des éleveurs organisés et des indépendants
• avec des nouvelles aides permettant de conforter la filière élevage à moyen et long terme

Et d’aboutir à moyen terme à conforter nos éleveurs :
• par une réflexion plus large et pertinente en matière de coopération agricole avec Madagascar
• par la création d’une compagnie maritime régionale, proposition qui figurait déjà dans les conclusions des États Généraux en 2009.

Jean Michel MOUTAMA
Président de la CGPER

A la Une de l’actuLutter contre la vie chèreResponsabilité

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus