Artisanat

Chambre de métiers : un bilan 2004 “nuancé”

4 juin 2005

Avec 31.000 emplois et plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2004, l’artisanat à La Réunion se porte bien. Mais il existe quand même une ombre au tableau : un rythme de croissance de l’emploi moins soutenu. C’est ce qu’indiquent les chiffres présentés hier à la Chambre de métiers et de l’artisanat.

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Le bilan 2004 de l’artisanat réunionnais a été présenté hier à la Chambre de métiers. Ledit bilan est “nuancé”, indique Nadjib Vali, responsable de l’observatoire économique de l’artisanat. Si des améliorations sont notées au niveau de la création d’entreprises, de l’apprentissage et de la radiation, en revanche, le constat est moins positif au niveau de la croissance de l’emploi par rapport à 2003 et de l’emploi salarié.
En 2004, l’artisanat compte à La Réunion plus de 31.000 emplois, dont 9.514 entreprises en activité et 21.629 salariés, dont 2.509 apprentis. Le Bâtiment en constitue le principal secteur. Il concentre à lui seul 41% des entreprises pour 43% d’emplois.
Quant au bilan des mouvements d’entreprises en 2004, il est plutôt bon. Avec 1.704 entreprises nouvelles, le nombre d’immatriculations enregistrées cette année excède de 220 unités celui de l’an dernier, soit une hausse de 15%.
Sur le plan des évolutions, les entreprises artisanales continuent de prendre une part active dans la création d’emplois. 780 emplois nets ont été créés, soit une progression annuelle de 2,6%. Mais, constat moins positif, à la différence de l’année précédente, le rythme de croissance s’est révélé nettement moins soutenu qu’il ne l’était en 2003 (+ 6,4%). Cette évolution est portée par la hausse des emplois non salariés (+5,5%) alors que parallèlement, les effectifs salariés n’augmentent que de 1,3%. Ce qui implique un ralentissement des efforts d’embauche. La Chambre de métiers entend à cet effet activer le projet de la Maison de l’emploi, qui lui permettrait de travailler en collaboration avec l’ANPE et recenser les offres et les besoins.
Considérées par secteur, les progressions les plus remarquables sont à mettre à l’actif de la métallerie, du gros œuvre en bâtiment et de la filière farine d’alimentation. En revanche, dans le textile et surtout dans la filière bois, les suppressions d’emplois ont été plus nombreuses que les créations. Une situation jugée préoccupante dans la mesure où le contexte concurrentiel dans lequel interviennent les artisans ne leur est pas particulièrement favorable.
En matière de radiation, la décrue est bien engagée. 1.099 entreprises ont cessé leur activité en 2004, soit 4,8% de moins qu’en 2003. Les coûts de production jugés élevés, les difficultés de trésorerie et la faiblesse des carnets de commande sont les principaux motifs évoqués par les chefs d’entreprises pour justifier leur cessation d’activité.
Les autres principales préoccupations des entreprises restent les difficultés d’accès aux financements bancaires, allongement des délais de paiement, la réduction des marges liées à des pratiques tarifaires tirées vers le bas et la hausse du coût des matières premières. Autres obstacles : la concurrence des produits d’import-substitution, l’influence du travail au noir, un contexte réglementaire et technologique sans cesse évolutif et des besoins en foncier non satisfaits.


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