La directrice du FMI en visite à Pékin

Christine Lagarde voit une amélioration dans la crise

20 mars 2012, par Céline Tabou

Après être parvenue à imposer de nouvelles mesures d’austérité au gouvernement grec, la directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a exprimé son optimisme pour l’économie mondiale.

Lors de sa visite le week-end dernier à Pékin, Christine Lagarde a expliqué que « l’économie mondiale est peut-être sur le chemin de la reprise, mais il n’y a pas une très grande marge de manœuvre et pas de place pour les erreurs de politique ». Cette dernière a d’ailleurs salué les efforts de la Banque centrale européenne « afin de limiter la contagion de la crise des dettes souveraines, ainsi que les réformes d’austérité adoptées par la Grèce, l’Italie ou encore l’Espagne ».

Petite tape dans le dos

La directrice du FMI a expliqué qu’aujourd’hui, « nous voyons des signes de stabilisation, des signes que les politiques menées portent leurs fruits. Les conditions de marché se sont détendues et les indicateurs économiques récents commencent à s’améliorer, y compris aux États-Unis ». Saluant les crédits à taux réduit de la Banque centrale européenne, elle a salué « les avancées importantes avec le renouvellement du soutien à la Grèce de la part du FMI et des partenaires européens ». En effet, la Troïka est parvenue à imposer un nouveau plan de rigueur aux Grecs en contrepartie du versement des aides financières internationales et européennes.
Selon la directrice du FMI, grâce à « cet effort collectif, l’économie mondiale n’est plus au bord du précipice et nous avons des raisons d’être plus optimistes », tout en admettant des « faiblesses économiques et financières majeures à affronter », notamment la fragilité persistante des systèmes financiers, un endettement public et privé trop élevé dans beaucoup d’économies développées, ou encore des prix du pétrole très élevés. Elle a rappelé aux pays développés qu’ils devaient poursuivre leurs mesures de soutien macroéconomique et viser une politique budgétaire équilibrée, combinée à des réformes financières et institutionnelles, pour réparer les dégâts de la crise et restaurer leur compétitivité.

La Chine doit continuer ses efforts

Lors de son intervention, Christine Lagarde a estimé que le yuan pourrait devenir, à l’avenir, une devise de réserve, en ajoutant que la Chine devait pour cela œuvrer à un taux de change plus fort et plus flexible.
Alors que l’Assemblée populaire nationale vient de se clôturer avec des objectifs centrés sur l’emploi, la consommation intérieure et la poursuite des réformes économiques, Christine Lagarde a estimé que le pays devait soutenir la croissance, orienter l’économie davantage vers la consommation intérieure et moins vers l’exportation, et enfin mieux répartir les richesses.
La directrice du FMI a mis l’accent sur la position de la Chine sur la scène économique internationale et a appelé Pékin à « continuer à réorienter les moteurs de sa croissance économique de l’investissement et des exportations vers la consommation intérieure » pour notamment mieux faire partager les fruits de la croissance.

Céline Tabou 

Le poids de la Chine

Ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn, Zhu Min a été nommé directeur général adjoint en juillet 2012. Cette nomination met en évidence le poids grandissant de la Chine dans l’économie mondiale. C’est dans cette optique que le vice-Premier ministre chinois, Li Keqiang, a expliqué que la seconde économie mondiale ne pouvait plus retarder des réformes économiques rigoureuses et a promis plus de flexibilité pour conserver une croissance solide et des prix stables. Car les prévisions du FMI pour l’Empire du Milieu ont été revues, si la crise de la dette européenne entrainait l’économie mondiale dans la récession, le pays devrait voir sa croissance réduite de moitié.


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